Chaque année, le Tour du Faso passionne le Burkina Faso et au-delà. Les visages concentrés, la vitesse des sprints et le fameux maillot jaune sont au cœur de l’attention. Mais derrière l’exploit physique se cache une mécanique de calcul des temps, puisée dans le Livre du Tour, souvent mal comprise par le public, celle du classement général au temps.
Le classement général du Tour du Faso est le fruit d’une arithmétique rigoureuse, où la performance brute sur la route doit être maximisée par la quête stratégique de bonifications. Ce savant mélange de vitesse, de stratégie et de secondes bonus est ce qui rend la bataille pour le maillot jaune si fascinante. La règle fondamentale est simple ; pour connaître le temps total d’un cycliste, on additionne les temps officiels qu’il a réalisés à chaque étape depuis le début de la compétition.
Le coureur qui affiche le temps cumulé le plus bas est le leader et s’adjuge le précieux maillot jaune. Toutefois, les bonifications jouent un rôle déterminant. En effet, c’est ici que le classement se joue souvent. Les bonifications sont des secondes soustraites au temps total d’un coureur pour récompenser des performances spécifiques. Il y a d’abord les bonifications à l’arrivée. En effet, les premiers coureurs qui franchissent la ligne d’arrivée d’une étape en ligne (hors contre-la-montre) reçoivent un bonus.

Elles sont de l’ordre de 10, 6 et 4 secondes pour les trois premiers au Tour du Faso. Ces secondes de récompense leur permettent de gagner du temps précieux sur leurs rivaux, même ceux arrivés dans le même groupe. Il y a aussi les bonifications aux sprints intermédiaires (Points Chauds). Le Tour du Faso, comme les grandes courses, balise le parcours de points chauds. Les trois premiers coureurs à franchir ces points reçoivent également un bonus en temps. Le règlement du Tour du Faso offre 3, 2 et 1 seconde de bonification respectivement aux trois premiers.
Le cas récent de Timmy De Boes illustre parfaitement l’impact des bonifications. Lors de l’étape Koudougou-Boromo, le coureur a cumulé 5 secondes de bonification (3 secondes pour un point chaud + 2 secondes pour un autre). Ces secondes lui ont permis de devancer son rival, Paul Daumont, au classement général, alors qu’ils étaient arrivés dans le même groupe. Mais, a l’inverse des bonifications, il y les pénalités.
Ce sont des secondes ou des minutes ajoutées au temps total d’un coureur. Elles sanctionnent les infractions au règlement (ravitaillement illicite), les comportements jugés dangereux, ou l’aide illicite (comme le fait de s’accrocher à une voiture d’équipe). Dans le cyclisme sur route comme le Tour du Faso, le temps n’est pas attribué individuellement à chaque coureur au millième de seconde. Pour les arrivées groupées, la règle du temps du peloton s’applique : même temps pour le groupe.
Tous les coureurs qui franchissent la ligne dans un même peloton reçoivent le même temps officiel, même s’ils ont quelques mètres de décalage. Mais, les sprints font exception. Si l’écart est trop grand entre le premier et les coureurs suivants, ou en cas de sprints massifs, l’écart minimal pour attribuer un temps différent est traditionnellement d’une seconde. Cependant, des règles spécifiques peuvent augmenter cet écart (par exemple à 3 secondes) pour éviter des distorsions de classement dues à l’encombrement des derniers mètres.
Pengdwendé Achille OUEDRAOGO










































