Le ministère de l’Eau et de l’Assainissement a organisé un atelier de validation de la Stratégie nationale de l’eau à l’horizon 2030, le jeudi 6 décembre 2018, à Ouagadougou.
«En 2030, la ressource en eau au Burkina Faso sera connue, gérée efficacement et le droit d’accès universel à l’eau et à l’assainissement sera effectif et contribueront au développement durable du pays ». Telle est la vision de la Stratégie nationale de l’eau (SNE) validée au cours de l’atelier tenu le jeudi 6 décembre 2018 à Ouagadougou. Une stratégie dont le coût global s’élève à 4 533 milliards F CFA.
Il ressort du document, trois principales priorités dans la gestion de l’eau dans le contexte du Burkina Faso. Le premier défi est l’amélioration de la connaissance et la gestion des ressources en eau qui doivent déboucher sur la formulation d’actions concrètes en vue de la résolution des problèmes qui entravent la gestion durable des ressources en eau. Lesquels problèmes sont la pollution résultant des activités agricoles et minières, la surexploitation des ressources en eau, la dégradation des berges, l’ensablement des plans et cours d’eau, la dégradation des ouvrages hydrauliques et les difficultés liées à la mobilisation des ressources financières.
La deuxième priorité est relative au droit d’accès universel à l’eau et à l’assainissement. A ce niveau, la SNE propose de développer et de mettre en œuvre des stratégies innovantes intégrant les actions d’adaptation au changement climatique. Ces actions consistent à prioriser l’approche ‘’multi-villages’’ pour résoudre la problématique du service de l’eau en milieu rural. Concernant l’assainissement, les innovations sont la vulgarisation des approches participatives dont l’Assainissement total piloté par les communautés (ATPC), la Promotion de l’hygiène et de l’assainissement (PHA) en milieu scolaire et dans les centres de santé, la gestion de la filière de l’assainissement des eaux usées et excréta et surtout l’intermédiation sociale et la mise en place des indicateurs de qualité.
Contribuer au développement durable
La troisième priorité est la promotion du développement durable. Sur ce dernier point, la SNE a défini les conditions pour atteindre cet objectif. Il s’agira de mettre à profit le secteur privé à travers l’approche Partenariat public-privé, de prioriser les réhabilitations compte tenu du nombre important d’ouvrages hydrauliques dégradés et promouvoir la coopération régionale et internationale dans la gestion des ressources en eaux partagées. Pour le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, la SNE est un outil qui servira à la mise en œuvre de l’Objectif du développement durable 6 (ODD 6) qui consiste à garantir l’accès de tous les citoyens à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau.
« La stratégie ambitionne de contribuer au développement durable du pays en apportant des solutions appropriées aux problèmes liés à l’eau dans un environnement particulièrement affecté par le changement climatique », a-t-il dit. Toutefois, le Coordonnateur des programmes du cadre de concertation des ONG et associations dans l’eau potable et l’assainissement, Etienne Poda, a suggéré un allègement dans les passations des marchés afin d’assurer une bonne construction des ouvrages.
Les partenaires techniques et financiers, eux, ont traduit leur satisfaction à l’issue des travaux de l’atelier. Le représentant de la délégation de l’Union européenne, Briac Deffobis, a fait comprendre que la stratégie permettra de mieux accompagner et organiser les discussions avec le gouvernement et les équipes du ministère de l’Eau.
Gaspard BAYALA