Le ministère de la Sécurité a lancé officiellement la nouvelle Police secours, le jeudi 22 octobre 2020 à Ouagadougou. Cette police de proximité vise à sensibiliser les populations dans le but de prévenir l’insécurité dans la capitale burkinabè.
Le ministère de la Sécurité affiche une volonté de mettre en place des mécanismes de prévention de l’insécurité dans les grandes villes du Burkina Faso. Après avoir tiré les enseignements de l’échec de l’ancienne Police secours, le département a conçu une nouvelle version de la police de proximité. Le lancement de cette unité est intervenu le jeudi 22 octobre 2020, dans la capitale burkinabè. Selon le ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré, les concepteurs ont mis plusieurs mois pour analyser tous les contours et toutes les facettes du projet. De son avis, cette analyse a fait l’objet d’une étude commanditée par son ministère. Cette prospection révèle, a-t-il souligné, un déficit de maillage sécuritaire de la ville et une insuffisance de collaboration entre les acteurs de la sécurité et les populations. C’est au regard des recommandations de cette étude que le projet Police secours a été initié pour répondre aux préoccupations des populations de la ville de Ouagadougou au plan sécuritaire.
Le concept actuel implique des effectifs de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale à travers une répartition de la capitale en deux zones. Ce sont au total 250 éléments spécialement identifiés et formés, qui vont exécuter ladite mission. Ils sont dotés de 24 véhicules et d’engins à deux roues, munis d’un système de géolocalisation, a précisé le ministre Compaoré. A terme, a-t-il rassuré, avec la mise en œuvre de moyens supplémentaires, le plan de subdivision en zone permettra de réduire considérablement le temps mis pour les interventions de secours.
Etendre l’initiative aux autres villes
La municipalité de Ouagadougou, compte tenu de sa superficie et de sa forte densité (environ 3 millions d’habitants), est confrontée à de multiples défis sécuritaires. Cette police de proximité est perçue comme une épine de moins pour le maire de Ouagadougou, Armand Pierre Béouindé. « Nous sommes heureux de savoir que nos quartiers lotis et non-lotis seront investis par les policiers et gendarmes pour sensibiliser et mieux accompagner nos populations », s’est réjoui le bourgmestre. Dans la répartition spatiale des services de sécurité dans la commune, 60% sont situés au centre de la municipalité notamment dans les arrondissements 1 et 2, a-t-il rappelé.
« Ce qui veut dire que les autres arrondissements demeurent des boulevards profitables aux délinquants. Les patrouilles permanentes de la nouvelle police secours dans ces secteurs vont contribuer à réduire le sentiment d’insécurité et améliorer le cadre de vie des populations », a laissé entendre l’édile de Ouagadougou. Et le maire de l’arrondissement 9, Albert Bamogo, de rassurer de la collaboration de ses services avec la nouvelle unité de police pour lutter contre l’insécurité dans sa zone. Solidarité oblige, les élus locaux ont par ailleurs émis le vœu que cette police secours soit étendue aux autres communes du Burkina Faso. Une doléance déjà prise en compte, a rassuré le ministre de la Sécurité. Le lancement de ce jour constitue la phase-pilote du projet qui sera implémenté dans la ville de Bobo-Dioulasso « très prochainement » et par la suite, dans les autres villes du pays, a-t-il précisé.
Abdoulaye BALBONE