Centenaire des Assemblées de Dieu : Prières et reconnaissance au Christ

Le président du Faso, Roch Kaboré, a dit être allé à la célébration de ce centenaire pour témoigner sa solidarité aux évangélistes.

Les Assemblées de Dieu du Burkina (AD), la première église évangélique du pays des Hommes intègres célèbre, en ce mois de mars, ses 100 ans d’existence. Le Président du Faso, Roch Kaboré et d’autres personnalités ont assisté, le dimanche 14 mars 2021 à Ouagadougou, à la clôture de cette célébration.

Cent ans se sont écoulés et les Assemblées de Dieu (AD) tiennent haut le flambeau de l’évangile au Burkina Faso. Depuis le début de l’année 2021, le centenaire a commencé par la célébration régionale et des sorties dans les stations missionnaires à travers tout le pays pour rendre hommage aux autorités administratives, coutumières et religieuses qui ont fait une œuvre de pionniers en favorisant l’implication des églises. Le dimanche 14 mars s’est tenue une cérémonie de clôture riche en couleurs sous le thème : «Mais vous recevrez une puissance, le Saint Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ».

Cette commémoration a connu la participation des délégations du Mali, du Niger, du Ghana, du Bénin, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Suisse, de la Suède, des Pays-Bas, de la Bolivie, de l’Italie, de l’Angleterre, du Canada. De bleu vertus, ils étaient des centaines de fidèles à élever vers Dieu des actions de grâces pour les 100 ans que Christ leur a permis de voir. Le prédicateur du jour, le pasteur Dr Break a dit que les membres des AD doivent aller aux extrémités de la terre pour annoncer la ‘’Bonne Nouvelle’’ de l’évangile. Pour lui, les extrémités de la terre se situent dans les cœurs des hommes et des femmes et il faut les conquérir.

« Cent ans dans la vie d’une église, c’est une grâce ! Et c’est pour cette raison que nous voulons exprimer au Dieu de notre salut, toute notre reconnaissance à travers cette célébration», a affirmé le président du comité national d’organisation, le pasteur Samuel Ouédraogo. Et pour le président de la Fédération des églises et missions évangélique (FEME), Henri Yé, en cent ans, l’Eglise protestante du Burkina Faso a atteint sa maturité. « Après cent ans, où en sommes-nous ? Où allons-nous ? Qu’avons-nous fait et qu’est-ce qui nous reste à faire ? Quelles sont nos forces et quelles sont nos faiblesses ? », s’est-il interrogé ?

Un devoir de mémoire

Le représentant de l’Eglise-famille de Dieu, le Cardinal Philippe Ouédraogo (extrême droite) : « Nous avons répondu à l’invitation pour traduire notre proximité et aussi notre fraternité ».

« Depuis 1921 jusqu’en 2021 est une période où il faut avoir un devoir de mémoire pour ceux qui ont amené l’évangélisation au Burkina Faso, ceux qui continuent à le poursuivre et tout ce que cette église a pu faire dans notre pays, en matière d’éducation, de santé », a confié le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. Pour lui, cette célébration est aussi un moment de voir l’avenir. Il a affirmé que ce qui reste à faire, c’est de poursuivre l’évangile, les chantiers sur lesquels les fidèles se sont engagés pour soulager le peuple burkinabè de manière générale.

Quant au Cardinal, Philippe Ouédraogo, représentant de l’Eglise Famille de Dieu au Burkina Faso, il a fait savoir qu’ils sont réunis pour célébrer un grand évènement, non seulement pour les AD, mais aussi pour les Eglises évangéliques et toutes les confessions religieuses. Il a adressé ses félicitations à ses frères de l’Eglise des AD. Pour lui, un centenaire est une action de grâces au Seigneur pour ses merveilles d’amour. Et d’ajouter qu’un centenaire, selon la tradition biblique est un temps fort de réconciliation avec Dieu et avec les frères et sœurs. De 1921 à nos jours, les AD ont contribué au développement socio-économique du Burkina à travers l’Office de développement des églises évangéliques (ODE), la santé et l’éducation. Cette cérémonie a été une occasion de décorer une dizaine de personnes qui ont servi Dieu d’un cœur dévoué.

A l’issue de la plantation des arbres du centenaire par le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, les autorités ont visité l’exposition de photos des pionniers qui ont tout donné pour l’annonce de l’évangile au Burkina Faso. Les AD comptent 13 centres ecclésiastiques, composés de 73 régions et 6200 pasteurs qui gèrent 5279 églises locales. A travers la vision missionnaire du Burkina, ces églises ont envoyé 94 missionnaires dont 34 au pays et le reste à l’extérieur.

 

Wamini Micheline OUEDRAOGO


Une longue histoire qui dure 100 ans

C’est le premier jour de l’an 1921 que deux couples et deux demoiselles américains sont arrivés à Ouagadougou. Reçus par le Mogho Naaba Koom, ils ont été installés à Gounghin avant de commencer à apprendre le mooré en transcrivant phonétiquement la langue. Ce qui leur a permis de commencer à propager l’évangile aux alentours de la capitale par le moyen des phonographes.

A partir de Ouagadougou, ils vont installer des postes missionnaires dans le pays dont le premier a été Kaya en 1927. Les autres postes permanents sont Yako en 1929, Tenkodogo en 1934, Ouahigouya en 1936, Koudougou en 1938, Pô en 1946, Tenado en 1952, Zabré en 1953, Boromo en 1955 et Boulsa en 1960. C’est en 1934 que le pays a eu ses premiers pasteurs ordonnés et la première école biblique ouverte à Koubri en 1941 où les pasteurs seront formés dans des cycles de trois ans. En 1950, constatant la maturité des chrétiens pour prendre les rênes de l’église, les missionnaires ont mis en place le premier bureau.

Ensuite, interviendra la reconnaissance officielle des autorités avec pour récépissé N° 2705 du 7 septembre 1955 permettant de consacrer le premier bureau exécutif et dirigé par le président Philippe Ouédraogo. Ce sont 6 présidents qui se sont succédé à la tête du Conseil général des AD. Il s’agit de Philippe Ouédraogo, Lébendé Miningou, Daniel Compaoré, Médo Ouédraogo, le pasteur Jean Pawentaoré Ouédraogo et l’actuel, Michel Ouédraogo.

W.M.O

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