Assemblée nationale : Christophe Dabiré Investit Premier ministre

Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, était hier lundi 18 février 2019, devant l’Assemblée nationale pour décliner les grandes lignes de la politique générale de son gouvernement. Il a réussi avec brio cet exercice constitutionnel à valeur d’investiture.

Promu à la tête de l’exécutif burkinabè au moment où le pays fait face à de multiples défis, le nouveau Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a désormais l’onction des députés. Avec un vote de 84 voix pour, 19 contre et 23 abstentions, sa Déclaration de sa politique générale a reçu l’aval du Parlement.

Le PAN, Alassane Bala Sakandé, a dirigé les travaux lors de cette plénière.

Investi de fait, il pourra remplir sa mission de plein droit en vue de conduire le Burkina vers de lendemains meilleurs. Pendant une heure environ, le chef du gouvernement, dans son exposé, a fait le tour des principaux sujets de préoccupation du peuple burkinabè, déclinant les stratégies et actions que son équipe compte déployer afin d’impulser une nouvelle dynamique dans la recherche de solutions.

A l’écouter, la feuille de route de son gouvernement s’articulera autour de cinq principaux axes, à savoir le devoir de relever les défis sécuritaires, l’exigence de pallier l’effritement de la cohésion sociale, l’obligation d’instaurer une gouvernance vertueuse, la nécessité de renforcer le capital humain et la volonté de redynamiser l’économie nationale.

Sur la question sécuritaire, Christophe Dabiré a rappelé que depuis 2015, le Burkina Faso est la cible d’attaques terroristes qui se sont accentuées ces derniers temps avec pour corolaires, assassinats lâches, prises d’otages, destructions d’édifices publics mettant en péril la paix et la sécurité des personnes et des biens dans plusieurs parties du pays. Convaincu que la paix et la sécurité sont des conditions indispensables pour la mise en œuvre d’un programme de développement, le nouvel exécutif s’est engagé à apporter des réponses « vigoureuses » et « diligentes » à la sécurisation du territoire national.

Cela doit passer, entre autres, par l’opérationnalisation rapide de la loi de programmation militaire quinquennale 2018-2022 qui permettra de doter les Forces de défense et de sécurité (FDS) en moyens logistiques et matériels adéquats. De même qu’une « présence renforcée » des FDS sur l’ensemble du pays à travers la création de commissariats de police et de postes de gendarmerie et le renforcement des effectifs déployés sur le terrain.

Mais de l’avis du Premier ministre, en plus de l’action militaire, les populations civiles ont aussi un rôle à jouer dans le combat contre le terrorisme. « Face à cette barbarie d’une autre époque, il faut l’union sacrée de tous les Burkinabè car comme l’affirmait feu Thomas Sankara, notre peuple unis et mobilisé constitue une force inébranlable, une puissance capable de prendre en main son propre destin », a-t-il cité.

Prendre en main son destin

Dans sa nouvelle stratégie, le gouvernement, tout en sollicitant l’appui de la communauté internationale pour faire face aux groupes terroristes, compte sur la capacité des hommes avec une formation de qualité à la hauteur des défis du moment.

Concernant la justice, M. Dabiré estime que l’indépendance des magistrats dans la conduite des dossiers devrait permettre de lutter contre l’incivisme, de combattre l’impunité et de protéger les droits humains. Mais le constat, a-t-il fait remarquer, est tout autre sur le terrain, précisant que les Burkinabè dans une large majorité ne sont pas satisfaits de leur justice, notamment de la lenteur observée dans le traitement de certains dossiers emblématiques.

Les réformes institutionnelles en cours devront permettre à l’appareil judiciaire de procéder à un traitement diligent des nombreuses affaires en souffrance, foi du chef du gouvernement. La situation économique qualifiée par certains de « morose » est l’un des sujets sur lesquels, le nouveau patron de l’exécutif burkinabè était très attendu. Celui-ci n’a pas fait dans la langue de bois en signifiant clairement qu’il y a une nécessité de prendre des mesures vigoureuses pour redynamiser l’activité économique.

Aux nombres de ces mesures, on note entre autres, l’amélioration du climat des affaires et des investissements, le développement des secteurs de soutien à la production, le renforcement du pilotage de l’économie et l’inversion de la tendance à la dégradation de l’environnement.

Les membres de l’exécutif ont été témoin de l’exercice.

A cela s’ajoute l’accélération de la mise en œuvre du Plan national du développement économique et social (PNDES), dont l’ambition est de contribuer à l’amélioration significative des conditions de vie des populations. Cela est d’autant plus urgent que quatre Burkinabè sur dix vivent encore en dessous du seuil de pauvreté estimé à 153 000 francs CFA par an et par personne, selon le Premier ministre, un ancien commissaire de l’UEMOA.

La question de la réduction du train de vie de l’Etat qui focalise les attentions au sein de l’opinion était au menu de l’exposé. Christophe Dabiré a affirmé son engagement à poursuivre les réformes des rémunérations des agents publics de l’Etat à travers la mise en œuvre des conclusions et recommandations de la conférence nationale sur le sujet.

Et cela passe, à l’en croire, par la redéfinition des modalités de paiement des salaires des hautes autorités investies d’une charge politique ou administrative. L’autonomisation des femmes et l’emploi des jeunes, l’énergie électrique, l’éducation, la santé sont aussi des points ayant retenu l’attention des députés. A l’occasion, Christophe Dabré a rendu hommage à son prédécesseur, Paul Kaba Thiéba.

Beyon Romain NEBIE
nbeyonromain@yahoo.fr

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