Après deux jours de travaux, les Etablissements publics de l’Etat (EPE) ont clos leur 20e assemblée générale, le 2 août 2019, à Ouagadougou.
A l’issue de ses travaux, l’Assemblée générale (AG) des Etablissements publics de l’Etat (EPE) a marqué sa satisfaction pour le bilan auquel sont parvenus les EPE au titre de l’exercice 2018. Tenue sous le thème : «La gestion axée sur les résultats au service de la performance des Etablissements publics de l’Etat», cette AG a approuvé les états financiers de 105 EPE, donné quitus aux administrateurs pour leur gestion 2018, et pris acte des rapports d’explication du Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ) et du Fonds d’assistance judiciaire (FAJ). Cependant, ces «résultats globalement satisfaisants», n’occultent pas les pro-blèmes. «Nous avons ressorti les insuffisances, notamment les charges de personnel qui continuent à être assez fortes sur celles de fonctionnement, le nombre des EPE est assez problématique», a indiqué le secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement, Abel Seglaro Somé. Certains EPE n’ont pas renseigné les indicateurs de performance ; pour d’autres, ils sont insatisfaisants, a-t-il ajouté. En vue d’aplanir ces insuffisances, des instructions, recommandations et résolutions spécifiques et générales ont été formulées par l’AG à l’issue des 48 heures d’échanges.
Pour ce qui est des recommandations générales, elles portent sur la nécessité d’une réflexion en vue de la rationalisation du nombre des EPE et l’injonction faite aux Etablissements publics de définir et renseigner les indicateurs pertinents liés à leur cœur de métier pour une meilleure évaluation de leurs performances. S’agissant des résolutions, le FAIJ doit adopter et transmettre ses états financiers certifiés des exercices 2015, 2016, 2017 et 2018 au secrétariat technique de l’AG des EPE, au plus tard le 30 septembre 2019. Il en est de même pour le FAJ en ce qui concerne sa gestion de 2018. Les EPE sont appelés également à mettre en exergue les impacts de leurs activités centrales dans les rapports de gestion des conseils d’administration.
Au niveau du sous-secteur des Etablissements publics de santé hospitaliers, par exemple, il a été demandé au ministère de la Santé de diligenter un audit organisationnel en vue de rationnaliser les effectifs du personnel des hôpitaux. Lesdits établissements ont été invités à trouver un mécanisme pour l’entretien et la maintenance périodique des équipements et des infrastructures de santé ; à produire des rapports périodiques sur l’apurement des dettes des hôpitaux, notamment celles dues à la Centrale d’achat des médicaments essentiels et génériques (CAMEG).
Ils devraient également sensibiliser leur personnel à s’investir davantage pour une meilleure prise en charge des patients et une bonne utilisation des équipements médicaux.
Changer de mode de gestion
Quant aux Fonds nationaux, ils doivent désormais pourvoir le poste d’auditeur interne en leur sein, faire l’audit du portefeuille de crédit et l’assainir. Il leur est demandé aussi d’améliorer leur niveau de recouvrement des crédits et d’autofinancement. Au titre du sous-secteur du système universitaire, il est recommandé aux acteurs d’œuvrer à une meilleure maîtrise de l’évolution des charges de personnel et d’éviter de nouvelles accumulations de dettes vis-à-vis d’autres structures publiques.
Le chef du gouvernement, Christophe Joseph Marie Dabiré, a salué les résultats engrangés par les EPE au titre de 2018, tout en exhortant les différents acteurs à plus d’engagement, de professionnalisme et d’esprit d’initiative, afin que les éta-blissements demeurent dans la culture de résultats, de l’excellence. «Les citoyens burkinabè deviennent de plus en plus exigeants et impatients quant à la qualité des services publics offerts. Pour satisfaire ces exigences aussi multiples que diversifiés, et à partir de nos ressources très limitées, une gestion transparente, rationnelle et planifiée de nos finances publiques s’impose», a-t-il insisté. Pour ce faire, le Premier ministre Dabiré a invité les animateurs des EPE à opérer un changement dans le mode de gestion des administrations, de sorte que l’utilisation des ressources publiques soit justifiée par des résultats probants, qui répondent aux aspirations de la population.
Mahamadi SEBOGO
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Le PCA des Editions Sidwaya, Victorien Aimar Sawadogo (droite)
«Sidwaya est en tête du sous-secteur de la communication et de la culture
«Nous venons de sortir de cette Assemblée générale avec une note de satisfaction. A l’instar des autres EPE, le rapport de gestion 2018 des Editions Sidwaya a été approuvé au cours de cette assemblée. Nous avons réalisé un taux d’autofinancement de 54 %, pour 26% de taux d’autofinancement moyen de l’ensemble des EPE en 2018. Les Editions Sidwaya sont en tête au niveau des EPE du sous-secteur de la communication et de la culture. Cela est à mettre à l’actif de la direction générale et de l’ensemble des agents. Je félicite tous les travailleurs de la « maison commune » et les invite à redoubler d’efforts pour plus de résultats.
L’une des difficultés que les médias publics (Sidwaya et RTB) rencontrent se trouve au niveau du recouvrement de leurs créances auprès des ministères et institutions publiques qui nous sollicitent pour des couvertures médiatiques de leurs activités et évènements. Au cours de l’exercice 2018, les créances de Sidwaya sont estimées à 300 millions FCFA. La bonne nouvelle est que lors de la 20e session, la présidence de l’assemblée générale a autorisé qu’à la fin de chaque exercice, nous puissions transmettre la liste des institutions redevables aux médias publics au ministère de l’Economie, des Finances et du Développement qui pourra procéder, lors des arbitrages budgétaires, à des coupures à la source au profit des médias publics».
Propos recueillis par M. S.