Colloque sur les valeurs de référence : Les conclusions présentées aux acteurs du Yatenga

Le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme a organisé, le jeudi 9 juillet 2020 à Ouahigouya, une conférence de diffusion des résultats du colloque national sur l’extrémisme violent et les valeurs de références, tenu en novembre 2018.

Un colloque national a été organisé les 5 et 6 novembre 2018 par le Ministère de la Culture, des arts et du tourisme (MCAT), en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD. L’objectif était de parvenir à faire de la culture un facteur de cohésion sociale et de paix au Burkina Faso. A l’issue des 48 heures de concertation, une feuille de route déterminant les axes stratégiques pour la riposte à l’extrémisme violent et la résilience des populations par la culture a été élaborée. Le document a fait l’objet d’échanges entre les premiers responsables du MCAT et les acteurs de la région du Nord, le jeudi 9 juillet 2020 à Ouahigouya.

Le conférencier, Ousmane Djiguemdé, est revenu dans sa présentation sur les axes stratégiques identifiés par les participants au colloque de Dori pour parvenir à une cohésion sociale. Il s’agit notamment de la promotion de l’idéal de citoyen burkinabè reconnu par le pays à travers l’éducation, la promotion des fondements d’une culture burkinabè axée sur le partage de valeurs ancestrales et la connaissance de l’homme burkinabè pouvant servir à la lutte contre l’extrémisme violent. Il a indiqué que la force de ces valeurs est évidente dans ce combat. « Le cas de la Chine est assez illustratif. Elle s’est servie de sa culture comme tremplin pour amorcer son développement », a-t-il fait savoir. A l’entendre, la culture est une dynamique dans le temps et dans l’espace que l’on doit construire en se basant sur les acquis. Car, c’est ce socle, a-t-il dit, qui doit nous permettre d’avancer.

La charte de Kurukan Fuga

Le conférencier Ousmane Djiguemdé : «Il faut privilégier les valeurs qui permettent d’avancer».

Pour le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, la source de la fracture sociale que vit le pays des Hommes intègres est à rechercher dans l’abandon des valeurs culturelles. « Nos problèmes trouvent leurs explications dans notre rupture avec notre culture, nos traditions et notamment, les valeurs fondatrices de notre société » a soutenu M. Sango. Si nous promouvons nos valeurs ancestrales que sont la solidarité, l’hospitalité, la tolérance, le respect des aînés, la parenté à plaisanterie, a-t-il poursuivi, nous pourrions affronter plus efficacement les défis de l’extrémisme violent. Malgré notre diversité, a-t-il souligné, nous sommes condamnés à vivre ensemble sur cette patrie commune.

Il a suggéré, de ce fait, un retour aux valeurs d’antan afin de pouvoir affronter les défis de demain. Revenant sur le vivre-ensemble, « socle de la société africaine », le ministre Sango a laissé entendre que la charte de Kurukan Fuga a été la première déclaration véritable des droits humains. Car, dans ce patrimoine culturel rédigé au XIIIe siècle par le grand ensemble mandingue, il était indiqué, a-t-il affirmé, que « toute tentative d’assassiner quelqu’un est sanctionnée par la peine de mort ».

A son avis, les signataires de cette charte ont compris que l’homme n’est rien sans son prochain. « Le reste du monde a toujours envié la solidarité légendaire africaine », a-t-il déclaré, déplorant que les institutions modernes n’aient pas encore intégré ce pan de la culture africaine. « Nous nous sommes ouverts à des principes et des valeurs dans lesquels nos populations ne se reconnaissent pas », a regretté Abdoul Karim Sango.

Donald Wendpouiré NIKIEMA
tousunis.do@gmail.com

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