CILSS : Une réforme pour plus d’efficacité

Le secrétaire exécutif du CILSS, Adoum Djimé : « Le CILSS est l’incarnation de la résilience ».

La réunion extraordinaire du conseil des ministres du Comité inter états de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) s’est tenue, le jeudi 19 décembre 2019 à Ouagadougou.

Reformer le Comité inter états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) est l’ambition des autorités de ses pays membres. C’est pour cette raison qu’une réunion extraordinaire du conseil des ministres du CILSS a été organisée, le jeudi 19 décembre 2019 à Ouagadougou. Selon le secrétaire exécutif du comité, Adoum Djimé, il s’agit de réfléchir au modèle économique qui convient au CILSS afin qu’il sorte de la précarité. «  Pour pérenniser ses acquis, il est impératif de nous interroger sur les voies et moyens de le rendre encore plus dynamique », a-t-il indiqué.

A ses dires, l’objectif principal de la réforme est de trouver des perspectives plus ambitieuses et faire du nouveau CILSS, un puissant système pour le développement de la région. « Pour cela, il faut que les financements arrivent en temps opportun. Le comité sollicite l’intervention des chefs d’Etat pour la prise en charge les questions régaliennes », a argué M. Djimé. Pour le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, par ailleurs, ministre coordonnateur du CILSS Salifou Ouédraogo, le comité poursuit avec succès la veille informationnelle, le renforcement des capacités et la mise en œuvre des programmes structurants.

« Ce sont, entre autres, le domaine de la sécurité alimentaire, la gestion durable des terres et l’adaptation aux changements climatiques ainsi que de la maîtrise de l’eau à des fins agricoles en vue de renforcer la résilience des populations vulnérables de nos Etats », a-t-il dit. Il faut, selon lui, faire en sorte que le CILSS puisse avoir un mandat plus élargi et être efficace. La deuxième option est que l’institution soit le bras technique de la CEDEAO dans la lutte contre la sécheresse, a-t-il fait savoir.

Quant à la représentante des PTF, Shannon Cazeau, elle a fait savoir qu’il y a une aggravation de la situation alimentaire dans la région. Pour ce faire, elle a plaidé de mettre l’accent sur deux points, à savoir le renforcement de la base institutionnelle du CILSS et la pérennité de son modèle économique. Elle a relevé que malgré les efforts consentis depuis 40 ans, le financement demeure une préoccupation. « Les PTF sont engagés pour lutter contre la malnutrition et la pauvreté et relever les objectifs de faim zéro. Ils sont disponibles pour le bien-être de la population  », a-t-elle affirmé. Et d’ajouter que le CILSS, à un tournant décisif, doit avoir un mandat clair.

À l’issue de 18 heures d’affilée de travaux, le conseil des ministres a préconisé l’option d’un CILSS d’envergure plus importante, basée sur des capacités renouvelées et modernisées. En terme d’aménagements, les ministres de tutelle ont recommandé le maintien des cotisations des pays membres de l’institution au niveau actuel, l’apurement des arriérés de cotisations et le paiement de celles de 2020 avant la fin du mois d’avril prochain, la mise en place d’un Core Staff (personnel de base) en adéquation avec les ressources souveraines du CILSS et l’amélioration de l’organisation et de la gouvernance de l’institution pour lui permettre d’exécuter les missions à lui assignées.

Le conseil des ministres a donc instruit la réalisation d’études complémentaires pour l’opérationnalisation de l’option retenue. Pour le ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, ce choix vise à donner au nouveau CILSS, une nouvelle envergure et à mieux l’outiller pour relever les défis auxquels sont confrontées les populations sahéliennes et ouest-africaines. Il a invité le Secrétariat exécutif du comité inter-Etats à s’investir pleinement pour la réforme réussie de l’institution.

Mariam SOMDA

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