Ces actes de violence à bannir

La banalisation de la violence à laquelle on assiste au Burkina Faso, ces dernières années, inquiète à juste titre. Certes, le contexte d’insécurité généralisée y est pour beaucoup, mais il faut aussi regretter l’intolérance et la cruauté dont font de plus en plus montre certains compatriotes. Le drame qui s’est produit, le samedi 27 août 2022, aux alentours de 20 heures, sur le parking du restaurant La Perle de Larlé à Ouagadougou, en donne l’illustration. Il a été constaté en ce lieu plus ou moins fréquenté, une altercation entre un client et un employé de la société indépendante chargée de la gestion du parking qui s’est soldée par le décès du premier.

Les circonstances de ce drame restent à élucider par la Police qui a pris en charge le suspect, mais les premières informations font état de ce que le client aurait refusé de payer 200 francs CFA comme frais de parking au lieu de 100 F CFA, comme l’exigeait l’employé du parking. Ayant échoué à obtenir gain de cause, l’agent, très remonté, aurait poignardé à mort le pauvre client. Cette triste histoire qui a contraint les responsables du restaurant La Perle de Larlé à fermer « jusqu’à nouvel ordre », a ému nombre de Burkinabè qui se demandent encore comment une vie peut être fauchée de la sorte. Rien ne peut justifier cet acte ignoble qui n’est malheureusement pas isolé sous nos cieux. D’autres affaires du genre ont déjà été enregistrées au Burkina Faso, qu’on n’est pas prêt d’oublier. On a en mémoire le cas du militaire, abattu par un gérant de boutique de transfert d’argent, le 28 août 2017 aux environs de 20 heures, à proximité de la zone d’activités diverses (ZAD) de Ouagadougou. Le soldat était allé dans ladite boutique pour une transaction de 1000 F CFA.

Le propriétaire des lieux s’était trompé et avait envoyé 2 000 F CFA en lieu et place de la somme voulue par le militaire. Aussi avait-il réclamé au client de restituer le surplus de 1000 F CFA, chose que celui-ci n’aurait pas accepté, car n’étant pas responsable de l’erreur commise. Le militaire avait par la suite enfourché sa mobylette pour partir, quand le gérant de la boutique, armé, lui avait tiré deux balles dans le dos. Les Ouagalais avaient également retenu leur souffle face à ce drame inexplicable. Ces deux situations témoignent des horreurs dont le Burkinabè d’aujourd’hui est capable. Pour une simple dispute, certains d’entre nous sont prompts à ôter une vie et partant à gâcher d’autres pour satisfaire leur orgueil. Ce n’est ni plus ni moins que de la violence gratuite. La sacralité de la vie humaine est de moins en moins respectée, l’animosité habitant certains esprits.

On ne saurait pourtant construire une société pacifique et prospère dans la haine, les règlements de compte et le rejet de l’autre. La violence engendre indéniablement la violence. S’il est à déplorer et à condamner, le drame survenu au restaurant La Perle de Larlé pose par ailleurs le problème de la gestion des parkings dans les commerces. La plupart du temps, le prix du parking et les problèmes de monnaie sont source d’altercations entre les employés des parkings et les clients. Les grandes surfaces et les restaurants d’un certain standing gagneraient à prendre en charge le parking des clients, comme certains d’entre eux le font si bien. Ce qui a l’avantage d’éviter les situations tendues ou dramatiques, comme ça a été le cas au restaurant La Perle de Larlé. L’exemple de la chaine des alimentations Le Bon Samaritain mérite d’être encouragé et suivi, dans la mesure où ses clients ne connaissent quasiment pas de tracasseries de parking.

Kader Patrick KARANTAO

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