Compétitivité des entreprises agroalimentaires : l’indispensable investissement dans la certification qualité

La certification qualité permet d’offrir des produits sains, compétitifs aux consommateurs.

Le secteur de la transformation agroalimentaire burkinabè regorge d’énormes potentialités mais souffre d’une faible compétitivité. Conscients de l’enjeu, des promoteurs d’entreprises ont pris à bras-le-corps le problème. Désormais, ils misent sur la certification qualité pour davantage conquérir des parts de marchés. Et l’option semble faire recette. Sidwaya, le journal de tous les Burkinabè, a fait une immersion dans l’univers des politiques qualité de certaines unités de transformation agroalimentaire.

Risnata Badini, âgée de 25 ans, déplacée interne, est une employée de l’entreprise agroalimentaire NANALIM S.A spécialisée dans la transformation de l’attiéké à base de pâte de manioc, située à Pabré, à une quarantaine de km de Ouagadougou. Venue de Bourzanga, dans la région du Centre-Nord, elle y travaille depuis un an.

En cette matinée du 3 décembre 2022, vêtue d’une blouse blanche, chapeau sur la tête, elle est concentrée à faire passer à la vapeur l’attiéké, provenant de la chaine de production semi-mécanisée de l’entreprise. Comme elle, la cinquantaine d’employés (dont 20 permanents) de toutes les sections de l’entreprise, constitués majoritairement de femmes déplacées internes, vêtus de blouses blanches, vertes, rougeâtres, bleu-ciel ou bleu-foncé, sont à l’ouvrage.

Délayage, pressage, tamisage, séchage, étuvage, conditionnement, pas de répit à ces différents maillons de la chaine de transformation de l’attiéké. De part et d’autre, dans la cour, de l’attiéké étalé sur de géantes tables métalliques noires de séchage, recouvertes de popelines noires meublent le décor.

La PDG de NANALIM, Sabine Zoumbara/Nana, a fait savoir que la certification à la norme NBF a permis à son entreprise d’avoir de nouvelles parts de marché.

Il n’y a pas de temps à perdre. L’entreprise veut respecter les délais de livraison de la centaine de tonnes d’attiéké sec de commande publique du ministère de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, fait savoir la Présidente directrice générale (PDG), Sabine Zoumbara/ Nana. Cet « important marché public », elle le doit à la certification à la norme qualité burkinabè : la norme « NBF » !

« La certification peut être simplement définie comme la procédure par laquelle une tierce partie donne une assurance écrite qu’un produit, un processus, un service, organisme ou une compétence est conforme aux exigences spécifiées », explique le chef de service de la certification de l’Agence burkinabè de la normalisation, de la métrologie et de la qualité (ABNORM), Alain Gustave Yaguibou.

La certification « NBF », précise-t-il, est la certification de conformité aux normes du Burkina Faso ; elle apporte la preuve effective que le produit ou le processus a subi une évaluation de bout en bout jusqu’à l’obtention des preuves à la conformité. Ce marché du ministère en charge de l’éducation a davantage convaincu Mme Nana que la certification qualité permet de conquérir de nouvelles parts de marchés. Outre la clientèle nationale composée de particuliers, de supermarchés et de restaurateurs, NANALIM vend son attiéké en Corée du Sud, Libye, Italie, au Sénégal, Maroc et Niger, fait savoir la PDG.

« Lorsque les clients voient la norme NBF, ils ont plus confiance. Cela nous interpelle, nous oblige à nous inscrire permanemment dans cette dynamique de la qualité », ajoute-t-elle. L’enjeu de la certification désormais bien perçu, l’ambition d’améliorer la qualité des produits ne faiblit donc pas. Mieux, l’acquisition d’autres normes, surtout internationales, est déjà inscrite dans le programme d’activités de 2023.

L’exigence qualité sur toute la chaine

Avec pour priorité, la certification HACCP (Hazards Analysis Critical Control Point) qui est un programme de sécurité des denrées alimentaires reconnu sur le plan international, prouvant que les équipements et l’installation de l’entreprise sont en conformité avec les réglementations en vigueur dans l’industrie alimentaire.

La politique qualité de NANALIM SA est bâtie sur le personnel, la formation, l’organisation du travail, le respect de l’hygiène corporelle, vestimentaire et les bonnes pratiques de production.

Tout commence au vestiaire de la société, situé à l’entrée. « Lorsque les employés arrivent, c’est ici qu’ils changent d’habits, portent leur tenue de travail avant de rejoindre leurs sections de production », explique la patronne des lieux. Et les tâches sont précises, distinctes, bien définies, personne ne peut effectuer un travail ne relevant pas des attributions de sa section. L’exigence qualité ne se limite pas à l’intérieur de l’entreprise ; elle s’opère aussi en aval.

