Elections au Niger : L’accès aux médias publics et privés règlementé

Le président du CSC du Niger, Dr Kabir Sani : « Nous voulons que les partis politiques participent véritablement à l’éducation citoyenne».

Dans le cadre de la couverture médiatique de l’élection présidentielle nigérienne, le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Niger a pris des dispositions règlementaires pour favoriser l’égal accès des différents candidats aux médias publics et privés. Depuis le mois de septembre, des actions de communication ont été initiées à l’endroit des partis politiques.

Périodes sensibles, les échéances électorales sont susceptibles de perturber la cohésion sociale. Pour aider les partis politiques à assumer pleinement leur responsabilité d’éducation citoyenne des individus, le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Niger a pris des dispositions règlementaires pour favoriser l’équité et l’égal accès des partis politiques et candidats aux médias publics et privés. Pour les élections locales du 13 décembre et celles couplées présidentielle et législatives du 27 décembre 2020, l’organe de régulation a élaboré huit décisions inhérentes à l’accès aux médias par les candidats et partis politiques.

« Nous avons voulu en cette période sensible que tous les médias publics et privés soient des missionnaires du service public de l’information. Ce sont des scrutins, à l’issue desquels des légitimités vont se voir confier des tâches au niveau local que national et il faut travailler à ce qu’ils se déroulent dans une équité », soutient le président du CSC, Dr Kabir Sani. Pour les médias publics, les règles sont fixées pour que tout candidat à la présidentielle bénéficie « d’un égal accès et gratuit » aux médias publics. Une décision établit également les mêmes conditions pour les médias privés avec quelques différences.

« En ce qui concerne les médias privés, pour les messages payants, ils doivent au préalable communiquer leurs tarifs au CSC, qui doivent être les mêmes pour tous. Si un média privé accorde une faveur à un parti politique ou un candidat, elle doit être élargie aux autres », détaille le président du CSC.

Avant d’être diffusés, les messages passent à la loupe de l’organe de régulation pour voir s’ils ne sont pas attentatoires à la liberté individuelle, à la sécurité publique, à la sûreté de l’Etat et incitatifs à la haine, à la violence ethnique ou sexiste. Grâce à une technologie de dernière génération en termes de monitoring acquis avec le soutien de partenaires, le CSC suit en direct 160 médias à l’occasion de ce rendez-vous électoral. Au sein de l’institution, 150 personnes sont mobilisées nuit et jour pour ce travail de monitoring des médias. Les antennes relais du CSC dans les autres régions du pays sont également mises à contribution.

Bien avant le démarrage de la campagne électorale, le CSC a initié un travail de sensibilisation avec les partis politiques depuis le mois de septembre. « Nous avons anticipé la communication en rencontrant tous les partis politiques pour les informer des dispositions règlementaires que nous allons prendre pour favoriser leur égal accès aux médias publics et privés pendant la campagne électorale. (…) Mieux, nous avons élaboré un guide à l’intention des partis politiques pour faciliter leur accès aux médias publics et privés.

Nous avons aussi formé les chargés de communication des partis politiques à ce guide. Enfin, un travail de vulgarisation du guide a été fait dans les différentes régions du pays », précise le président du CSC. Sur la même lancée, un code de bonne conduite des journalistes en période électorale a été édité. Par ailleurs, il y a eu la tenue d’un forum sur la paix au cours duquel le pacte de bonne conduite a été signé par tous les acteurs du processus électoral.

 

Karim BADOLO
(Depuis Niamey, au Niger)

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