Affaire «charbon fin» : Le REN-LAC veut «toute la lumière»

Pour le Secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo (milieu), le gouvernement doit tout faire pour la manifestation de la vérité sur tous ces dossiers.

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a animé une conférence de presse, le 27 mai 2019 à Ouagadougou, pour se prononcer sur la gouvernance du pouvoir en place.

La gouvernance du régime actuel «ne satisfait point» le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). Il l’a fait savoir, le lundi 27 mai 2019, à Ouagadouogou, au cours d’une conférence de presse qui lui a permis de se prononcer sur la crise au sein de l’appareil judiciaire, les «recrutements frauduleux» à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et l’affaire d’exportation de charbon fin de la société minière Iamgold Essakane SA.. Sur ce dernier point, le Secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo, a laissé entendre qu’il y a eu «bel et bien tentative d’exportation frauduleuse d’or de la part d’Essakane SA».

Et ce, à travers la sous-estimation des quantités et des teneurs déclarées qui «sont anormalement élevées par rapport à celles rencontrées dans le charbon fin des autres mines». «Le différentiel de poids sec déclaré est ainsi de 67,4 tonnes. En prenant en compte les teneurs déclarées par Essakana SA., on aboutit à 59, 048 kilogrammes d’or et 24,11 kilogrammes d’argent  non déclarés», a précisé M. Nacanabo.

La fraude se manifeste également à travers la violation de la réglementation douanière, car les autorisations d’exportation ont été données sans respect préalable des textes en la matière, a ajouté le chargé du plaidoyer et du lobbying, Bruno Kéré. Pour le REN-LAC, face à une telle situation, le gouvernement devrait diligenter une enquête pour mieux éclairer l’opinion.

A contrario, le ministère des Mines et des Carrières, non seulement, a réfuté les allégations, mais aussi s’est mis à défendre la société minière, ont déploré les conférenciers. Mais que compte faire le REN-LAC pour la manifestation de la vérité dans cette affaire ? Tout en invitant le gouvernement à prendre à bras-le-corps le problème, les conférenciers ont indiqué que leur organisation jouera sa partition. «Toutes les actions possibles et nous n’excluons pas celle en justice s’il le faut», a martelé Bruno Kéré.

Doter la justice de moyens conséquents

Pour ce qui est de la crise qui secoue l’appareil judiciaire depuis octobre 2018, M. Nacanabo et ses camarades ont invité le pouvoir exécutif à répondre aux préoccupations des acteurs de la justice et à «lever les dysfonctionnements au risque d’encourager la justice privée. Et contrairement aux dires du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, les pôles économiques et judiciaires, ne fonctionnent pas.

Ils ont plutôt besoin d’être dotés en moyens humains, matériels et financiers conséquents pour être opérationnels, ont-ils souligné. Le RENLAC a, par ailleurs, dénoncé le silence du ministre de la Justice dans la saisine du conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature, pour la relance du traitement des cas d’atteinte à la déontologie dont se seraient rendus coupables des magistrats et acteurs judiciaires.

Concernant, les recrutements à la CNSS dénoncés par le comité CGT-B en juillet 2018, les investigations de l’ASCE-LC et du parquet confirment qu’il y a eu fraude dans le test, a fait savoir le Secrétaire exécutif du REN-LAC. Mieux, en lien avec cette affaire, deux personnes méditent sur leur sort à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, en attendant leur jugement.

Sur tous ces dossiers, le REN-LAC invite les plus hautes autorités à leur réserver un traitement judiciaire diligent et vigoureux.

Mahamadi SEBOGO
msebogo@yahoo.fr

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