Les compétitions nationales notamment le Fasofoot Ligue 1, la Ligue 2 et la coupe du Faso ont désigné leurs vainqueurs. Au terme de cette saison 2024-2025, le Secrétaire exécutif (S.E) de la Ligue du football professionnel (LFP), Julien Tiendrébéogo, dresse un bilan satisfaisant et ce, malgré les difficultés rencontrées.
Sidwaya Sport (S.S) : Quel bilan faites-vous de la saison ?
Julien Tiendrébéogo (J.T.) : Au terme de la saison, nous tirons un bilan positif. Nous avons reçu pour mission d’organiser les matchs. Chose que nous avons réussi avec l’organisation de 586 matchs. Globalement on peut se satisfaire même s’il y a toujours des choses à améliorer, à perfectionner pour tendre vers la professionnalisation.
S.S : Quelle a été votre plus grande satisfaction de la saison ?

J.T : La plus grande satisfaction a été le respect du calendrier. Nous avons entamé la saison avec un retard de plus d’un mois. Aussi, on avait l’obligation de terminer les compétitions nationales dans les délais requis. Malgré le retard, nous avons pu optimiser la programmation. C’est d’ailleurs ce qui nous a permis de terminer les championnats dans les délais. Autre satisfaction, c’est l’adhésion du public. Ce n’était pas le grand remplissage, mais il y avait quand même une mobilisation constante dans les stades. Il faut également saluer la franche collaboration des clubs et les ligues régionales qui sont nos relais dans l’organisation. Avec les clubs, cette saison, nous n’avons pas trop eu de soucis. Ils ont fait preuve de résilience malgré la complexité de la situation.
S.S : Quelle appréciation faites-vous de cette saison en termes de niveau et d’organisation par rapport à la précédente ?
J.T : En termes d’organisation, la qualité s’améliore progressivement. D’une saison à une autre, les acteurs également s’aguerrissent et proposent des innovations. Mais d’une façon globale, les consignes que nous avons reçues des autorités, c’est l’harmonisation de notre système d’organisation avec les directives de la CAF. Régulièrement avec les ligues régionales, nous donnons des consignes. A chaque fois nous faisons des notes de rappel. D’une façon générale, l’organisation s’améliore d’année en année avec pour point de mire, l’harmonisation de nos procédures d’organisation avec celles de la CAF.
S.S : Quelles sont les difficultés rencontrées par la Ligue cette saison ?
J.T : Les difficultés sont essentiellement liées à l’indisponibilité des infrastructures. C’est un vieux problème qui ne date pas d’aujourd’hui. Nous essayons de jongler avec la compréhension des acteurs. Quand le stade n’est pas disponible, il faut faire la reprogrammation toujours avec la compréhension des clubs. L’autre aspect, c’est le renforcement des capacités. Nous avons un grand besoin de renforcement des capacités de nos officiels de matchs que sont les commissaires au match. Il faut qu’ils soient en phase avec nos règlements qui émanent des directives de la CAF. La dernière fois que nos officiels ont reçu une formation, cela date. Tant qu’ils ne seront pas mis à jour, cela va toujours constituer une des difficultés au bon fonctionnement de la LFP.
S.S : Qu’auriez-vous voulu réaliser cette saison que vous n’avez pas pu ?
J.T : Je pense qu’en termes de réalisation, la plus grande innovation reste la super coupe de la Ligue 2. C’est un événement que l’on a voulu réaliser il y a très longtemps. Avec le nouveau comité exécutif, nous avons reçu le quitus. Il a été très favorable pour qu’on puisse disputer cette super coupe. C’est un premier pas. Les choses iront en s’améliorant. Mais déjà la super coupe de la Ligue 2 participe à la promotion de la compétitivité et du rayonnement des compétitions nationales notamment la Ligue 2 qui voit ces deux champions mis en orbite. Déjà, on peut dire que c’est une bonne chose. Mais globalement, il n’y a pas d’activités qu’on a voulu mener et que nous n’avons pas pu. Les choses ont été dans la bonne dynamique.
S.S : Avec la montée de CEFFEB et de l’AJEB le nombre de clubs bobolais et ouagalais s’augmente. Comment comptez-vous vous y prendre pour les terrains , vu que les infrastructures font défaut ?
J.T : A Bobo-Dioulasso , visiblement nous allons tendre vers trois matchs le week-end. Donc c’est jouable. Nous allons pouvoir programmer les matchs vendredi, samedi et dimanche. Mais la grosse difficulté que nous allons rencontrer c’est quand le stade sera indisponible. A Ouagadougou, nous allons tendre vers 4 à 5 matchs le week-end. Là ça devient un casse-tête. Si vous avez un stade qui n’est pas éclairé, c’est compliqué avec les clubs qui n’aiment pas jouer sur les terrains annexes. Là on n’aura pas d’autres choix que de programmer les rencontres sur les terrains annexes. On va vivre une concentration de matchs à Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Nous tendons vers une ou des journées ou il y aura les matchs que dans ces deux villes. C’est un combat que nous avons mené au niveau de la programmation pour avoir un équilibre spatial. Malheureusement les réalités de la composition des clubs nous offrent autre scenario.
S.S : La question des réunions techniques d’avant match a refait parler avec l’épisode du match SONABEL-USFA. Dites-nous, y a -t-il ou non une réunion technique ; si non qu’est-ce qui la remplace ?
J.T : Pour les questions de réunions techniques, je pense que les gens font des amalgames avec les formalités de match. Les réunions techniques se tiennent en prélude des matchs de finale ou de demies finales. Nous avons organisé 586 matchs. Si la Fédération burkinabè de football (FBF) est favorable pour cette réforme, nous allons l’inscrire dans nos textes. La réunion technique se tient au minimum 24 heures avant le match avec les représentants des clubs et les officiels du match. Il faut rappeler que les réunions techniques engendrent des jours supplémentaires de déplacement de certains officiels des clubs et des matchs. Quant aux formalités d’avant match, elles se font 1 heure 30 avant la rencontre. Elles permettent aux équipes de s’accorder sur les aspects administratifs. La finale de la coupe du Faso est un match solennel avec des envergures internationales. C’est cela qui fait obligation pour des questions protocolaires et organisationnelles, qu’on tienne une réunion technique. Cette réunion technique n’enlève en rien les formalités d’avant match.
S.S : Il a été donné de constater que certaines équipes débutent à 10 dans le Fasofoot. Quelle disposition prendre pour arrêter cela ?
J.T : Dans le règlement, une équipe qui commence à 10 doit s’acquitter d’une amende de 100 000 F CFA. Cette saison, c’est seulement sur un seul match que nous avons observé cette situation. Les saisons antérieures, c’était récurrent. Depuis qu’on a instauré la pénalité, le problème est en train d’être jugulé. Si elle persiste, au besoin, nous allons renforcer la pénalité.
S.S : Peut-on s’attendre à des innovations la saison prochaine ?
J.T : Nécessairement, il faudra réviser le règlement et renforcer ses points de faiblesses. Pour les innovations, il faudra attendre la rencontre de préparation de la saison avec les acteurs pour voir ce qui peut être apporté de neuf.
ITW réalisée par Ollo Aimé Césaire HIEN
