Ancien handballeur et promoteur de la Super coupe de handball, Boubakar Sanfo a été porté à la tête de la Fédération burkinabè de handball (FBHB) depuis le 4 novembre 2024. En homme averti de la discipline au Burkina Faso, il explique ici, sa politique de développement de la discipline.

Comment se porte le handball burkinabè ?

Le handball burkinabè se porte bien. Actuellement le championnat se joue dans les différentes ligues. Nous attendons qu’elles finissent afin de pouvoir organiser les phases finales nationales.

D’où vient votre attachement au handball ?

Le handball et moi c’est depuis la classe de 6e en 1998. Tout est parti avec notre professeur d’EPS, M. Gansoré. Un jour, il nous a invité à jouer au handball. Au début ce n’était pas facile. Avec les entrainements par la suite, un amour s’est vite crée pour la discipline. J’ai joué avec l’AS SONABEL, l’AS Douanes, l’ASFB, l’APS, quelques fois avec l’équipe nationale, promoteur de tournoi et aujourd’hui à la tête de la fédération.

Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre la tête de la fédération ?

Ma venue à la tête du handball s’est faite naturellement. Au vu de l’excellent travail des prédécesseurs et aussi l’espoir de voir le handball se pratiquer sur tous les terrains, nous avons décidé, avec les conseils de certaines personnes, de conduire à la destinée de la discipline pour les 4 ans à venir.

Quel héritage vous a légué votre prédécesseur ?

Stella Tapsoba a fait un énorme travail. Elle a envoyé la barre très haut. C’est d’ailleurs au vu de tout cela que nous avons décidé à notre prise de fonction, de faire des anciens patrons, des présidents d’honneur de handball. Ils ont fait du bon travail. Ils ont travaillé pour que nous ne puissions pas souffrir sur certains détails. C’est à nous de maintenir le flambeau haut, et aller au-delà pour le rayonnement de la discipline au plan sous régional, africain, voire international.

Ne sentez-vous pas une certaine pression quand on connait la vivacité du handball au Burkinabè sous votre prédécesseur ?

Je ne dirais pas une pression. Comme on le dit aujourd’hui les gens veulent de l’amélioration. Elle a mis la barre haut. C’est à nous de travailler pour aller au-delà. Le handball burkinabè n’a jamais connu de tension. Le consensus a toujours régné au handball. A la fin du mandat de Stella Tapsoba, nous avons souhaité qu’elle rebelote. Mais elle n’a pas voulu pour des raisons personnelles. Néanmoins elle est à nos côtés avec ses conseils, lesquels vont nous permettre de mener à bien notre mission. Nous avons des jeunes qui veulent beaucoup de choses à la fois. Au vu de la rareté des moyens, nous allons cibler les priorités.

Quel est le bon profil d’un président de la Fédération ?

Le bon profil, c’est être à l’écoute et travailler en équipe. Je pense qu’en respectant ces deux conditions, on peut être un bon président de fédération.

Quelle est la difficulté majeure de la discipline au Burkina Faso ?

Je dirais le manque de sponsoring. On nous demande d’occuper l’espace national. Ce qui est quand même difficile. Le ministère fait de son mieux. Mais seule, la subvention ne suffit pas. Les sponsors ne s’intéressent pas à des disciplines comme la nôtre. C’est d’ailleurs notre combat. Il faudra travailler à convaincre les sponsors à s’intéresser au handball.

Quelques résultats récents ?

Juste après notre prise de fonction, IHF Trophy à Abidjan en Côte d’Ivoire se profilait à l’horizon. C’était une opportunité pour nous de pouvoir faire sortir les jeunes, surtout les cadettes et les juniors. Cela a été chose faite. Grâce à Dieu, nous sommes revenus avec un trophée chez les juniors. Je dirais que cela été une première expérience pleine d’émotions. Si le résultat a été favorable et positif, c’est grâce aussi au travail de tous les membres fédéraux, tous ceux qui nous ont soutenus, le ministère des Sports, le FNPSL, certains partenaires, comme la SONABHY, la SONABEL et autres.

