La défense des ceintures dans les prochains 6 mois est l’autre défi à relever, selon le promoteur.

Le gala international de boxe organisé le 29 juillet 2023 à Koudougou par Anassé Koanda sonne-t-il comme la renaissance de la boxe internationale burkinabè ? En tout cas ce jour, des boxeurs burkinabè ont retrouvé le goût de la boxe professionnelle sur leur sol avec des résultats probants. Pour son géniteur, ce gala se veut être le début d’une ère nouvelle pour le noble art burkinabè.

Jadis redoutée pour la qualité de ses pugilistes tels que Alexis Kaboré dit « Yoyo », Boniface Kaboré alias « le Python », Idrissa Kaboré dit « le Bombardier », la boxe burkinabè a perdu son lustre d’antan. Le noble art du pays des Hommes intègres végète dans les oubliettes. Pourtant, ce n’est pas le potentiel qui manque, selon Anassé Koanda, promoteur du gala de boxe « Renaissance de la boxe burkinabè », le 29 juillet dernier à Koudougou.

« Nous formons des boxeurs mais ils stagnent en amateurs. Ils peuvent être une dizaine de fois champion national sans perspective d’aller en professionnels », se désole l’ancien boxeur. La raison, selon lui, est le manque de soutien pour pousser ces amateurs en professionnels. Il a laissé entendre que les rares promoteurs qui s’essayaient ne connaissent pas le travail, nonobstant leur bonne volonté. « Il faut savoir où il faut pousser les amateurs dans le professionnalisme.

Les promoteurs, lorsqu’ils gagnaient quelques lueurs, disparaissaient par la suite », regrette Anassé Koanda. Selon lui, en tant que dirigeant de club, entraineur international et ancien pratiquant, il était de son devoir de sonner le glas, d’où l’organisation le 29 juillet dernier du gala international de boxe, « Renaissance de la boxe au Burkina Faso ». « J’ai fait l’interdisciplinarité dans le centre international de sport d’élite de Lausanne en Suisse. J’ai 32 ans d’expérience dans la boxe et j’ai eu la chance de côtoyer quelques baobabs de la boxe burkinabè que sont, Yassia Ouédraogo, Arouna Kinda, Abdoulaye Ouédraogo.

Je ne pouvais pas rester les mains croisées », explique le directeur technique de la Fédération burkinabè de hockey sur gazon. Avant de passer à l’action pour l’organisation proprement du gala, M. Koanda a avoué avoir saisi la Fédération de boxe, pour voir dans quelle mesure obtenir la licence en tant que promoteur. L’obtention de ce document a été la principale motivation du désormais promoteur de boxe.

L’autre motivation, selon Anassé Koanda, est l’étoile montante de son écurie, Hamed Abel Nikiéma qu’il encadre depuis 5 ans dans son club. Selon son témoignage, le pugiliste a actuellement à son actif, 8 combats, dont 7 victoires par KO et une aux points (pour la ceinture IBC) remportée à Koudougou le 29 juillet dernier. « Avec lui, j’ai eu des connexions dans la sous-région, notamment au Ghana, au Togo et au Bénin.

Nous avons commencé par des stages. Il y a des étapes dans la boxe professionnelle. Il faut être un amateur confirmé pour passer néo-pro. Après deux ou trois combats, tu peux passer en professionnel. Ensuite, après 3 ou 4 combats dans le milieu professionnel, tu peux maintenant convoiter une ceinture. Il a passé ces étapes », informe-t-il.

10 millions FCFA sur fonds propres

L’idée d’organiser le gala à Koudougou est de faire la boxe dans les provinces.

Selon le promoteur du gala, Renaissance de la boxe au Burkina Faso lui a coûté 10 millions FCFA, pratiquement sur fonds propres. « Toutes mes économies sont restées dans l’organisation. J’ai déposé des dossiers un peu partout. Au ministère en charge des sports, au Fonds pour la promotion des sports et des loisirs, à la LONAB, à Coris Bank, à Telecel. Mais je n’ai eu aucun avis favorable.

Seul le Fonds m’a soutenu à la veille de la compétition avec une somme de 200 000 FCFA. C’est grâce à l’aide de mes frères, des cousins et des parents qui ont confiance en moi que j’ai pu tenir le pari », confie-t-il. Selon ses dires, le boxeur burkinabè résidant aux Etats-Unis, Issouf Kinda, a pris en charge la confection de toutes les trois ceintures IBC de la compétition d’un montant de 1,5 million FCFA chacune.

Neuf nationalités différentes composées de boxeurs, d’arbitres et d’un superviseur étaient présents au gala. Un gala qui a permis non seulement la conquête de trois ceintures (IBC), mais aussi de donner l’occasion à d’autres d’avoir une compétition internationale. Ce qui va permettre aux boxeurs burkinabè, selon Anassé Koanda, d’avoir un bon ranking (classement) dans Boxe-Rec.

« Lorsqu’ils auront une invitation pour boxer à l’international, ça ne serait pas moins de 10 millions FCFA. Boxe-Rec est une banque de données où tous les boxeurs, encadreurs et promoteurs sont listés et classés. C’est de cette banque que viennent les invitations », a détaillé l’organisateur du gala de la Renaissance. Selon lui, toutes les vidéos des différents combats ont été envoyées à temps pour leur validation à Boxe-Rec. A l’en croire, nos boxeurs ne sont pas sur cette base de données.

En effet, selon ses explications, il y a des conditionnalités pour qu’un combat soit validé sur Boxe-Rec. Anassé Koanda a laissé entendre que de prochains défis se dressent à l’horizon. Défi comme par exemple l’organisation d’un autre gala dans 6 mois pour la défense des ceintures.

Il a soufflé qu’il ambitionne de rassembler tous les détenteurs de ceintures comme Nikiéma Ahmed, Abel Nikièma, Abdoul Cheick Zongo, Rimpassakdé Kinda, Mathias Napaongo, Koessé Raymond Sanou pour la défense de leur ceinture. « Cela nous reviendra moins cher » dit-il. Anassé Koanda espère un soutien « franc » des autorités sportives pour tenir ce prochain rendez-vous.

« S’il y a de l’accompagnement, nous pouvons faire du Burkina Faso, la plaque tournante de la boxe sous régionale. Cependant, même avec une bonne volonté, si tu n’as pas d’accompagnement, tu finiras par abandonner », prévient-il.

Pengdwendé Achille OUEDRAOGO

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