Valorisation de l’expertise publique: la stratégie nationale dévoilée

Le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale a organisé une conférence publique sur la Stratégie nationale de valorisation de l’expertise publique et son plan d’actions 2025-2027, vendredi 24 octobre 2025, à Tenkodogo.

Le Burkina Faso veut disposer d’une expertise nationale de qualité aussi bien pour ses besoins internes que pour conquérir des postes dans la fonction publique internationale. Pour y parvenir, il a élaboré en 2022, une Stratégie nationale de valorisation de l’expertise publique (SNVEP). Cette stratégie et son plan d’actions, en cours de mise en œuvre pour la période 2025-2027, a fait l’objet d’une conférence publique, vendredi 24 octobre 2025, à Tenkodogo dans la région du Nakambé.

Selon le conférencier, par ailleurs secrétaire permanent de la Coordination des établissements de formation professionnelle et de la valorisation de l’expertise publique, David Ousmane Zané, plus 100 000 assistants techniques sont payés à plus de 2 200 milliards de francs CFA par an dans les pays d’Afrique de l’Ouest francophone, d’après une étude réalisée en 2003. Il a indiqué que « ces experts à la petite culotte » qui essaimaient les administrations publiques préemptaient ainsi une bonne partie des financements acquis.

La SNVEP consiste donc, a-t-il précisé, à faire en sorte que les meilleurs agents publics puissent occuper les places à compétition à l’international et sur le plan national, permettre à l’autorité de disposer d’un bon répertoire des meilleurs agents publics. Selon lui, cela est d’autant plus justifié que le Burkina est membre d’organismes internationaux où il s’acquitte de ses obligations notamment financières. De ce fait, M. Zanné a soutenu qu’en retour, le pays a le droit d’occuper des postes mis en compétition, en plus de ceux qui sont statutaires.

Néanmoins, il a reconnu qu’il y a des Burkinabè qui, de leur propre chef, sont dans la fonction publique internationale. Désormais, a-t-il rassuré, l’Etat entend jouer sa partition à travers l’identification, la formation des experts pour la conquête des postes à l’international. Pour le secrétaire permanent, des Burkinabè dans la fonction publique internationale peuvent être des relais d’information pour leurs compatriotes et permettre aussi de renforcer la visibilité du pays des Hommes intègres dans le monde.

Les participants à la conférence ont voulu savoir ce que l’entend par expertise nationale ou si la Stratégie prend en compte les agents du secteur privé. En réponse, le conférencier Zanné a indiqué que l’expert c’est un agent public compétent ayant un savoir, un savoir-faire et un savoir-être capable d’accomplir une mission à lui confiée. Sur la place du secteur dans ce dispositif, l’orateur principal a fait savoir que la SNVEP n’exclut pas les acteurs du privé. Pour lui, cette Stratégie permet de donner un label à l’expert afin que quiconque ne s’auto-proclame expert dans son domaine. Mieux, il a indiqué que l’Etat peut réquisitionner toute personne du secteur privé si celle-ci a une compétence avérée dont il a besoin.

Anselme KAMBIRE

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