11 ans de réclusion pour avoir poignardé à mort son rival

A.R. est un berger âgé de 25 ans. Présumé coupable de meurtre sur la personne de M.D. (29 ans au moment des faits), il a comparu le mardi 16 novembre 2021 devant les juges de la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Bobo-Dioulasso. C’est à l’occasion des assisses criminelles qui se tiennent du 15 au 27 novembre 2021 à Banfora dans la région des Cascades. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 14 au 15 novembre 2021 pendant la célébration d’un mariage, a rappelé le parquet général près la Cour d’appel de Bobo-Dioulasso.

A la barre, le berger a reconnu avoir poignardé à mort M.D. parce que, a-t-il dit, il le soupçonnait de courtiser sa fiancée. Dans sa version des faits, A.R. a précisé qu’il a une première fois aperçu la victime avec sa dulcinée devant un débit de boisson en train de causer avant de la retrouver une seconde fois, cette nuit fatidique, assise devant la cour de la femme. Pour cette fois, A.R. a dit avoir fait comprendre à son rival de prendre ses distances avec sa concubine.

Mais lorsqu’il s’est approché de la victime pour des échanges, a-t-il dit, elle s’est levée de son siège et a sorti un couteau, que l’accusé dit avoir réussi à retirer. C’est avec ce couteau qu’il a mortellement poignardé M.D. A la question du parquet général de savoir si l’accusé savait que son coup de poignard pouvait entrainer la mort de la victime, il resta sans voix malgré l’insistance du ministère public. Une attitude qui a convaincu le procureur général de sa culpabilité.

Par conséquent, le procureur dans son réquisitoire a souhaité que le berger soit maintenu dans les liens de la détention et condamné à une peine d’emprisonnement de 11 ans dont cinq ans avec sursis. Une peine qui, selon le procureur général, va permettre à A.R. de prendre conscience de son acte et de se socialiser. A l’unanimité, la Cour a reconnu A.R. coupable des faits de meurtre sur la personne de M.D. En répression, il a été condamné à 11 ans fermes de réclusion.


Prison à vie pour les meurtriers d’un veilleur de nuit de Banfora

Soupçonnés d’un meurtre aggravé, les sieurs Y.T. et B.D. n’ont pas répondu présents à l’audience de la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Bobo-Dioulasso, le 18 novembre 2021, à la faveur des assises criminelles délocalisées à Banfora. En effet, dans la nuit du 20 au 21 novembre 2014, il a été découvert le corps sans vie d’un veilleur de nuit d’une boutique de rue au secteur 7 de Banfora. C’est au cours d’une enquête, selon le ministère public, que Y.T., en détention pour faits de vol au commissariat de police de Niangologo, a révélé l’identité de son complice.

Dans le récit du parquet général, Y.T. venait de sortir de prison le jour du meurtre après avoir purgé une peine de trois ans. Il a laissé entendre aux enquêteurs que ce jour-là, il a retrouvé son complice à l’auto-gare de la cité du Paysan noir qui lui a payé à manger pour ensuite partager un verre et fumer du cannabis avec lui. C’est après cette « réjouissance » que B.D. lui aurait fait part d’une mission dans la nuit du meurtre. Il s’agissait du cambriolage de la boutique gardée par le veilleur de nuit.

Sur les lieux de leur crime, Y.T. a soutenu que B.D., à l’aide d’un caillou, a assommé le gardien qui était dans les bras de Morphée, avant qu’une troisième personne qui était avec eux ne lui tranche la gorge à l’aide d’une pioche. Mais ils n’auront pas le temps de cambrioler la boutique car, a-t-il fait savoir à l’enquête préliminaire, un bruit les a mis en déroute.

Contrairement à sa narration aux enquêteurs, le parquet général a fait savoir au cours de l’audience que lors de leur détention préventive, il a été révélé que c’est Y.T. qui a tranché la gorge de la victime. Au regard de l’exposé des faits, il n’y a aucun doute sur leur culpabilité, selon le parquet général pour qui les mis en cause ont avoué les faits pendant leur détention préventive. Se basant sur la narration des faits, la Cour, par contumace, a condamné Y.T. et B.D. à une peine d’emprisonnement à vie.


6 ans de prison pour le vigile « voleur »

A.T., vigile dans une gare de la ville de Sya et S.Z. sont prévenus de faits de vol aggravé. Ils ont répondu de ces faits le lundi 22 novembre 2021, devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso. Il leur est reproché d’avoir solidairement volé, le 4 novembre 2021 à Bobo-Dioulasso, 8 sacs de riz de 50 kg et 2 cartons de sucre dans la boutique de I.K. A la barre, S.Z. a, pour sa part, reconnu sans ambages les faits.

Selon son récit, c’est tard dans la nuit du forfait, qu’ils se sont introduit dans la boutique en forçant la porte avec des pinces, avant de charger le butin dans une charrette. Il a poursuivi que c’est une fois le riz et le sucre chargés, que le gardien du coin les a surpris et dans leur fuite, son téléphone portable est tombé sur les lieux du délit. C’est à l’aide de ce téléphone que la police a pu les tracer et les interpeler. A.T. quant à lui, a nié les faits devant le tribunal sur toute la ligne.

