Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) forme les commissaires et le personnel administratif de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à la gestion du contentieux relatif à la publication des listes électorales. A l’issue de la formation qui se tient du 28 au 29 juillet 2020, à Koudougou, les participants devront à leur tour, outiller les démembrements de la CENI.
Alors que le processus d’enrôlement des électeurs touche à sa fin, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) anticipe la phase de la gestion des litiges consécutifs à la publication des listes électorales. Sur initiative du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), à travers le Projet d’appui aux processus électoraux (PAPE 2019-2021), les commissaires et cadres de la CENI bénéficient d’une session de formation sur les dispositions légales, les procédures et la gestion des listes électorales ainsi que le contentieux y relatif. A la date du 28 juillet 2020, plus de 2 300 000 Burkinabè se sont inscrits sur les listes électorales, a révélé le président de la CENI, Newton Ahmed Barry. « Ce qui est inédit », s’est-il réjoui.
Les jeunes de 18 à 35 ans représentent plus de 52% des enrôlés. Ce qui n’est pas mal, selon M. Barry. La tâche noire reste la faible participation des femmes qui est moins de 42%. « Ce qui n’est pas conforme aux disponibles. C’est le côté qui n’est pas très reluisant », a déploré Newton Ahmed Barry. Il a dressé un bilan positif du processus d’enrôlement qui, selon lui, s’est déroulé dans les meilleures conditions possibles. « Les opérateurs de kits ont pu parcourir 83% des villages, 94% des communes, les 45 provinces et les 13 régions du Burkina… Nous avons pu réussir la phase la plus difficile, celle de terrain », s’est félicité le président de la CENI. Après l’étape de l’enrôlement et la compilation en cours, les listes électorales seront rendues publiques dans les différentes circonscriptions électorales de base. Les électeurs pourront y vérifier leurs noms et s’approprier le fichier électoral.
« Après l’enrôlement, va commencer bientôt la phase du contentieux. Elle est extrêmement importante parce qu’elle permet d’épurer les listes électorales. Au sortir de cette phase, les listes ne doivent plus être contestées », a expliqué le président de la CENI, Newton Ahmed Barry. Pour lui, la session de Koudougou vise à outiller les formateurs que sont les commissaires et le personnel administratif à la maîtrise et à la conduite du processus du contentieux.
La liste électorale, matériau de base des scrutins
A leur tour, ils transmettront leur savoir aux démembrements de la CENI. Et pour cause, le contentieux se joue d’abord au niveau local avant de remonter en cascade jusqu’à la CENI et souvent se termine devant les juridictions. M. Barry est convaincu qu’ils pourront « aborder avec beaucoup plus de sérénité cette phase cruciale ». La présente session de formation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui aux processus électoraux (PAPE 2019-2020), du programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Elle marque le début d’une série de formations au profit de la CENI. Pour le spécialiste au Programme Team Leader Gouvernance et Paix durable PNUD- Burkina Faso, Dieudonné Kini, la crédibilité des élections dépend largement de la performance de l’instance de régulation et de ses démembrements.
La liste électorale étant le matériau de base des scrutins, il a estimé que son appropriation et la gestion des litiges dont elle peut faire l’objet sont un impératif. La maîtrise des dispositions juridiques par les représentants des partis politiques, de la société, des communautés religieuses et coutumières ainsi que les cadres de la CENI est nécessaire pour « prévenir, gérer et résoudre » les éventuels conflits. Il a rassuré les participants des efforts continus du PNUD aux côtés du Burkina pour la promotion d’un Etat de droit.
Djakaridia SIRIBIE