L’organisation du Certificat d’études primaires, session 2025 a connu des innovations introduites par le ministère de l’Enseignement de base, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales. Dans cette tribune, Benjamin Dipama, instituteur à l’école Nobéré « A », dans la Circonscription d’éducation de base (CEB) de Nobéré, province du Zoundwéogo (Manga), en fait une analyse psychosociale et socioprofessionnelle de ces innovations.
Les innovations introduites par le ministère de l’Enseignement de base, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales dans l’organisation des examens du Certificat d’études primaires (CEP), session 2025, sont la preuve que le chef du département, Jacques Sosthène Dingara, est un leader qui connait les préoccupations des acteurs de l’éducation, les tensions internes liées à l’examen, le poids des charges et pressions morales qui pèsent sur les enseignants. C’est pourquoi, il s’est inscrit dans une dynamique de trouver des solutions par des innovations. Si celles-ci sont souvent abordées sous l’angle administratif ou technique, il est tout aussi pertinent d’en analyser les dimensions psychosociales et socioprofessionnelles, tant leur impact va au-delà du simple déroulement de l’examen.
La publication précoce de la liste des acteurs de l’examen du CEP
La publication très tôt de la liste des acteurs retenus pour l’examen du CEP constitue une innovation administrative significative qui vise à améliorer l’organisation des examens. Cependant, au-delà de l’aspect technique, cette mesure produit des effets psychosociaux importants sur les enseignants, qu’ils soient sélectionnés ou non. Pour les enseignants retenus comme acteurs, la publication anticipée de la liste contribue à une réduction de l’incertitude. Etre informé suffisamment tôt de sa participation à l’examen permet aux enseignants de mieux se préparer aussi bien mentalement que matériellement.
Cela réduit le stress et l’angoisse liés à l’attente et évite les surprises de dernière minute. Elle permet une planification personnelle et professionnelle car les enseignants peuvent mieux organiser leur emploi du temps, prendre des dispositions familiales ou logistiques et aborder leur mission avec plus de sérénité. Pour les enseignants qui ne sont pas retenus, les effets psychosociaux varient selon le contexte et la perception individuelle. Certains enseignants peuvent ressentir de la déception, voire de l’injustice, surtout s’ils estiment remplir les critères d’expérience ou de compétence.
Cela peut entraîner une baisse de motivation ou un sentiment de marginalisation. La connaissance précoce des noms des collègues retenus peut accentuer les phénomènes de comparaison sociale, alimentant des interrogations sur les critères de sélection, parfois perçus comme opaques ou partiaux. Toutefois, cette publication anticipée permet aussi à ceux qui ne sont pas choisis de ne pas vivre dans l’incertitude, et donc de planifier leur temps différemment, toute chose qui peut limiter l’anxiété. On en déduit alors que le ministre Dingara réduit l’imprévisibilité dans l’organisation et la préparation des examens.
Fin de la copie ou de l’écriture des épreuves au tableau
Ce processus avait été entamé depuis quelque temps mais avait du mal à être parachevé. Il a fallu la détermination, l’engament et l’implication du ministre pour que cela voit le jour. La suppression de cette tâche fastidieuse allège considérablement la charge mentale des surveillants. Copier une épreuve au tableau sous pression et avec l’obligation de ne faire aucune erreur, constituait une source importante de stress dans un contexte d’examen officiel et national.
La moindre faute de transcription pouvait entraîner des dysfonctionnements dans toute la chaine des examens, des conflits avec les supérieurs hiérarchiques, des lettres d’explication. En libérant les enseignants de cette responsabilité, l’organisation de l’examen permet un meilleur confort psychologique et une concentration accrue sur leur rôle principal : surveiller le bon déroulement des épreuves dans un climat de sérénité.
Cette innovation contribue également à instaurer un climat plus détendu dans les salles d’examen. Les surveillants, moins accaparés par des tâches manuelles stressantes peuvent désormais mieux surveiller les élèves et veiller au respect des consignes. De plus, les surveillants se sentent davantage valorisés dans un cadre aussi solennel et comparativement aux autres examens des autres ministères. En outre, cette mesure reflète une volonté du ministre Dingara d’améliorer les conditions de travail des surveillants.
Réquisition unique d’acteurs ou fin de la double réquisition
L’une des premières retombées psychosociales de la réquisition unique d’acteurs ou de la fin de la double réquisition est le renforcement du sentiment de justice et d’équité. En luttant contre cette mesure, on crée un climat de confiance dans le système. Ce sentiment d’équité favorise également un apaisement des tensions sociales et réduit la frustration souvent observée dans des contextes d’examen ou les choix sont perçus comme biaisés. Les innovations redéfinissent de nouveaux critères en mettant fin à certaines pratiques de copinage et de favoritisme émanant de certains supérieurs hiérarchiques mandatés pour le choix des acteurs. Sur le plan psychosocial, cela peut contribuer à un regain de motivation individuelle et collective. On comprend alors que le ministre Dingara se soucie de l’équité et de la justice dans l’organisation des examens.
DIPAMA Benjamin
Instituteur à Nobéré « A »
CEB de Nobéré/Zoundweogo
VOIR PH Tribune CEP 2025………..MAC ZANGO