Champion du monde en titre de triple-saut, Hugues Fabrice Zango se prépare pour la défense de son titre en septembre prochain. Malgré ses derniers résultats en dents de scie, le docteur en génie électrique rassure. Il donne rendez-vous en septembre pour la dernière danse.

Comment se porte Hugues Fabrice Zango ?
En bonne santé physique et mental, je suis sur une bonne dynamique pour réaliser 100% de mes objectifs de 2025 avec la grâce de Dieu.

Doit-on s’inquiéter pour la suite par rapport à tes derniers résultats ?
Aucunement. Pour s’inquiéter il faudrait deux choses. Premièrement, que le plan qu’on met en place pour un objectif ne se passe pas comme prévu. Deuxièmement, qu’on ait aucune solution pour redresser la barre. Je ne suis dans aucun de ces cas. Mon objectif cette année reste les championnats du monde. Tout ce qui se passe avant, en Diamond league et dans d’autres compétitions ne sont plus assez significatifs pour mon palmarès personnel. Je saute en ce moment pour d’autres raisons : de la visibilité pour les causes que je défends à travers les médias, mes obligations contractuelles etc.

Fabrice est-il en baisse de forme ou bien ce sont tes adversaires qui sont devenus plus forts ?
(Rires). Les adversaires sautent à 17,30. On peut compter au moins 100 performances à plus de 17,30 m dans ma carrière. C’est une question d’objectifs et de préparation. Les autres années, je m’entrainais les mois de mars-avril avant les compétitions de mai d’où les meilleurs résultats si on faisait une comparaison. Cette année, j’ai beaucoup d’autres occupations annexes. J’ai repris les entrainements il y a 4 semaines et on n’a rien fait encore pour sauter loin. Je suis encore sur les pistes pour une seule compétition : la défense de mon titre en septembre.

N’as-tu pas pris un coup moralement ? Ou si tu veux, n’as-tu pas la tête ailleurs que dans le sport ?
(Rires). Déjà par rapport aux résultats, je ne pouvais pas m’attendre à des miracles. Pas d’entrainement pas de résultats. Par rapport aux messages, critiques et encouragements sur les réseaux, je suis plutôt heureux de voir que mon actualité suscite de la passion. Mes objectifs de 2025 ne sont pas axés sur le sport uniquement. Je forme les ingénieurs burkinabè de demain en délivrant des cours et travaux pratiques à l’université au Burkina Faso. Mon regard est très orienté. Il relève avec beaucoup d’actions que nous avons menées avec mes équipes et qui me rendent fier. Je gère une boîte de génie électrique et je suis dans plusieurs autres projets. Ma vision est encore très claire sur mes objectifs sportifs et je donne rendez-vous en septembre pour la dernière danse.

Ce qui veut dire que la fin de ta carrière est maintenue pour cette année 2025 ?
Affirmatif, ma carrière s’achève cette année. Après les mondiaux en mi-septembre, mon souhait est d’organiser une compétition au stade du 4-Août en fin septembre pour délivrer mon dernier triple saut sur la terre qui m’a vu commencer cette aventure.

Qu’est-ce qui te manque jusque-là pour combler ta carrière ?
Rien, d’où je viens, j’ai eu une carrière incroyable. Aujourd’hui, ce qui me manque c’est peut-être de l’argent. (Rires).
Quelle est ta prochaine grande échéance et quel sera ton objectif ?
Je sauterai à Monaco, le 12 juillet et déjà là, on verra les fruits de l’entraînement. Je vais commencer à me placer de façon idéale avant les mondiaux de septembre. Cela signifie, refaire des podiums en Diamond league, mais aussi des performances avoisinant 17,50 m.

Docteur que tu es, fais-tu autre chose à part le sport ?
Mon cerveau tourne à 10 000 km/h. Je ne dors pas tellement. Il y a des choses à faire pour le Burkina. J’aime dire que sauter dans un bac à sable ne change pas vraiment le monde. Je m’investis dans la vie sociale du Burkina, dans l’éducation, l’ingénierie à travers mes structures personnelles et mes actions avec d’autres structures.

Où en es-tu avec ton projet pour le sport ?
Les clubs que j’ai mis en place, il y a 6 mois, fonctionnent. Certains élèves ont déjà ajouté 2 mètres à leur record personnel au triple saut. Il y a énormément de défis encore à relever. Mais, voir tous ces progrès me confortent dans l’idée que le Burkina regorge de talents. Je vais bientôt sortir de la scène. Donc, moins de médias, de visibilité surtout que je n’aime pas le paiya. (Rires). Je prie que vous puissiez continuer à accompagner mes initiatives futures par vos prières. Si vous avez aimé le parcours, c’est top. Je vous demande d’aimer l’Homme maintenant.

Interview réalisée par

Yves OUEDRAOGO

 

 

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