Le jeu d’échecs, bien plus qu’un simple passe-temps, est un affrontement intellectuel millénaire qui séduit par sa profondeur et sa logique. Sur un plateau de 64 cases, deux joueurs s’opposent, chacun à la tête d’une armée de 16 pièces. L’objectif ultime est de capturer le roi adverse, un coup appelé « échec et mat », qui signifie que le roi est attaqué et ne peut s’échapper.
L’arsenal de pièces aux mouvements uniques fait du jeu d’échecs une discipline d’une richesse tactique infinie. Le roi se déplace avec prudence, d’une seule case à la fois, dans toutes les directions. La dame, la plus puissante, traverse le plateau à l’horizontale, à la verticale ou en diagonale. La tour avance et recule en ligne droite. Le fou se déplace en diagonale, mais reste toujours sur des cases de la même couleur.
Le cavalier, avec son mouvement en “L”, est la seule pièce capable de sauter par-dessus ses alliés et ses adversaires. Les pions, fantassins du jeu, au nombre de 8, avancent d’une seule case, mais peuvent faire une double avancée au premier coup. Ils capturent en diagonale. Le jeu d’échecs réserve quelques coups spéciaux qui ajoutent une dimension stratégique supplémentaire : il s’agit de la prise en passant, un coup complexe où un pion peut capturer un pion adverse qui vient de faire un double pas initial ; du roque, un mouvement unique impliquant le roi et une tour, permettant de sécuriser le roi tout en activant la tour ; et de la promotion du pion, qui permet, lorsqu’un pion atteint la dernière rangée, de le transformer en une pièce plus puissante, le plus souvent une dame, ce qui peut changer le cours de la partie.

La fin de partie peut également se solder par un pat, si le joueur dont c’est le tour de jouer n’a aucun coup légal mais que son roi n’est pas en échec, ou par la partie nulle, déclarée d’un commun accord, après 50 coups sans capture ni mouvement de pion, ou si la même position se répète trois fois. Comprendre ces règles est la première étape pour maîtriser ce jeu. Ensuite, c’est l’expérience et la pratique qui guideront vers la victoire. Le jeu d’échecs au Burkina Faso entame une nouvelle ère avec l’érection de la Fédération burkinabè de jeu d’échecs (FBJE), le 2 juin 2024. Son ambition est claire : populariser cette discipline et former une nouvelle génération de joueurs capables de briller sur la scène internationale. Le plan d’action de Nicolas Carbonell, président de la fédération, est centré sur les écoles et la professionnalisation.
« La priorité est la vulgarisation dans les écoles », a-t-il affirmé. Des formations pour des instructeurs scolaires ont déjà été lancées, dans l’optique de sensibiliser les jeunes à ce jeu de stratégie. L’objectif est d’intégrer les échecs dans les activités périscolaires, une initiative qui pourrait révéler de futurs champions. Pour l’heure, le paysage échiquéen burkinabè compte environ 350 joueurs actifs, dont la majorité est des débutants. La FBJE espère multiplier ce nombre et structurer la discipline en organisant des tournois réguliers.
Bien que le président, Nicolas Carbonell, admette qu’il ne pourra pas remporter de médailles internationales à son âge, il se voit comme le catalyseur d’une nouvelle génération. Il mise sur la formation et la démocratisation du jeu pour que le Burkina Faso puisse un jour se hisser au niveau mondial. Il espère que les compétitions à venir, notamment les championnats nationaux individuels et par équipes, permettront aux meilleurs joueurs de représenter le pays lors d’événements majeurs comme les Olympiades d’échecs.
Pengdwendé Achille OEDRAOGO
