Le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) et le gouvernement ont, au cours d’un séminaire gouvernemental, tenu le vendredi 19 avril 2019 à Ouagadougou, décidé de la mise en œuvre d’une justice transitionnelle dans le processus de paix et de cohésion sociale.
Le gouvernement et le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) misent sur la justice transitionnelle pour panser les cœurs meurtris et aller à une unité nationale. Pour ce faire, les deux parties ont, au cours d’un séminaire gouvernemental tenu le vendredi 19 avril 2019, mutualisé leurs expériences avec des acteurs d’autres pays en vue d’une mise en œuvre réussie de la justice transitionnelle. Pour le président du HCRUN, Léandre Bassolé, l’un des leviers des plus efficaces, susceptible d’apporter des réponses appropriées aux dossiers comme celui des drames de Nafona, de Orodara, de Yirgou, de Arbinda c’est la justice transitionnelle. Elle a, selon lui, fait ses preuves dans certains pays qui, à ce jour, accompagne le Burkina Faso dans sa politique d’une unité et d’une réconciliation nationales.
Mais, il importe, selon M. Bassolé, que les acteurs soient outillés à cette justice alternative, qui à l’entendre, repose sur quatre piliers: le droit à la vérité, le droit à la justice, le droit aux réparations et à la garantie de non-répétition. «Il est temps de recourir à la sagesse de nos us et coutumes et de traduire en acte les préceptes qui nous sont enseignés dans nos mosquées, temples et églises. Et pour cela, il nous faut cette justice transitionnelle aux côtés de celle classique», a déclaré le président du HCRUN. Mieux, Léandre Bassolé appelle à un sursaut national en vue de parvenir à établir «un vivre-ensemble dans la vérité, la justice au sein d’une nation réconciliée avec elle-même». Pour le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou, le gouvernement est d’avis avec les perspectives du HCRUN. La structure de réconciliation à son avis, fait des efforts et mérite d’être soutenue par l’exécutif dans l’opérationnalisation d’une justice transitionnelle, gage d’une réconciliation et d’une unité véritables. «La justice est une nécessité et la cohésion une obligation pour un mieux- vivre ensemble et pour l’avenir des générations futures», a enseigné M. Dandjinou. La présidente de la commission recherche et investigation au sein de l’Instance vérité et dignité (IVD), la Tunisienne Oula Ben Nejma, a soutenu que son pays est passé par la justice transitionnelle pour recouvrer sa stabilité. Cette forme de justice, selon elle, permet d’éviter toute forme de vengeance, et donne l’occasion aux coupables de reconnaître leur tort et de demander
pardon.
Wanlé Gérard
COULIBALY