
Le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale organise un atelier de validation de la Stratégie nationale de migration de main-d’œuvre (SNMMo) 2025-2029, du 7 au 9 juillet 2025, à Ouagadougou.
Les compétences et le potentiel dont regorge la jeunesse burkinabè doivent profiter d’abord à leur pays. En vue de se conformer aux instructions du Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale a décidé de mettre en place une stratégie nationale afin d’ « encadrer » la migration des jeunes qui, bien qu’étant un puissant levier de développement économique et un facteur de transfert de compétences, soulève tout de même des défis liés à la gouvernance, à la protection des droits des travailleurs migrants et à la cohésion sociale. Dénommée « Stratégie nationale de migration de main-d’œuvre » (SNMMo) 2025-2029, elle est soumise à validation par les acteurs au cours d’un atelier qui se tient du 7 au 9 juillet 2025 à Ouagadougou. Pour le ministre chargé du Travail, Mathias Traoré, le Burkina Faso, en tant que pays d’origine, de transit et de destination, se trouve au cœur du phénomène complexe et multidimensionnel de la migration qui touche plusieurs pays à travers le monde.
Dans ce contexte, la SNMMo ambitionne, selon lui, d’offrir aux travailleurs migrants au Burkina Faso ainsi qu’aux Burkinabè de retour après avoir travaillé à l’étranger, des conditions de travail et de vie décente. L’objectif final étant, a-t-il indiqué, qu’ils puissent pleinement contribuer au développement socio-économique du pays des Hommes intègres. La stratégie nationale permettra également, a-t-il ajouté, une meilleure synergie entre les différents acteurs chargés de protéger les travailleurs migrants. Il s’est donc réjoui de la rigueur et du caractère participatif qui ont marqué son élaboration. Mathias Traoré a invité, par ailleurs, les participants à l’atelier de validation à contribuer activement aux échanges afin d’enrichir le document qui leur est soumis. « La migration peut et doit être une source d’opportunités, plutôt qu’un facteur de vulnérabilité », a-t-il insisté.
Un outil de transformation
Il est convaincu que la SNMMo, une fois validée sera un véritable outil de transformation, au service du Burkina et au profit de tous ses citoyens, qu’ils soient ici ou ailleurs.
L’élaboration de la stratégie nationale de migration a bénéficié de l’appui de l’Organisation internationale du travail (OIT). Par cet acte, l’OIT entend, selon sa directrice du Bureau pour le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et le Togo N’deye Couba Diop, réaffirmer son engagement profond à promouvoir le travail décent et la justice sociale, pour toutes et tous, sans exception.

De son avis, la migration de main-d’œuvre lorsqu’elle est bien gérée, permet le transfert de compétences, la création de richesses et l’amélioration des conditions de vie. Mal encadrée, a-t-elle souligné, elle devient un terrain fertile pour les abus, l’exploitation et la précarité. C’est en cela que Mme Diop a salué la mise en place de la SNMMo qui, du reste, a été construite, selon elle, de manière inclusive et participative. « Le Comité national mis en place par le ministère en charge du travail a su intégrer les voix du tripartisme (gouvernement, employeurs, travailleurs) mais aussi celles de la société civile et de plusieurs agences du Système des Nations unies », a-t-elle apprécié.
« L’OIT est fière d’avoir contribué à cet exercice qui va permettre de faire du Burkina Faso, à l’horizon 2029, un pays d’origine, de transit et de destination, qui dispose d’un système efficace de gouvernance de la migration de main d’œuvre qui assure la protection et la promotion des droits de tous les travailleurs migrants, qu’ils soient en situation régulière ou irrégulière, pour favoriser leur bien-être et leur contribution à son développement socio-économique », a-t-elle dit.
Nadège YAMEOGO
Lydia Esher BILLA
(Stagiaire)