
Le ministère de l’Economie et des Finances a lancé le rapport d’étude sur « l’analyse de la pauvreté multidimensionnelle de l’enfant au Burkina Faso », le mardi 8 juillet 2025, à Ouagadougou. Objectif, disponibiliser un outil stratégique pour guider les interventions des politiques publiques.
Dans l’optique de fournir à tous les acteurs nationaux de développement, des informations descriptives et analytiques pour une meilleure compréhension de la pauvreté des enfants dans le pays, le ministère de l’Economie et des Finances, à travers la direction générale de l’économie et de la planification, en collaboration avec l’UNICEF, a mené une étude sur « l’analyse de la pauvreté multidimensionnelle de l’enfant au Burkina Faso ». Basée sur les données des Enquêtes démographiques et de santé (EDS 2010-2021) et la méthodologie MODA (Analyse du chevauchement des privations multiples), cette étude offre une lecture fine des privations que subissent les enfants dans sept dimensions clés de leur bien-être. Le rapport de ladite étude a été officiellement lancé par le chargé de missions, François Xavier Bambara, représentant le ministre de l’Economie et des Finances, le mardi 8 juillet 2025, à Ouagadougou.
Les résultats d’analyse montrent qu’en 2021, les taux de privations des enfants sont plus élevés dans les dimensions logement (59,9%), éducation (45,2%) », santé (45,1%), eau potable (42,1%). De façon globale, l’analyse révèle qu’au seuil de 3 privations, 42,6% d’enfants sont privés en 2021 contre 67, 9% en 2010, soit une baisse de privations de 25,3%. Par conséquent, les enfants qui sont pauvres multidimensionnels subissent en moyenne 3,6 privations en 2021 contre 3, 8 en 2010. Le même rapport souligne que 93 % des enfants pauvres résidents principalement en milieu rural, dans les régions du Sahel, de l’Est, du Djôrô, de la Boucle du Mouhoun et de Yaadga. Ils sont dans des ménages de grandes tailles dirigés par un homme avec de faibles niveaux d’instruction et de conditions de vie.
Pour le chargé de missions, François Xavier Bambara, cette étude vise à mettre en lumière les privations multiples qui affectent les enfants burkinabè dans une approche fondée sur des données fiables et contextualisées. Elle couvre, a-t-il précisé, sept dimensions clés avec 15 indicateurs, répartis sur trois groupes d’âge pour une analyse pertinente.
Orienter les politiques publiques
« Depuis 2019, avec l’appui de l’UNICEF, nos experts nationaux ont approfondi leur maîtrise du concept de pauvreté multidimensionnelle en se focalisant sur les enfants de 0 à 17 ans. Grâce à une démarche participative, les indicateurs choisis reflètent les réalités propres aux enfants burkinabè. Elle nous livre une photographie fidèle de la situation et nous alerte sur les domaines où les efforts supplémentaires sont requis », a-t-il expliqué.
Selon M. Bambara, les résultats sont à la fois encourageants et interpellateurs. A l’en croire, les améliorations enregistrées témoignent des efforts collectifs. Il est cependant convaincu que des poches de vulnérabilité persistent. C’est pourquoi, il a invité les acteurs à redoubler d’effort et traduire les données en actions concrètes, surtout dans les zones où les enfants sont les plus exposés aux privations.
« Cette activité doit marquer le début d’un engagement renforcé, collectif et multisectoriel en faveur de nos enfants. Car, lutter contre la pauvreté multidimensionnelle, c’est investir dans l’avenir du Burkina Faso. Nous devons ensemble, administration publique, collectivités territoriales, organisations de la société civile, partenaires techniques et financiers, secteur privé, nous approprier les conclusions du rapport, les inscrire dans nos cartes d’intervention et en suivre rigoureusement la mise en œuvre », a-t-il souhaité.
La Représentante-résidente de l’UNICEF au Burkina Faso, Chantal Umutoni, a déclaré que cette étude complète les analyses faites sur la base des revenus monétaires et permet de mieux cibler les interventions pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).
Elle a par ailleurs réaffirmé l’engagement de l’UNICEF aux côtés du Burkina Faso pour produire des données désagrégées, accessibles et exploitables, afin d’orienter les politiques publiques, promouvoir l’utilisation des résultats MODA dans la planification et le suivi des interventions.
« Ce rapport est un outil stratégique pour guider l’élaboration des politiques inclusives et durables. Ensemble, mobilisons-nous pour briser le cycle de la pauvreté infantile et garantir les droits fondamentaux pour chaque enfant du Burkina Faso », a-t-elle lancé.
Adama SAWADOGO
Dramane Konaté
(Stagiaire)