Le récent double vainqueur du championnat (202-2024) l’AS Douanes pourrait donner du fil à retordre aux adversaires cette année.

Ces trois questions sont sur toutes les lèvres à l’entame de cette saison du Fasofoot Ligue : Qui sera sacré champion ? Quels sont les équipes tapies dans l’ombre et qui pourraient surprendre ? Quels sont les candidats à la relégation ? L’équipe de Sidwaya Sport s’est essayé à apporter des réponses à ces interrogations, en se basant sur l’évolution des clubs ces dernières saisons de même que les recrues qu’ils ont opérées pour renforcer leur effectif.

RAHIMO, USFA, AS SONABEL, le combat de titan pour le titre

Le Fasofoot Ligue 1 est lancé depuis le dimanche 21 septembre dernier. Si Rahimo FC, champion en titre et auteur d’un doublé historique la saison passée s’impose comme le favori incontesté, la concurrence sera rude cette saison. L’USFA, son dauphin revanchard, et l’AS SONABEL, fort de sa stabilité, pourraient bien déjouer les pronostics. Fort de son doublé championnat-coupe du Faso (2024-2025) et d’un récent triomphe en Super Coupe AJSB face à l’USFA, le club académique de Bama aborde cet exercice en position de force. Le statut de favori du Rahimo n’est pas usurpé.

Leur participation à la prestigieuse Ligue des Champions de la CAF est un atout, même si elle pourrait générer de la fatigue. L’expérience continentale devrait surtout renforcer leur mentalité et leur niveau de jeu, les joueurs revenant avec une confiance accrue, forgée sur la scène africaine. L’intersaison a confirmé les ambitions du club avec un recrutement stratégique. Des joueurs confirmés comme Kemo Condé (milieu défensif), Ousmane Conté (arrière gauche) ou l’attaquant Mikhael Yambe ont rejoint un effectif déjà performant.

C’est à travers un stage au Ghana que l’EFO a peaufiné les derniers réglages avant l’entame de la saison.

Ces renforts, combinés à la jeunesse issue de leur centre de formation et à l’arrivée du nouveau coach, Jamil Benouahi, devraient garantir une profondeur indispensable. L’Union sportive des forces armées (USFA) est l’autre cador qui pourrait se tailler la part du lion cette saison. Dauphin surprise mais méritant la saison passée, le club militaire a dépassé son objectif de reconstruction pour celui de conquête de titre.

Les nouveaux dirigeants ont clairement affiché leur volonté de renouer avec les sommets. La remarquable deuxième place de l’an dernier a prouvé que l’ossature de l’équipe est plus que compétitive. De plus, prenant part à la Coupe de la, Confédération de la CAF cette année, les Bidasses devraient aussi bénéficier du rythme et de l’expérience du continent, un atout non négligeable pour le championnat national.

L’intégration de talents comme l’international Patrick Malo, le gardien Loukmane Ouédraogo ou encore la fougue de la nouvelle tête pensante, Amadou Sampo, devrait garantir une profondeur de banc suffisante pour tenir sur tous les fronts. Enfin, l’Association sportive de la SONABEL (AS SONABEL) s’affirme comme le troisième favori. Les Electriciens misent sur une arme rare dans le Fasofoot : la stabilité institutionnelle et technique. Bénéficiant d’une assise financière, l’AS SONABEL assure de conditions de travail optimales.

Sur le plan sportif, la continuité est de mise avec l’entraîneur, Boureima Kaboré, qui entame sa troisième saison à la tête des Electriciens. Cette longévité devrait assurer une cohérence tactique et une philosophie de jeu bien ancrée. Ayant terminé de justesse sur le podium la saison passée, les Electriciens font preuve d’une régularité remarquable ces 5 dernières années. Cette position de “chasseur”, toujours au contact des leaders, serait un atout psychologique majeur. Avec moins de bruit et plus d’efficacité, l’AS SONABEL est une force tranquille prête à profiter de la moindre défaillance de ses deux grands rivaux pour illuminer sa saison 2025-2026.

AS Douanes, EFO, Sporting…ces outsiders ambitieux

Avec une victoire et un nul, le Sporting Football de Tanounyan a plutôt bien démarré sa saison.

Pour cette saison du Fasofoot, ils sont nombreux à prétendre au sacre suprême. Si certains clubs font figure de favoris, d’autres comme l’AS Douanes, l’EFO ou encore le Sporting pourraient bien jouer les trouble-fête en s’invitant là où on les attend le moins, au regard de la dynamique des uns et des réformes entreprises par les autres. Après avoir dominé le championnat d’élite deux saisons de suite (2022-2023, 2023-2024), l’AS Douanes aura sans doute à cœur de gouter de nouveau aux délices du sacre après le break de la saison dernière marqué par une 5e place au classement final.

Les Gabelous devront cependant redoubler d’effort s’ils veulent jouer les premiers rôles cette année. Surtout suite au départ d’une partie du staff qui les avait menés à la gloire avec comme chef d’orchestre l’ex-sélectionneur national Kamou Malo, appelé à faire valoir désormais son expertise dans le championnat guinéen. Mais la formation douanière a du vécu depuis leur accession en Ligue 1 et pourrait surfer sur ce capital expérience-palmarès récent pour se faire valoir.

Couplées à cela, les reformes en projet de son nouveau comité exécutif, ont pour objectif de permettre au club de passer un cap tout en rappelant qu’il est « un club riche en potentiel, à l’histoire fière et à l’avenir prometteur », comme l’a confié le nouveau président de la section football, Rémi Tenkodogo. Une autre invitée surprise dans la bataille du haut du tableau, les mois à venir pourrait être l’EFO.

