
Le président du Faso a remis au monde rural, le jeudi 22 mai dernier à Bobo-Dioulasso, du matériel et des intrants agro-pastoraux et halieutiques d’une valeur de 104 milliards F CFA au monde agricole. A travers cette interview qu’il nous a accordée, le lundi 26 mai 2025, le Président -directeur générale (PDG) de l’entreprise « Neema agricole du Faso » (NAFASO), Abdoulaye Sawadogo, donne son appréciation du geste du capitaine Ibrahim Traoré et de la dynamique qu’il a donnée à l’agriculture depuis son arrivée au pouvoir.
Sidwaya (S) : Qui est Abdoulaye Sawadogo ?
Abdoulaye Sawadogo (A.S.) : Je suis le directeur général de NAFASO (ndlr « Neema agricole du Faso »), une entreprise agricole spécialisée dans la production semencière mais qui fait aussi dans la transformation du riz, la pisciculture et les productions de plants tels que le cacaoyer, le caféier, le colatier et l’avocatier dans le cadre de l’Initiative présidentielle.
S. : A quand remonte votre engagement dans l’agriculture remonte ?
A.S. : C’est depuis 1994 que je me suis lancé dans l’agriculture après un séjour à la Sap Olympic. Les programmes d’ajustement structurel de la Banque mondiale ont conduit malheureusement à un licenciement de près de 600 employés de cette société et j’en faisais partie. C’est ainsi que je me suis lancé dans l’agriculture. J’ai mon Certificat d’études primaires (CEP) et je n’avais plus envie de travailler pour quelqu’un. N’ayant pas de gros diplômes, et aimant l’agriculture, je m’y suis lancé. Il y a eu des hauts et des bas mais nous avons travaillé à surmonter les difficultés et aujourd’hui, NAFASO est une référence dans notre pays et dans la sous-région. J’emploie aujourd’hui des ingénieurs et des cadres dans mon entreprise. Je peux dire que l’agriculture nourrit son homme et nous ne nous y plaignons pas. Il faut aimer ce qu’on fait et travailler à surmonter les épreuves.
S. : Comment voyez-vous l’évolution de l’agriculture burkinabè depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir ?
A.S. : Je peux dire que c’est un rêve qui est en train de se réaliser. La jeunesse était en train de délaisser l’agriculture à cause surtout de la pénibilité du travail car ne voulant plus cultiver avec la daba pour se nourrir et en vivre. Le matériel aussi coûtait trop cher et c’était difficile d’encourager la jeunesse à aller vers l’agriculture compte tenu des moyens que cela demande. Mais aujourd’hui, le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, s’est personnellement engagé à booster l’agriculture. Si ce qui est en train d’être fait ne l’était pas, nous dépendrions toujours de l’extérieur pour nous nourrir. Nous félicitons le président du Faso et le gouvernement qui se sont engagés politiquement et aussi sur le terrain. Nous sommes fiers de participer à cette révolution, surtout agricole.
S. : Dans cette dynamique de booster le secteur agricole, le chef de l’ETat, pour la deuxième fois a remis du matériel et des intrants au ministère de l’Agriculture pour le monde rural. Comment avez-vous accueilli ce geste ?
(A.S.) : Ce geste est comme un rêve, et pourtant c’est la réalité. C’est du jamais vu ce qui est fait au profit du monde agricole. Ce que je demande, c’est que les bénéficiaires de ce matériel, que sont les producteurs, se mettent au travail. Il faudra qu’au soir du bilan, nous puissions tripler notre production. C’est une opportunité surtout pour la jeune génération. Les braves producteurs doivent se mettre au travail pour que le gouvernement, après bilan, se dise qu’il a eu raison de faire ces investissements.
S. : Pensez-vous qu’avec ces actions, l’autosuffisance alimen taire est à portée de main au Burkina Faso ?
(A.S.) : Déjà, il y a des résultats concrets sur le terrain. Il y a une augmentation de la production et la transformation du riz et bien d’autres secteurs. Mais derrière cette augmentation, ce que beaucoup ne savent pas, des décisions sont prises pour accompagner les acteurs sur le terrain. Nous avons par exemple les quotas fixés par le gouvernement pour ceux qui désirent importer des produits, les obligeant à acheter un certain pourcentage du même produit, produit localement. Ce sont des exemples d’actions fortes prises par l’Etat. Dans toutes les productions, si l’on évalue, la production a considérablement augmenté. Nous avons foi que beaucoup de pays viendront prendre l’exemple sur le Burkina Faso. Et pour cela, je remercie les autorités pour le travail qu’ils abattent et le rassure qu’elles seront satisfaites. Pour que ces investissements soient rentables, je demande aux bénéficiaires qui sont les producteurs, de se mettre au travail et de relever le défi de la production pour ne pas décevoir. Car, si malgré ces investissements, le Burkina Faso n’atteint pas l’autosuffisance alimentaire, ça ne marche pas un échec du gouvernement mais, la honte pour les producteurs.
Interview réalisée par
Alpha Sékou BARRY
alphasekoubarry@gmail.com
Savouba OUEDRAOGO
(Stagiaire)