Au sortir d’une participation remarquable à l’édition 2025 de la coupe du monde des moins de 17 ans, avec une place de quarts de finaliste à la clé, le sélectionneur des Etalons cadets, Oscar Barro, dans cet entretien fait le bilan et revient sur ses choix durant la compétition et les leçons tirées à l’issue du tournoi.

Comment vous sentez-vous après plusieurs semaines de dur labeur ?

Très fatigué mais satisfait dans l’ensemble même si c’est avec un goût d’inachevé, au vu du résultat du dernier match.

Avec le recul, quel bilan faites-vous de votre participation à cette compétition ?
Pour nous, le bilan est mitigé. Du point de vue des résultats et du comportement général, c’est une satisfaction. Mais, l’élimination nous est restée en travers de la gorge car, il y avait de la place pour accéder à la demi-finale.

Qu’est-ce qui a justement manqué au Burkina pour cela ?

Il nous a manqué un peu de fraicheur physique et la concentration pendant tout le jeu.

Quel enseignement tirez-vous au sortir de la compétition et quel aspect vous a le plus donné satisfaction ?

Comme enseignement, nous retenons que nous avons de la qualité, tant au niveau des joueurs qu’au niveau de l’encadrement technique. Nous retenons également qu’au haut niveau, l’intensité dans le jeu et les détails techniques et tactiques sont primordiaux. Que la concentration soit de mise du début jusqu’à la fin et que la discipline soit la clé indéniable pour réussir. La plus grande satisfaction est la discipline tactique et l’engagement de toute l’équipe.

Certains se demandent toujours, pourquoi avoir gardé Louckman sur le terrain contre l’Italie alors qu’il était fragile, visiblement pas dans le coup ?

Je leur concède cette interrogation mais, pour moi ,en tant que technicien, l’apport de Louckman n’est pas seulement de marquer des buts. Il joue un grand rôle dans la récupération du ballon et met une pression énorme sur l’adversaire. Il permet aux autres attaquants de jouer plus libérés. Les gens ont pleinement raison de demander des changements et des remplacements mais, nous avons d’autres lectures, d’autres paramètres et des détails à considérer.

Si c’était à recommencer, que n’allez-vous pas refaire lors de ce mondial ?

Sur le plan tactique, je n’allais pas jouer avec le même système contre l’Italie. Je n’allais pas aussi lésiner sur la récupération des joueurs.

Qu’allez-vous changer sur le plan tactique ?

Je passerai à un 4-3-3 avec 2 qui jouent le rôle de 10 plus proches de l’avant-centre et qui se transforment en récupérateurs, à la perte de la balle. C’est-à-dire qu’ils sont plus haut pour favoriser la perte des ballons près des buts adverses.

La performance d’un joueur comme Mohamed Zongo vous a-t-il surpris ?

Mohamed Zongo ne m’a pas surpris parce que je le connais il y a environ six ans. D’abord à l’ASFB, ensuite à JEK dans mon propre club et à Vitesse avant qu’il ne soit recalé par l’IRM après sa sélection pour la CAN depuis Bobo-Dioulasso et ce, avant qu’il ne rejoigne le Sporting FT. Donc, c’est un garçon que je connais très bien. Il a fallu d’ailleurs lui faire des remontrances pour qu’il franchisse un palier et j’espère bien qu’il continuera de travailler pour progresser car, il a un potentiel.

Il est beaucoup convoité. Lui avez-vous donné quelques conseils pour un choix avisé ?

Non. Il ne m’a pas demandé mon avis. Je suis quelqu’un qui ne s’immisce pas quand on ne me consulte pas pour mon avis.

Comment jugez-vous l’expérience du mondial U17 à 48 pays et quelles propositions avez-vous pour le suivi des jeunes Étalons afin de les retrouver plus tard au haut niveau ?

Une grande expérience très enrichissante avec une diversité et plusieurs philosophies de jeu. Pour ce qui est du suivi des jeunes, nous avons des dirigeants très avertis à la FBF qui sont, pour certains, propriétaires de centres de formation et de clubs. Je ne doute pas qu’ils sauront prendre les bonnes décisions pour permettre à ces jeunes de progresser dans de meilleures conditions pour se retrouver dans des grands clubs et en équipe fanion au plan national. Car, par exemple, parmi les U20 avec lesquels j’étais à la CAN en Mauritanie en 2020 (éliminés aussi en 1/4 de finale), 13 étaient sortis après la compétition mais, seuls Nasser Djiga, et Ismahïla Ouédraogo sont en sélection. Le reste en déperdition.

Entre les U17 et les Etalons A, quelle équipe est facile à coacher pour vous qui en avez fait l’expérience ?

Sans langue de bois, il est très difficile de coacher les U17 car tu leur apprends presque tout. Ça fait beaucoup d’énergie à fournir avec un suivi de près. Tu es permanemment sur tout (tactique, technique, discipline), bref, le bâton et la carotte à la fois, un père de famille en réalité. Pour les A, c’est beaucoup plus sur la discipline et la tactique qu’on travaille.

Quelles sont les ambitions ou projets de Coach Oscar Barro ?

J’aspire continuer à aider mon pays à porter haut notre drapeau à travers le monde entier. A aider nos enfants à progresser dans le métier de footballeur car, c’est aussi ma passion.

Entretien réalisé par Voro KORAHIRE

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