Le champion sortant RAHIMO FC est un sérieux concurrent à sa propre succession

La Reine des stades qui a fini la saison 2024-20 au 13e rang à deux points du premier reléguable avec 8 victoires pour 13 défaites a entrepris un remue-ménage durant les vacances pour retrouver son aura d’antan. Elle a engagé un nouvel entraineur en la personne du Marocain Rachid Gaflaoui, ancien entraîneur de l’AS SALE. Le Marocain reconnu pour sa capacité à redynamiser des clubs et à obtenir des résultats dans des contextes variés a dirigé plusieurs clubs en Afrique et au Moyen Orient.

Sahel SC (Niger), Sanga Balende (RDC), Williamsville AC et LYS Sassandra (Côte d’Ivoire), Académie SOAR (Guinée), Al Bahrain SC, Al Taawon SC, Alfaloja CS sont de ceux-ci. Dans la foulée, l’effectif a été pratiquement renouvelé. En défense, les Bleu et blancs de la capitale ont signé Yacouba Abdou Derra en provenance de l’ASEC de Koudougou et Omar Fofana, ex-sociétaire de Sporting Football de Tanounyan comme axiaux et Alex Silga, un autre transfuge de l’ASECK comme latéral droit.

Le secteur médian enregistre l’arrivée du jeune Christian Awoudor, (17 ans), en provenance du SC Majestic. Les avant-centre Ruan Benedict Minoungou, (19 ans) venus de l’Hapoel Afula en Israël, Junior Zamma, du Stella Club d’Abidjan, Abdoul Aziz Traoré passé par AJEB, SALITAS, AS SONABEL et ROYAL FC et Emeric Kouakou N’Guessan débarqué de AS Tanda (Côte d’Ivoire) sont les nouvelles recrues. Une palette de nouveaux venus et d’anciens qui ont pu répéter les gammes sous la houlette du nouveau coach à la faveur d’un stage de préparation au Ghana entre fin août et début septembre.

En se payant le scalpe de Majestic SC à Ziniaré ce week-end après son nul de la première journée, Sporting Football de Tanounyan est parti pour rester dans ses standards et peut-être surprendre cette saison. Le finaliste de la dernière coupe du Faso, malgré sa jeunesse dans le championnat d’élite (3 ans) a des ambitions de doublé historique qui devraient faire réfléchir plus d’un adversaire.

Sa constance sur certains aspects depuis sa montée et la stabilité de son groupe qui a mûri depuis lors, en sont des atouts non négligeables. Pour sa première saison en effet, le club de la Comoé avait fini au pied du podium (4e) avec un goal différentiel de +6, 7 matches perdus et 12 victoires. Même s’ils ont régressé au classement l’année dernière, les TAN-TAN ont conservé une différence de but positive avec seulement 8 matches perdus en 30 journées témoignant ainsi de leur capacité à résister et à accrocher des points qui peuvent s’avérer précieux à l’heure du décompte final.

Ils doivent faire attention…

CEFFEB fait partie de ceux qui doivent être prudents

Quid des clubs qui doivent se méfier cette saison ? Le Faso foot ne déroge pas à la règle des autres championnats. En effet, dans un marathon comme un championnat national, naturellement, dès le départ, les promus sont classés dans le cercle des équipes en danger. Danger comme les potentiels relégables selon les pronostics. Ce sont les cas du Centre de formation de football espoir du Burkina (CFFEB) et de l’Association des jeunes espoirs de Bobo (AJEB).

Pour leur première saison parmi l’élite (AJEB y a déjà gouté), ces deux formations doivent batailler dur pour atteindre leur objectif commun qui est en toute logique, le maintien. Contrairement à l’équipe des jeunes espoirs de Bobo-Dioulasso qui a plus misé sur la jeunesse notamment sur les joueurs formés dans son centre, celui de football espoir Ouagadougou a opéré un recrutement tout de même judicieux.

Le CEFFEB a plus misé sur l’expérience que sur la jeunesse. Cela sera-t-il suffisant pour supporter la fraicheur physique des jeunes qui composent la plupart des équipes en compétition ? Question. A côté de ces deux formations, il y a entre autres comme l’ASFA-Y et le RCK qui doivent faire très attention. Ils sont certes deux équipes légendaires du football burkinabè. Mais, entre leur passé et le présent, il y a un écart. L’ASFA-Y en décidant de garder le noyau de l’effectif de la saison écoulée semble affiché son ambition qui est de faire comme les promus : rester en D1.

La volonté y est au vu de ce que les jeunes ont fait montre la saison dernière, menacé à un certain moment de la relégation. Mais, face à l’avènement des centres de formation, un surpassement de choix s’impose pour éviter tout désagrément notamment avec la nouvelle règlementation en vigueur qui impose des barrages pour les deux derniers au classement. La même prudence sera de mise pour le Rail club du Kadiogo (RCK). La nouvelle direction du club dirigée par Bassibri Nikièma veut s’appuyer sur les acquis de l’ex-bureau exécutif. Des acquis certes, mais, pas comme le comportement des Faucons la saison dernière avec une 10e place peu enviable. Des recrutements ont été faits. Mais comme la « Vielle de Zempasco », le RCK doit mettre toutes les chances de son côté pour ne pas être surpris à l’heure du bilan en fin de saison.

Yves OUEDRAOGO
Pengdwendé Achille OUEDRAOGO
Voro KORAHIRE

Laisser un commentaire