Crises en Afrique de l’Ouest : une OSC donne des pistes de solution

La coordination des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) a organisé un panel sur le thème : « Crises des Etats néocoloniaux d’Afrique de l’Ouest : causes, manifestations, conséquences et alternatives pour les peuples », le samedi 19 mars 2022 à Ouagadougou.

La coordination des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) s’inquiète du sort des peuples face aux différentes crises qui secouent le Burkina Faso et les autres pays d’Afrique. Elle a organisé un panel autour du thème : « Crises des Etats néocoloniaux d’Afrique de l’Ouest : causes, manifestations, conséquences et alternatives pour les peuples », le samedi 19 mars 2022, à Ouagadougou, afin d’aider à mieux les comprendre. Le panel était animé par Ismaël Diallo, ancien diplomate et responsable du Front de renforcement citoyen et André Tioro, juriste et militant du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP).

La modération des débats a été assurée par le Pr Mahamadé Savadogo, philosophe, enseignant-chercheur à l’université Joseph- Ki-Zerbo. Pour Ismaël Diallo, les Etats d’Afrique ne sont pas les seuls à avoir été colonisés, mais contrairement à d’autres néo-colonies comme le Canada, les crises y sont persistantes. « Notre état est dû au simple fait que nous nous complaisons dans le néocolonialisme. Nous pouvons chaque jour poser des actes citoyens, mais nous ne le faisons pas », a-t-il déclaré. Il a invité les Africains à aller au-delà de l’incantation contre l’impérialisme et à se préparer à être sous embargo, si les impérialistes se retirent. Pour lui, la solution aux crises réside dans l’unité africaine. Car, seuls les différents pays africains restent vulnérables. André Tioro, pour sa part, a estimé plutôt que les pays africains sont en train de vivre une révolution, car la crise est une situation provisoire qui s’achève brièvement. « Il n’y aura pas de retour, nous sommes en train de vivre une révolution qui divise les gens en deux camps, ceux qui la conduisent et ceux qui la subissent », a-t-il fait savoir. Pour lui, il ne fait aucun doute que les Etats africains sont dominés et que la lutte contre l’impérialisme doit être menée, mais c’est une erreur de s’appuyer sur un impérialiste.

Il a considéré que la crise sécuritaire qui sévit dans les pays de la sous-région, notamment au Burkina Faso, est une guerre civile réactionnaire. Elle résulte du fait que les Etats africains ne correspondent pas à une réalité sociologique et des politiques publiques qui tendent à concentrer les ressources entre les mains d’une partie du peuple. Toutefois, M. Tioro est convaincu qu’un autre monde est possible. « Il est temps pour les peuples d’essayer la révolution, car le Burkina Faso est par exemple le champion, toutes catégories confondues des coups d’Etat sans que cela ne change fondamentalement les conditions de vie des populations », a-t-il souligné. Quelques participants ont réfuté l’idée selon laquelle les Africains se complaisent dans le néocolonialisme. Pour eux, les organisations démocratiques sont au front depuis belle lurette, en témoignent les débats populaires autour de la question. Par ailleurs, ils ont estimé que c’est à travers l’unité des peuples affranchis de dirigeants corrompus que les Africains vont s’affranchir de la domination impérialiste. « La révolution est à l’ordre du jour, mais elle se fera dans la discipline », a précisé un autre.

Nadège YE

Haoua MINOUNGOU (Stagiaire)

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