Ambitieux, dynamique, Alex Moussa Sawadogo est le nouveau délégué général du FESPACO. Féru de culture, et notamment du 7e art, il est, entre autres, l’initiateur de plusieurs festivals de danse et de cinéma, dont AFRIKAMERA. Portrait.
L’organisation de la 27e édition du FESPACO, prévue du 27 février au 6 mars 2021 à Ouagadougou, aura à sa tête un nouveau Délégué général (DG). Nommé en conseil des ministres, le mercredi 14 octobre dernier, Alex Moussa Sawadogo est le nouveau “patron” de la célèbre biennale. Il remplace à ce poste Ardiouma Soma (2014-2020), admis à la retraite. Né en 1974 à Grand-Bassam (Côte d’Ivoire), le 7e DG du FESPACO est titulaire d’une maîtrise en Histoire, Art et Archéologie (2004), obtenue à l’université de Ouagadougou (actuelle université Joseph-Ki-Zerbo). Après des stages au FESPACO et au sein de la compagnie de danse “Salia nï Seydou”, il s’investit dans le milieu artistique de Ouagadougou : galeriste au centre culturel Zaka, coordonnateur à la fondation Olorun, sise à Goughin, etc. C’est à cette période qu’il rencontre une jeune journaliste allemande qui deviendra son épouse… Il s’envole pour l’Allemagne où il fréquente la prestigieuse Université de Théâtre et de la Musique d’Hambourg. Il en sortira, avec en poche, un “Master of Art (Culture and Media)”, option cinéma. Deux ans après son arrivée, il est embauché comme attaché culturel à l’ambassade du Burkina Faso. Alex Moussa Sawadogo porte plusieurs casquettes. Energique, doublé d’un sens élevé du management, il a été programmateur de festivals, directeur de projets culturels, gestionnaire de fonds, formateur, critique, consultant…la liste est longue. Coordonnateur de Ouaga Film Lab, il a été, par ailleurs, directeur artistique de la Biennale de la danse africaine contemporaine de Berlin (2011-) et d’AFRIKAMERA (2007-). Ce festival de films africains, « Afrikamera » créé avec quelques amis de l’université. Après des débuts timides, l’événement organisé annuellement prendra progressivement de l’ampleur, en mettant à l’honneur les réalisateurs africains et en choisissant comme thèmes les films d’auteur, la comédie ou la culture urbaine. Animé d’un profond désir de faire découvrir la culture et les arts africains, Alex Moussa Sawdogo, décrit comme un homme énergique, organise en parallèle un festival de danse africaine, qui se tient au théâtre “Hebbel am Ufer”, sur les rives de la Spree, haut lieu de la scène artistique de Berlin (Allemagne). Accueillant des compagnies du Mali, de la Côte d’Ivoire, d’Algérie, du Maroc ou encore d’Afrique du Sud venues montrer leurs dernières créations, l’événement se tient à guichet fermé, témoignant de l’intérêt du public allemand. « Si je crée ces événements, ce n’est pas seulement pour le côté spectacle, mais toujours pour montrer une autre Afrique, gagnante et pleine d’espoir », indiquera-t-il, dans les colonnes de Jeune Afrique. Son dynamisme séduit au-delà des frontières allemandes. En effet, il deviendra, entre autres, consultant Afrique, de 2013 à 2015, au Festival international de films de Busan (Corée du Sud). Directeur général du Collectif Génération Films, il verra son travail reconnu et récompensé par le Burkina Faso. En 2010, il est fait Chevalier de l’Ordre national du mérite burkinabè. Alex Moussa Sawadogo parle couramment l’anglais, l’allemand et le français. Le nouveau DG de FESPACO est marié et père de deux enfants.
W. Aubin NANA
Sources: MCAT, Jeuneafrique.com