
Le Forum ouvert sur la biotechnologie agricole du Burkina (OFAB-Burkina), en partenariat avec le Réseau des communicateurs ouest-africain en biotechnologie du Burkina (RECOAB-Burkina), a organisé un atelier de formation au reportage en biotechnologie agricole, mercredi 10 septembre 2025, à Ouagadougou.
Des hommes et des femmes de médias se sont réunis, mercredi 10 septembre 2025, à l’Institut de l’environnement et derecherches agricoles (INERA), au Centre de recherches environnementales, agricoles et de formation de Kamboinsé (CREAF), à Ouagadougou. En effet, ils ont répondu à l’appel du Forum ouvert sur la biotechnologie agricole du Burkina (OFAB-Burkina) pour un atelier de formation au reportage en biotechnologie agricole, en partenariat avec le Réseau des communicateurs ouest-africain en biotechnologie du Burkina (RECOAB-Burkina).
Les participants ont, ainsi, été outillés sur les missions et le fonctionnement du forum, les enjeux des biotechnologies modernes et leurs règlementations dans le monde et en Afrique ainsi que le traitement journalistique de l’information en matière de biotechnologie.
Le point focal de OFAB-Burkina et chercheur à l’INERA, Dr Hamadou Sidibé, a rappelé que le forum a été créé en 2012 au profit du monde rural, en général, des scientifiques et des producteurs, en particulier.
En atteste, selon lui, la mise en œuvre du projet « Niébé résistant à la foreuse de gousses » qui désigne des variétés de niébé (Vigna unguiculata) génétiquement modifiées pour résister à l’insecte ravageur Maruca vitrata. Dr Sidibé a invité également les journalistes à être désormais des ambassadeurs de la biotechnologie agricole moderne. L’expert sur les questions de biosécurité, Dr Irméan Moussa Savadogo, a indiqué que le sujet sur les enjeux des biotechnologies modernes et leurs règlementations dans le monde et en Afrique est « extrêmement » important.
« La biotechnologie moderne se basant sur l’ADN (ndlr, Acide désoxyribonucléique) est une étape importante dans la dynamique vers la maîtrise de la science et de la technologie par l’Homme », a-t-il expliqué. Il est impératif, aux dires de Dr Irméan Moussa Savadogo, de mettre au point des biotechnologies modernes pour répondre aux besoins alimentaires et sanitaires de la population mondiale qui serait de 9 milliards 660 mille habitants en 2050. « Les cultures biotechnologiques sont commercialisées depuis 1960, cultivées dans 30 pays pour un total de 206,3 millions d’hectares (ha), importées et consommées par 43 pays », a-t-il détaillé.
Une évaluation rigoureuse
L’expert sur les questions de biosécurité a soutenu qu’aucune activité biotechnologique ne peut se faire sans une évaluation rigoureuse. Il en veut pour preuve, le fait que les
biotechnologies modernes et leurs produits sont « hautement » règlementés, à travers le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques issu de la Convention des Nations unies sur la biodiversité (CBD). M. Savadogo a relevé la « forte » implication de la gouvernance internationale en matière de sécurité des biotechnologies, à partir de l’Agenda 21 du Sommet de la Terre en 1992, du Sommet mondial sur le développement durable, etc.
« En matière de sécurité des Organismes génétiquement modifiés (OGM), le consensus scientifique est robuste », a-t-il renchéri. Dr Irméan Moussa Savadogo a précisé que le Burkina Faso a ratifié le Protocole de Cartagena, le 4 août 2023, avec à la clé la loi sur la biosécurité et ses décrets d’application, des comités institutionnels de biosécurité, un comité scientifique national de biosécurité et un Observatoire national de biosécurité. Il s’est réjoui du fait que dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), le Burkina Faso soit le seul pays à avoir un dispositif assez complet en matière de biotechnologie.
Quant au président du RECOAB-Burkina, directeur de publication du journal Infos Sciences Culture, le journaliste Cyr Payim Ouédraogo, il a laissé entendre que cet atelier est une occasion pour renforcer les capacités des professionnels des médias. « Il s’agit de faire en sorte que les confrères soient plus compétitifs au niveau continental et éclairent l’opinion publique sur les activités biotechnologiques menées au Burkina Faso », a confié Cyr Payim Ouédraogo.
Il a appelé à ne pas faire des confusions au niveau des terminologies
à l’image du coton biologique différent de celui biotechnologique (Coton BT). A son avis, pour un reportage sur un sujet scientifique, l’exactitude doit être de mise et le journaliste doit s’intéresser à l’actualité, disposer d’un carnet d’adresses fourni, comprendre la biotechnologie et ses implications sociales.
Des échanges ont eu lieu entre les panélistes et les journalistes qui ont
salué l’opportunité d’être formés au reportage en biotechnologie agricole. Le Forum ouvert sur la biotechnologie agricole est une initiative de la Fondation africaine pour les technologies agricoles (AATF) et de l’INERA, officiellement lancé au Burkina Faso le 22 octobre 2012.
Boukary BONKOUNGOU