Dez Altino, artiste-musicien : “Je n’ai jamais été enseignant”

L’artiste-musicien, Dez Altino : “Le coronavirus est une expérience pour tous les êtres humains”.

Artiste-musicien, auteur-compositeur, et interprète, Dez Altino, à l’état civil Tiga Wendwaoga Désiré Ouédraogo, évoque, dans cette interview, ses débuts de carrière, ses relations avec son équipe et ses projets à la fin de la pandémie du COVID-19.

Sidwaya (S): Vous avez été d’abord, selon certaines sources, enseignant avant de vous décider à faire carrière dans la musique. Est-ce vrai ?

Dez Altino (D.Z.) : Ce n’est pas tout à fait exact. Je n’ai pas fait carrière dans l’enseignement. J’ai simplement fait mon Service national pour le développement (SND) comme enseignant à l’inspection de Titao. A mon retour à Ouagadougou, je donnais des cours à domicile. J’encadrais des élèves dans des écoles privées en théâtre. C’est peut-être pourquoi les gens disent que j’étais enseignant. Sinon, je n’ai jamais été enseignant avec un matricule à la fonction publique.

S : D’autres soutiennent que vous avez délaissé une carrière de douanier au profit de votre passion pour la musique…

D. A. : J’ai toujours été passionné de musique et un musicien dans l’âme. Après m’être inscrit au concours de la douane, j’étais dubitatif. Au départ, j’avais même refusé de prendre part à la phase écrite des épreuves. Je me suis résolu finalement à m’y rendre. A l’issue de la composition, j’ai été déclaré admissible. Le sport était la phase suivante. J’étais confiant, et ce, d’autant plus que je pratiquais les arts martiaux. Les activités sportives ne m’étaient donc pas étrangères. Malheureusement, le jour des épreuves sportives, j’ai eu une petite déchirure… Mais, je ne regrette pas ce qui s’est passé. Car, la musique était vraiment ma passion. Pour moi, c’était l’essentiel.

S : Quelle relation entretenez-vous avec toute votre équipe, notamment les danseurs ?

D. A. : Entre mes danseurs et moi, c’est une relation de travail et surtout d’équipe. C’est pareil avec le reste du personnel qui est composé du manager, du Disc-jockey (DJ), du technicien, du photographe et du chauffeur. J’ai à ma charge une dizaine de personnes sans compter mon équipe live.

S : Le contrat qui vous lie est-il respecté par les deux parties ?

D. A. : Oui, sans aucun problème particulier. Le contrat qui nous lie est respecté parce que les danseurs et danseuses sont payés par prestation. Autant de prestations, autant d’argent. Au-delà de cela, ils bénéficient d’autres avantages. De manière globale, tout va bien, aucune partie ne se plaint.

S : Vous avez réalisé une vidéo de sensibilisation de très belle facture sur le coronavirus. Comment vous est venue l’idée de sa réalisation ?

D. A. : L’idée est venue, si je puis m’exprimer, sur un simple coup de tête. Je n’avais pas prévu de composer un titre sur le coronavirus. Un soir où j’étais confiné chez moi, j’ai commencé à fredonner un son avec ma guitare en compagnie de ma fille. Et l’idée d’une composition a jailli comme par enchantement dans mon esprit. J’en ai parlé à mon équipe. J’ai écrit le texte et dès le lendemain nous avons commencé la programmation.

S : Des artistes mettent en avant les effets collatéraux du COVID-19 pour limoger des membres de leur équipe ou refuser simplement de les payer. Qu’en pensez-vous ?

D. A. : Oui, en effet, certains le font. Je pense qu’à cause de la pandémie, on ne devrait pas limoger tout ou une partie de son équipe. De toute façon, tout doit continuer après la pandémie. Au contraire, c’est le moment de développer plus de solidarité envers nos collaborateurs directs, les voisins et les populations. On ne peut pas dire tout ce que l’on fait mais jusque-là, il n’y a aucun souci entre mon groupe de travail et moi depuis l’apparition de la pandémie.

S : Quels seront les chantiers de Dez Altino après le coronavirus ?

D. A. : C’est de reprendre en main tout ce qui était prévu par rapport aux prestations. Plusieurs promoteurs qui nous font confiance avaient déjà donné des avances. En plus de cela, j’avais programmé des concerts live à Ouagadougou et avec Lady Ponce à Paris à la salle Olympia. Il y avait en effet, beaucoup de projets. Pour ma part, la survenue de cette maladie constitue une expérience pour tous les êtres humains. Car, l’homme propose et Dieu dispose.

Interview réalisée par
Obissa Juste MIEN
(Collaborateur)

Laisser un commentaire