Bitumage des abords d’une mosquée à Ouagadougou: les riverains mécontents, l’entrepreneur rassure

La physionomie boueuse aux alentours de la mosquée et des maisons riveraines, avec à l’entrée un tas de terre rouge abandonné par l’entreprise.

Des responsables d’une mosquée au quartier Bendogo, au secteur 42, dans l’arrondissement 10 de Ouagadougou, prennent la décision, mercredi 16 juillet 2025, de résilier le contrat de l’entreprise « KSPN Soutonnoma » pour travaux d’asphaltage mal exécutés aux alentours de ladite mosquée et des maisons d’habitations. Constat !

En cette matinée du mercredi 16 juillet 2025, dans l’arrondissement 10 de Ouagadougou, au quartier Bendogo, la vie est animée. Hommes et femmes s’affairent à leurs préoccupations. Mais, dans la localité qui jouxte le marché, des riverains sont dans la boue depuis plus d’un mois. Et pour cause, l’entreprise « KSPN Soutonnoma » a mal exécuté les travaux de bitumage des ruelles aux abords d’une mosquée et des habitations riveraines. En lieu et place du macadam qui allait faire leur fierté, les habitants ont eu droit à de la boue provenant d’une terre rouge répandue dans les six mètres à la devanture du lieu de culte et au pourtour des maisons d’habitation.

Selon les témoignages recueillis sur place, les familles font des pieds et des mains, faute de bonnes voies, pour rejoindre le goudron. A regarder de près, c’est une petite distance qui sépare les demeures de la grande voie bitumée mais un parcours du combattant pour les usagers, au regard de l’état non carrossable du trajet. Le représentant du fondateur de ladite mosquée, Abdoul Salam Bamogo, exprime son insatisfaction face à cette situation : « Chaque jour, nous nous battons ici comme de beaux-diables ainsi que les voisins pour quitter nos demeures en vue d’aller en ville. La mosquée devient même infréquentable en cas de pluie », déplore-t-il. Abdoul Salam Bamogo, par ailleurs superviseur des œuvres de bitumage au compte de l’édifice religieux, insiste sur la mauvaise exécution des tâches. « L’entreprise a déposé la terre rouge et pris plus d’une semaine sans remblayer le terrain. En conséquence, l’eau a commencé à inonder les cours voisines », indique-t-il. 

Des matériels « inadéquats »

La boue s’empare de ce six-mètres, rendant difficile la circulation des habitants.

L’entreprise est revenue déposer une « mauvaise » terre, sans matériels adéquats. Et depuis,  elle est quasiment absente des lieux, confie M. Bamago. D’où la décision de résilier le contrat qui, à ses dires, enregistre à ce jour plus de 8 millions FCFA déboursés par le fondateur du « sanctuaire » musulman, El Hadj Abdoul Rachid Ouédraogo. « A la suite d’appels incessants et vains pour entrer en contact avec le responsable de l’entreprise « KSPN Soutonnoma », nous allons changer de prestataire afin que les choses rentrent dans l’ordre, bientôt », a assuré Abdoul Salam Bamogo. Le riverain et tailleur de profession, Yacouba Zombré traduit sa satisfaction dès le début des activités. Mais, il dit être profondément touché par les comportements de l’entrepreneur qui ont entrainé ce malaise dans le quartier. « Nous avons des difficultés pour renter chez nous.

Nous glissons et nous faisons des chutes parfois. J’appelle à la reprise des travaux pour le bonheur de tous », clame Yacouba Zombré.  La riveraine Djamila Sanogo dit n’être pas contente de l’état boueux de son quartier. Elle raconte sa chute deux fois de suite, avec ses enfants. « Même si le goudron ne pourra pas être fait rapidement, nous souhaitons qu’il y ait au plus vite, un palliatif », recommande-t-elle. Seydou Tiemtoré, un habitant du quartier, fréquente la mosquée. Il témoigne qu’elle a perdu en termes de taux de fréquentation compte tenu de son inaccessibilité due aux travaux mal exécutés de la société chargée du bitumage. Quant à la vieille Julienne Yanogo, riveraine, elle dit avoir foi que le quartier va retrouver son lustre d’antan en termes de fluidité de la circulation et au meilleur des cas, être doté de bitume pour faciliter l’accès à la mosquée.

 Après plusieurs tentatives, nous avons réussi à joindre le responsable de l’entreprise « KSPN Soutonnoma » Parfait Kaboré. Il s’est engagé à revenir sur le chantier pour superviser lui-même le reste des travaux. « Aujourd’hui, dès la première heure, je serai sur le terrain avec la niveleuse et ce, jusqu’à ce que les travaux finissent », rassure-t-il.

Boukary BONKOUNGOU

 

 

 

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