
L’impétrant, Clauris Sana, a soutenu sa thèse de doctorat unique en Sciences de l’information et de la communication à l’université Joseph -Ki-Zerbo, intitulée « La communication des villes -capitales de l’UEMOA à l’ère de la convergence médiatique. Entre innovation et impératifs de développement local », mardi 15 juillet 2025 à Ouagadougou.
Comment les capitales de l’espace de Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) construisent-elles leur communication institutionnelle à l’ère de la convergence médiatique ? C’est à cette problématique que s’est intéressé le doctorant, Clauris Sana, à travers sa thèse sur le thème : « La communication des villes-capitales de l’UEMOA à l’ère de la convergence médiatique. Entre innovation et impératifs de développement local ». Il l’a soutenue, le mardi 15 juillet 2025 à l’université Joseph -Ki-Zerbo.
Le jury a relevé la pertinence du sujet, l’engagement de son auteur et la contribution qu’il apporte à un champ encore peu exploré. A l’issue de la délibération, les travaux de M. Sana ont été sanctionnés par la mention “Très honorable”. Ses recherches sont désormais appelées à servir de base à d’autres recherches et à nourrir la réflexion des acteurs municipaux dans l’espace UEMOA. Le nouveau docteur a rappelé que sa thèse est le prolongement de son mémoire de master. La politique de décentralisation mise en place depuis des décennies dans le pays de l’UEMOA, selon lui, peine à produire des effets concrets sur le terrain. « En tant que communicant, j’ai voulu comprendre ce blocage sous l’angle de la communication institutionnelle », a-t-il confié. M. Sana a donc analysé la communication des collectivités territoriales dans ces espaces, notamment les districts, les régions, et les communes des pays tels que la cote d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso.
Parmi les résultats obtenus, il a relevé une institutionnalisation progressive de la communication au sein des communes, à travers la création de départements dédiés et la reconnaissance de la fonction communication. Il a noté également une montée en puissance des outils numériques qui permettent désormais une interaction directe entre citoyens et municipalités via les réseaux sociaux. Sur le terrain, la ville de Dakar s’est démarquée par une organisation communicationnelle plus avancée, a-t-il fait savoir. « C’est la seule commune qui dispose d’une Web TV animée régulièrement et d’une radio municipale accessible en ligne », a précisé M. Sana.
Des recommandations
Parmi ses recommandations, il a invité les élus locaux à intégrer pleinement la communication dans leurs stratégies de développement. « La communication peut renforcer la compréhension des mécanismes de la décentralisation, valoriser le potentiel économique et touristique des territoires, et stimuler l’investissement », a déclaré l’impétrant.
Le président du jury, Pr Gabin Korbéogo, a exprimé son plaisir à découvrir un sujet aussi interdisciplinaire. Il a reconnu la richesse documentaire, la mobilisation de sources variées et l’effort d’analyse. « Ce travail est perfectible, mais il reste une contribution pertinente à la communication territoriale », a affirmé M. Korbéogo. Toutefois, il a invité le candidat à renforcer la discussion scientifique. Le directeur de thèse, Régis Dimitri Balima, a salué la rigueur et la passion de son doctorant. Il a fait savoir qu’une préparation de cinq années a prévalu à cette soutenance. M. Balima a souligné l’originalité du sujet choisi.
« Ce travail s’inscrit dans un champ encore peu exploré au sein de notre laboratoire, à la croisée de plusieurs options disciplinaires », a-t-il soutenu. Il a aussi félicité M. Sana pour son engagement personnel et financier dans cette recherche, notamment ses déplacements à travers les pays de l’espace UEMOA sans bourse, en majorité par voie terrestre. Il a rassuré que les suggestions majeures vont être prises en compte par M. Sana pour mieux finaliser son travail. Le rapporteur, Evariste Dakouré, a souligné l’originalité du sujet et la richesse des références mobilisées. Il a salué l’effort consenti par le candidat pour effectuer des enquêtes dans plusieurs capitales, malgré l’absence de bourse.
Samira KIENORE