« Nous avons des cahiers des charges que nos fournisseurs de matières premières doivent respecter. Nous formons les producteurs primaires de manioc, les transformatrices de la pâte de manioc ainsi que les transporteurs sur les bonnes pratiques et nos exigences en matière de qualité », confie le Directeur général (DG) et responsable qualité de NANALIM-SA, David Armel Kiswindsida Ouédraogo.

La PDG de SODEPAL, Yolande Alexise Zoundi : « Pour la préservation de la santé des populations, il importe que la sécurité sanitaire et la qualité des produits soient assurées avec détermination et bienveillance ».

Comme NANALIM, de plus en plus, nombre d’entreprises agroalimentaires burkinabè misent sur la certification qualité comme vecteur de leur compétitivité. Créée en 1991, la Société d’exploitation des produits alimentaires (SODEPAL-SA) est l’une des pionnières au pays des Hommes intègres dans la fabrication industrielle d’aliments pour enfants de 6 mois à 2 ans.

« Nous sommes spécialisés dans la production de farines infantiles instantanées et biscuitées, enrichies, fortifiées aux vitamines et autres nutriments. Dans la gamme de produits, nous avons également des biscuits apéritifs (sésame), énergétiques fortifiés (moringa), des bonbons aromatisés (poudre de baobab et pulpe de mangue), de la pâtisserie, du gonde rapide, la liqueur traditionnelle au miel et autres… », explique la PDG de SODEPAL-SA, Yolande Alexise Zoundi.

Outre les tout-petits, les produits de SODEPAL-SA s’adressent aux personnes âgées, aux convalescents et aux femmes enceintes, à qui ils offrent des nutriments pour le fœtus.

En cette matinée du 8 décembre 2022, pendant que l’usine tourne à plein régime, des manutentionnaires, à queue-leu-leu, des sacs de farine infantile de 50 kg, estampillés des logos d’organisations humanitaires, vident le magasin, chargent un camion semi-remorque stationné à l’entrée principale.

La certification qualité permet d’offrir des produits sains, compétitifs aux consommateurs.

« Nous sommes en train d’aller livrer une commande de farine infantile à des organisations humanitaires à Dori », confie un responsable de l’entreprise.

La santé du consommateur, une priorité

Le choix d’investir dans la production d’aliments infantiles répond à une volonté de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle chez les enfants, confie Mme Zoundi. Mais surtout de mettre fin à la dépendance totale du pays de l’extérieur en matière de denrées infantiles.

Un engagement vain, insiste la patronne de SODEPAL-SA, s’il n’est pas accompagné d’une mise sur le marché de produits de qualité, répondant aux standards en la matière.

« Nous sommes dans la démarche qualité depuis la création de la société en 1991. Nous travaillons en application des règles du Codex Alimentarius », fait-elle savoir.

Et d’ajouter qu’au nom de la préservation de la santé des populations, sa société veille à assurer, avec détermination et bienveillance, la sécurité sanitaire et la qualité de ses produits. Mais rien ne sert de se vanter d’être dans un système de production répondant aux exigences des normes et standards qualité si on ne peut en faire la preuve. La société s’engage alors en 2018 dans un processus de certification auprès de l’ABNORM. Après trois ans de suivi des process, SODEPAL-SA est certifiée « NBF ».

Attachée au système de management qualité, l’entreprise s’est lancée aussi à l’assaut de la norme internationale HACCP qu’elle acquiert en janvier 2022. Madi Simporé, titulaire d’un BTS en agro-alimentaire et d’une licence en nutrition humaine appliquée, est depuis 2019 le métronome de l’assurance-qualité de SODEPAL-SA. Homme-orchestre, il veille au respect des règles d’hygiène, au bon fonctionnement du système de management qualité et définit les formules de nouveaux produits pour l’entreprise.

Il a la maitrise des instruments de travail qui meublent le laboratoire interne de la société. Etuve, viscosimètre, four à moufle, balance de précision, humidimètre sont ses outils de contrôle interne de la qualité des produits qu’il manipule au quotidien durant toute la chaine de production. Analyses biochimiques et contrôle de la viscosité, du taux d’humidité des matières premières mais aussi des produits finis, coordination de la cellule de management qualité de l’entreprise rythment son quotidien.

« Chez nous, la qualité est l’affaire de tous. Chaque employé est un acteur majeur du bon fonctionnement du système de management qualité, surtout en matière de respect des règles d’hygiène, des objectifs fixés dans la politique qualité », explique M. Simporé. Doté d’équipements nécessaires, le personnel est formé et sensibilisé au strict respect des comportements interdits dans les locaux de production à savoir, entre autres, l’accès à la salle de production avec un téléphone, y manger, se gratter, cracher.

