Rédacteur en chef de Sidwaya Magazine, directeur de Sidwaya, directeur commercial, directeur technique chargé de mission puis secrétaire général des Editions Sidwaya, Zakaria Yéyé a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de la Maison commune. Il se rappelle des péripéties ayant conduit à porter Sidwaya Sport sur les fonts baptismaux. Il a apprécié l’évolution du journal et prodigue des conseils à la jeune génération qui a pris le relais.

Rappelez-vous de la création de Sidwaya Sport ?

Sidwaya Sport a été créé en 2000 dans une grande ferveur de création d’un nouveau canard avec une grande mobilisation des journalistes. C’est donc un événement que nous avons célébré grandement.

Quelles sont les raisons qui ont motivé la création de ce Magazine ?

Il faut dire que quatre éléments fondamentaux justifient la création de Sidwaya Sport à l’époque. Il y a premièrement la volonté de créer une vraie entreprise de presse avec plusieurs produits. En effet, en dehors de Sidwaya Sport, d’autres titres ont été initiés par la Direction générale. En plus des nouveaux titres, le quotidien Sidwaya a été relooké de même que le Carrefour Africain, un vieux titre ressorti des placards. Secundo, il y avait la nécessité de combler un vide. Car, il n’existait pas de journal sportif sur le plan national. Seules quelques pages, une ou deux, étaient consacrées au sport dans les colonnes des quotidiens. Ensuite, il y a la politique de valorisation des journalistes sportifs de Sidwaya, qui, auront désormais un meilleur cadre d’expression. Au-delà des journalistes sportifs, c’est aussi un acte de promotion des différentes disciplines sportives, car outre le football, les pages sont ouvertes à toutes les fédérations. En créant une rédaction autonome, les journalistes sportifs non seulement ne chômaient plus mais n’étaient plus frustrés de voir leurs productions reléguées au second plan au profit des autres articles de nature politique, culturelle ou sociale. Enfin, je dirai aussi que la fibre sportive du Directeur général à l’époque, Michel Ouédraogo, a été pour quelque chose dans la création de ce journal.

Au début, Sidwaya sport était un bi-hebdomadaire. Pourquoi ce retour à un hebdomadaire ?

Sidwaya Sport a été créé dans la ferveur avec un enthousiasme des journalistes commis à son animation. Vu l’engouement des débuts, nous nous sommes dit que nous pouvions tenir le rythme d’un bi-hebdo avec des rubriques variées. Si les journalistes ont joué leur partition, nous avons été cependant confrontés à un problème de rentabilité du journal qui était budgétivore alors qu’il se vendait très peu. Aucune publicité pour soutenir le journal dans ce sens. Ce qui justifie en partie la revue de la périodicité ramenée à une parution hebdomadaire. Malgré ces difficultés, le journal Sidwaya Sport continue sa marche avec des hauts et des bas. Je dirai que c’est une prouesse de tenir durant 25 ans sans soutiens publicitaires alors que beaucoup de titres sportifs ont mis la clé sous le paillasson.

Comment jugez-vous la jeune génération actuelle qui a pris le relais ?

La jeune génération qui a pris le relais a deux défis majeurs à relever. Le premier, c’est de maintenir Sidwaya Sport en vie. Le second défi, c’est la rénovation du journal en tenant compte de l’environnement et surtout de l’exigence des lecteurs. Si jusque-là, elle a honoré le premier défi parce que le journal parait toujours, elle a encore des réglages à faire sur le chemin à l’accomplissement du second défi. Pour gagner ce pari, il faut que cette jeune génération redouble d’effort en créant de nouvelles rubriques, en prenant en compte toutes les disciplines sportives mais aussi en faisant des analyses pointues des prestations de nos sportifs. Ils ont également l’opportunité d’exploiter des actualités du sport à travers l’internet. Ce qui n’était pas très évident de par le passé. Les Burkinabè n’ont pas une tradition de lecture, si bien que Sidwaya Sport tout comme d’autres journaux ne peuvent pas rentabiliser avec la vente à la criée. Il lui faut un sponsoring ou une subvention à même de l’aider à évoluer pour le bonheur du sport burkinabè. Des partenaires tels que le ministère en charge des sports, le comité olympique, les différentes fédérations sportives, l’Union nationale des supporters des Etalons, les différents clubs devraient être des soutiens à Sidwaya Sport qui œuvre à la promotion de toutes ces structures. Je pense que la Direction générale des Editions Sidwaya peut légitimement bénéficier de leurs soutiens au regard du service public rendu à leur endroit.

Interview réalisée par
Yves OUEDRAOGO

Laisser un commentaire