
Le golf traîne, au Burkina Faso, une réputation tenace de « sport des bourgeois ». Mais derrière les préjugés, une discipline complète, alliant précision, technique, concentration et stratégie, est en pleine mutation. Le président de la Fédération burkinabè de golf (FBG), Salif Samaké, mène la charge pour prouver que le golf est devenu une passion accessible et un véritable atout sportif pour la nation.
Le golf est un sport de plein air qui consiste à parcourir 9 ou 18 trous en frappant une petite balle avec des clubs spécialisés, le but étant de réaliser le score le plus bas. Chaque trou a un nombre de coups idéal, le par.
Terminer en un coup de moins, c’est un birdie. Le jeu démarre au tee box (aire
de départ). La balle traverse ensuite le fairway (herbe courte) avant d’atteindre
le green, la zone tondue très ras où se trouve le drapeau. Attention aux obstacles comme le bunker (sable).

Chaque joueur utilise jusqu’à 14 clubs pour s’adapter à la situation. On utilise le driver pour la distance au départ, les fers pour la précision intermédiaire, les wedges pour les approches courtes, et le putter pour faire rouler la balle dans le trou. Mais revenons au terrain burkinabè. La Fédération burkinabè de golf (FBG), bien que jeune (moins de
deux ans), a déjà réussi son pari de l’ancrage national. M. Samaké réfute l’argument financier en assurant que la pratique est comparable, voire inférieure, en coût à une inscription dans une salle de gymnastique.
La preuve la plus éloquente : 80 % des 64 membres de l’association sont des citoyens
burkinabè, contredisant l’idée d’une pratique réservée aux étrangers. La dynamique du golf burkinabè est remarquable. L’année 2024 a été marquée par l’organisation de 32 compétitions, incluant le Championnat national. Le pays a même accueilli la prestigieuse Ryder Cup, remportée par l’équipe Afrique, démontrant une capacité d’organisation et un niveau de jeu local.
Pour 2025, l’ambition s’intensifie. La FBG prévoit de lancer deux Opens à vocation internationale. L’objectif est stratégique : « drainer les golfeurs de toute la sous-région et du monde » pour donner un élan décisif au golf local, plaçant le Burkina Faso sur la
carte des destinations sportives majeures. La priorité de la Fédération est de rendre le golf accessible et populaire. Une stratégie de vulgarisation est en cours pour atteindre la base.
C’est de créer une académie de golf pour les tout-petits, avec des entraînements organisés les week-ends. Approcher des universités et des écoles, avec l’objectif d’initier au moins 50 étudiants à la pratique. Organiser régulièrement des journées portes ouvertes pour une
découverte concrète du sport. Tout en saluant le soutien initial de l’Etat, Salif Samaké lance un appel pressant : « Nous plaidons pour que l’Etat mette un peu la main dans le golf, afin de consolider l’essor de cette discipline au même titre que d’autres sports nationaux. ».
Pengdwendé Achille OUEDRAOGO