Un avantage comparatif

A cela s’ajoutent les visites médicales régulières pour s’assurer que les employés sont sains, travaillent sans risque de contamination des produits. Cette rigueur dans la quête de la qualité à l’interne s’applique aussi aux fournisseurs. « Nous n’achetons pas les céréales chez n’importe quel producteur. Nous avons déjà rompu nos contrats avec des fournisseurs qui ne respectent pas nos cahiers des charges », souligne Madi Simporé. Au dispositif interne, se greffent les contrôles qualité externes des tiers.

Le respect des normes d’hygiène de production par le personnel est essentiel dans le management qualité.

« Notre magasin est rempli d’attiéké que nous allons livrer dans les écoles. Mais nous sommes obligés d’attendre les résultats des analyses du laboratoire du Centre de recherche en sciences biologiques alimentaires et nutritionnelles (CRSBAN) de l’université Joseph-Ki-Zerbo pour nous assurer de la qualité de nos produits finis avant toute livraison », fait savoir le directeur général de NANALIM. Le management qualité est exigeant, nos systèmes de production sont régulièrement audités, contrôlés par l’ABNORM et des auditeurs indépendants, dans le cadre du renouvellement annuel de nos certificats de conformité, relève Yolande Alexise Zoundi.

Ces investissements dans la démarche qualité ont permis à son entreprise de gagner davantage la confiance de la clientèle, en notoriété, en image de marque et de disposer d’un argument marketing de taille, avec en prime, le triplement de ses ventes. Si des organisations humanitaires internationales font partie de nos gros clients, cela témoigne de l’assurance-qualité de nos produits, ajoute-t-elle.

La certification qualité a un coût, mais offre aussi un avantage comparatif, renchérit M. Ouédraogo. Il en veut pour preuve, la hausse « sensible » des volumes de vente de NANALIM, depuis l’acquisition de la norme de conformité « NBF », avec une production annuelle d’environ 100 tonnes pour l’attiéké frais et 200 tonnes pour l’attiéké sec. Ousmane Savadogo, promoteur de la PME Compagnie de technologies appliquées et de commerce du Burkina (COTAC-Burkina), a lui aussi fait le choix de la certification comme gage et preuve de son attachement aux standards et normes qualité dans le domaine de l’industrie agroalimentaire.

Depuis fin juin 2020, les jus et nectars de fruits tels que la mangue, le tamarin, le pain de singe, le gingembre, le citron, le raisin sauvage, la liane et l’ananas qu’il met sur le marché sous la marque COTACO, sont certifiés « NBF ».

Selon le directeur général de COTAC-Burkina, Ousmane Savadogo, la certification qualité est un impératif dans le secteur de la transformation agroalimentaire.

Pour lui, à bien des égards, le management qualité est un impératif dans le domaine de la transformation agroalimentaire.

Le pouvoir du consommateur

« Depuis notre création, nous nous évertuons à appliquer les bonnes pratiques d’hygiène et de production. La transformation alimentaire est un domaine très sensible. Une entreprise qui produit des aliments pour le grand public peut disparaitre à la moindre erreur pour des raisons sanitaires et/ou économiques. La démarche qualité qui est un système globalisant et intégrateur est très capitale voire obligatoire dans notre domaine », se convainc-t-il.

L’application du système qualité, argue le patron de COTAC-Burkina, permet à l’entreprise d’éviter des pertes lors de la sélection des matières premières, de la transformation, du stockage des produits finis et de la gestion de la clientèle ; tout en offrant des produits sains, stables et concurrentiels pour une longue durée, sécurisants et rassurants pour les consommateurs. Avec des économies sur la chaine de production qui améliorent la profitabilité de l’entreprise.

« La politique qualité contribue à contenir les coûts de non qualité, à maîtriser les processus de production, à mieux organiser le travail, exploiter les ressources ; bref, elle assure une meilleure productivité de l’entreprise », corrobore la spécialiste en implémentation des systèmes de management qualité suivant les normes ISO et HACCP et directrice générale du Cabinet CISM, Dr Brigitte Gnoumou.

Au-delà de l’entreprise, l’intégration de la culture qualité dans les systèmes de production agroalimentaire répond à une exigence de santé publique ; elle assure la protection de la santé et la sécurité des populations, mais aussi contribue à la compétitivité de l’économie nationale, soutient-elle.

Plusieurs études, précise Alain Gustave Yaguibou, ont prouvé que la certification a permis à des produits burkinabè comme la gomme arabique et le beurre de karité de pénétrer certains marchés internationaux et d’augmenter leurs parts de marché. Selon l’ABNORM, depuis 2016, 234 produits burkinabè ont été certifiés aux normes « NBF » et HACCP. En dépit de cet engouement naissant, la culture qualité reste encore embryonnaire au pays des Hommes intègres, déplore Dr Gnoumou.