Nous pensons que cette sortie a été vraiment une belle expérience. Au passage, je remercie les parents des joueuses qui ont accepté laisser les filles participer parce qu’il fallait combiner études et sport pour une compétition qui s’est disputée en pleine année scolaire. Les enfants se sont battus. Les filles avaient une forte mentalité, le patriotisme et la rage de vaincre. Nous devons travailler à participer à ces genres de compétitions. Le trophée remporté qualifie les juniors à la CAN et le tournoi continental IHF Trophy. Les cadettes, 4e au classement, sont également qualifiées pour la CAN de leur catégorie.

Quelles seront vos priorités pour l’entame de votre mandat ?

Quand nous avons fait le diagnostic, la priorité c’est la formation à tous les niveaux et la recherche des sponsors. Nos encadreurs, nos arbitres et autres doivent se mettre à jour. C’est impératif pour le développement d’une discipline et la professionnalisation passe par là. Nous en sommes conscients et nous allons travailler dans ce sens. Au-delà, il faudra que nos équipes nationales et clubs participent aux compétitions internationales. C’est en cela qu’elles vont acquérir de l’expérience.

Quelle place occupera la relève dans votre mandature ?

Il faut travailler pour assurer la relève. Si nous avons pris la décision de laisser nos cadettes et juniors participer à l’IHF Trophy, je pense que c’est un début de projet. Tout doit partir de quelque chose. Nous allons travailler avec ces filles pendant 4 ans afin de retrouver une équipe senior compétitive.

Comment voyez-vous l’avenir du handball ?

En voyant la relève, je pense qu’on a foi et on a espoir. Aussi, il va falloir qu’on travaille à augmenter le nombre de clubs de petite catégorie. Il est en baisse. Pour cela, les gens doivent s’intéresser au handball en créant des clubs. Là, je m’adresse aux sociétés à emboiter les pas de la SONABHY ou de la SONABEL.

Sous quel signe placez-vous votre mandat ?

Nous maintenons notre mandat sous le signe de la cohésion. Je ne dirais pas que les gens se battaient, mais on avait remarqué que les gens se prenaient de la distance. Alors qu’au niveau du handball, le social compte beaucoup. Je pense que si la discipline tient jusque-là, c’est parce que les gens se communiquent, s’entraident. C’est pour dire que les anciens ont fait du bon boulot dans ce sens. Nous ne pouvons donc pas ramer à contre-courant. Il faut qu’on continue dans ce sens pour le bien de la discipline.

Quel est votre programme pour les 4 ans à venir ?

Il est énorme. Mais pour le résumer, il s’articule autour du développement de la discipline, la formation des acteurs, la recherche des sponsors et la participation des équipes nationales et des clubs aux compétitions sous régionales, africaines voire internationales.

Vous êtes promoteur de la Supercoupe de handball. Aujourd’hui président de la FBHB, pourra-t-on vivre la IVe édition cette année ?

La Super coupe est devenue une coupe majeure pour le handball burkinabè. En dehors du championnat, elle offre de la compétition aux joueurs à Bobo-Dioulasso. Le promoteur devenu président ne change en rien à la tenue de la IVe édition. Nous sommes en discussion pour que l’édition de 2025 se tienne.

Vous venez de rentrer d’une tournée dans la sous-région où vous avez rencontré certains présidents de fédérations. C’était à quelle occasion ?

J’ai profité d’une mission personnelle par rapport à mes propres activités pour rencontrer les présidents des fédérations de handball du Ghana, du Togo et du Bénin. Avec eux, il a été question de parler d’un tournoi qui va peut-être relancer notre zone au niveau des seniors hommes et dames. Ils sont tous favorables. Nous pensons mettre en place, les jours ou mois à venir, une compétition qui va regrouper nos pays. Avec le président béninois, nous avons également parlé d’une compétition de clubs, où j’ai plaidé pour deux pour nos clubs. Nous attendons le retour avec le cahier des charges. Si cela est possible, après le championnat, des clubs iront défendre les couleurs du Burkina à ce tournoi.

ITW réalisée par
Ollo Aimé Césaire HIEN

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