Et mieux, il a dit être resté sur son lieu de travail toute la nuit et qu’il s’est même endormi de 22h à 7h. Pourtant, lors de l’instruction, à écouter le procureur, A.T. a reconnu les faits à sa deuxième audition à la police. Le ministère public a alors souligné sa mauvaise foi et a requis de retenir les prévenus dans les liens de la prévention. En répression, le parquet a souhaité qu’ils soient condamnés, chacun, à 60 mois de prison et une amende d’un million F CFA, le tout, ferme. Des peines qui ont effectivement été appliquées par le tribunal.


7 ans de prison pour un récidiviste

I.O., déjà condamné à 30 mois de prison ferme pour vol en 2016, était ce lundi 22 novembre 2021 encore à la barre de la Chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso, pour vol. Il est poursuivi pour avoir soustrait deux motocyclettes au petit matin du 31 octobre 2021 dans le domicile de Y.S. Une des motos qu’il n’a pas pu amener, a été retrouvée à quelques encablures de la cour de la victime.

Le prévenu est ensuite interpelé un peu plus loin, le même jour vers 5h30, avec la deuxième moto par le peloton de surveillance de la gendarmerie. A la barre, I.O. a reconnu s’être introduit au domicile de Y.S. et avoir fait sortir sa moto pendant que la maisonnée dormait toujours. « Je le considère comme mon grand frère. J’ai l’habitude de lui emprunter sa moto et je connaissais là où il déposait les clés », a fait savoir le prévenu. Et d’ajouter qu’il allait lui ramener la moto, puisque, a-t-il dit, la même moto lui a été prêtée au moins trois fois.

Ce que le propriétaire a nié en bloc. En effet, même s’il a reconnu que le prévenu le fréquentait de temps à autre, « juste pour prendre le thé », Y.S. a précisé ne pas être son ami comme il a voulu le faire croire. Pour le ministère public, les faits sont caractérisés. Vu que le prévenu est un récidiviste, il a requis contre lui, 48 mois et un million F CFA d’amende, le tout ferme. Les juges auront la main plus lourde en le condamnant à 84 mois de prison et un million F CFA fermes.


Un infirmier perd 1,2 million F CFA à un jeu du hasard

Trois promoteurs d’une société de jeux de hasard nouvellement installée à Bobo-Dioulasso, étaient le mardi 23 novembre 2021 à la barre de la Chambre correctionnelle du TGI de la ville. Il est reproché à ces promoteurs, tous de nationalité étrangère, d’avoir exercé au Burkina Faso, leur activité sans autorisation et d’avoir par conséquent escroqué des clients.

Selon leurs explications, la société s’est installée il y a une quinzaine de jours dans la cité de Sya. Une fois dans la ville, les responsables de l’entreprise se sont rendus au gouvernorat et à la mairie afin de réunir les conditions nécessaires à l’exercice de leur métier au Burkina Faso. C’est finalement à la mairie qu’une autorisation d’occupation de l’espace public leur a été délivrée.

Munis de ce document, les promoteurs ont commencé à exercer leur métier, brandissant à leurs clients, des gains alléchants composés d’appareils électroménagers et de sommes d’argent. Plusieurs personnes ont mordu à l’hameçon. Un commerçant y a misé plus de 300 000 F CFA. Un autre joueur, un infirmier, a injecté dans ce jeu, 1,2 million F CFA et a eu comme gain, un poste téléviseur écran17. C’est d’ailleurs sur la base de la plainte de ces derniers que les trois promoteurs du jeu ont été interpellés et jugés ce 23 novembre 2021 pour exercice illégal de jeu et escroquerie.

A la barre et avec le soutien de leur avocat, les promoteurs ont défendu qu’ils disposent d’une autorisation et soutiennent n’avoir pas escroqué leurs clients qui auraient adhéré au jeu et joué sans contrainte. « Ils ont joué et ils ont perdu. C’est le principe des jeux du hasard », s’est défendu leur avocat. Les victimes à leur tour ont expliqué comment elles ont été grugées. Une d’entre elles s’est même demandée si elle n’avait pas été envoutée au point d’aller demander du renfort financier pour continuer le jeu, sachant bien qu’elle perdait.

Les deux perdants ont alors exigé le remboursement de leur argent. Les arguments des victimes n’ont cependant pas convaincu le procureur qui, dans sa réquisition, n’a pas retenu l’infraction d’escroquerie contre les trois prévenus, ce qui suppose que les victimes ne seront pas remboursées. Il leur a cependant reproché l’exercice sans autorisation de leur activité. Pour lui, le document de la commune n’est pas suffisant parce qu’il s’agit d’une autorisation d’occupation de l’espace. Il fallait, de son avis, avoir une autorisation du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement. Sur ces faits, le parquet a demandé de condamner les prévenus à trois mois de prison et une amende 250 000 F CFA fermes. Les deux parties seront situées sur leur sort le 30 novembre 2021.

Rassemblés par

Mamadou YERE Alpha

Sékou BARRY

Adaman DRABO

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