L’expert en management de la qualité, Dr Brigitte Gnoumou : « L’Etat peut prendre des textes de lois promouvant l’intégration de la démarche qualité, aussi bien dans le secteur privé que dans celui public ».

Cette faible culture qualité au sein de la population, appuie M. Yaguibou de l’ABNORM, ne « pousse » pas les entreprises burkinabè à s’inscrire dans une dynamique d’offres de produits de qualité.

Pour lever cet obstacle, le président de la Ligue des consommateurs du Burkina, Dasmané Traoré, appelle le citoyen consommateur à prendre conscience de son pouvoir en matière de demande de services et produits de qualité. « Le dernier mot revient au consommateur. S’il exige la qualité, les entreprises n’ont pas d’autre choix que d’y répondre », insiste-t-il.

De la responsabilité des pouvoirs publics

Au-delà des facteurs socioculturels, l’État a une part de responsabilité, car la promotion d’une culture qualité est une question de vision politique, de choix stratégique. Le rôle du politique est déterminant dans la sensibilisation et la formation des acteurs dans le domaine de la qualité, surtout dans la création d’un cadre juridique et d’un environnement propice à l’éclosion d’une culture populaire qualité.

Le président de la Ligue des consommateurs du Burkina, Dasmané Traoré : « si le consommateur exige la qualité, les entreprises n’ont pas d’autre choix que d’y répondre ».

« L’État peut prendre des textes de lois promouvant l’intégration de la démarche qualité, aussi bien dans le secteur privé que dans celui public, tout en y créant les conditions pour une mise en œuvre réussie d’une telle politique. Il peut rendre obligatoires certaines normes qualité, subventionner le coût des certifications pour les petites et moyennes entreprises », suggère l’experte en management qualité. Il incombe donc aux pouvoirs publics, poursuit-elle, de bâtir une véritable infrastructure qualité.

Cela commence, par exemple, par la création d’une grande structure unifiée de contrôle de la qualité, accréditée, dotée de ressources conséquentes et qui regrouperait l’Agence nationale pour la sécurité sanitaire de l’environnement, de l’alimentation, du travail et des produits de santé (ex-LNSP), l’ABNORM, le laboratoire du département de technologie alimentaire de l’IRSAT, etc. à l’image du Kenya.

Cette unification aura l’avantage de créer davantage des synergies, une mutualisation des ressources et d’éviter les conflits « inutiles » de compétence ou de leadership entre ces structures, estime-t-elle. A ces actions, s’ajoute l’impérieuse nécessité de lutter contre l’entrée sur le territoire national sans contrôle des denrées de qualité douteuse, si l’on veut soutenir les entreprises déjà engagées dans la certification qualité et préserver la santé des consommateurs, recommande M. Traoré.

De l’avis de la directrice générale du Cabinet CISM, l’ouverture du marché africain à travers la ZLECAf ne laisse pas d’autre choix, surtout au secteur de la transformation agroalimentaire. « Si nous voulons offrir nos produits au reste du monde, nous devrons intégrer la démarche qualité dans nos systèmes de production », martèle-t-elle.

En tous les cas, en tant que pays agricole, le secteur agroalimentaire constitue le socle du développement du Burkina Faso, soutient la présidente de la Fédération nationale des industries de l’agroalimentaire et de transformation du Burkina (FIAB) et fondatrice de SODEPAL-SA, Simone Zoundi.

La mise en place d’un management qualité passe par des équipements de qualité, répondant aux standards.

Au-delà des efforts déjà consentis, elle appelle les pouvoirs publics à davantage apporter un accompagnement structurant à ce secteur afin de l’aider à surmonter les maux qui minent son développement et qui ont pour noms : le difficile accès des petites unités de transformation au financement, le faible niveau de capacités techniques et de professionnalisation des acteurs, l’insuffisante culture qualité et du « consommons local » et la fraude à la qualité.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com


Les normes qualité dans l’agroalimentaire

Dans le domaine agroalimentaire, les certifications qualité délivrées au niveau national par l’ABNORM sont « NBF » et HACCP. A cela s’ajoute le projet de certification « Halal », en cours de déploiement avec probablement les premiers produits et services certifiés « Halal » à l’horizon 2023. Toujours sur le plan national, on distingue les certifications biologiques et équitables qui sont opérées par des organismes certificateurs étrangers intervenant au Burkina Faso.

Au niveau ouest-africain, on a la certification ECOQMARK portée par l’Agence CEDEAO de la qualité et qui sera opérationnelle en 2023. Sur le plan africain, il y a la certification ECOLABEL de l’ARSO (Organisation africaine de la normalisation), basée à Nairobi au Kenya. A l’échelle internationale, ISO 22000 est la norme qualité réservée au secteur de l’industrie agroalimentaire.

M.S

Source : ABNORM

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