Emissions d’expression directe : Le CSC renforce les capacités des animateurs

Les animateurs et animatrices, radios d’expression directe et interactive se disent bien outillés pour éviter certains écueils.

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a formé, les 21 et 22 août derniers à Tenkodogo, des animateurs et animatrices de radio, à « l’animation des émissions d’expression directe dans un contexte de crise socio-sécuritaire », dans le cadre des élections présidentielle et législatives 2020.

En prélude aux élections présidentielle et législatives 2020, le Conseil supérieur de la communication (CSC), en collaboration avec la Commission nationale des droits humains (CNDH), entend préserver le respect des droits humains et la stabilité du Burkina Faso. En vue de mener à bien sa mission de régulation de la communication électorale, le CSC a organisé un atelier de formation, les 21 et 22 août 2020 à Tenkodogo, au bénéfice des animateurs radios des émissions d’expression directe de la région du Centre-Est.

Placé sous le thème : « L’animation des émissions d’expression directe dans un contexte de crise  socio-sécuritaire », le but est de les outiller à une meilleure conduite desdites émissions, dans le cadre des élections présidentielle et législatives du 22 novembre prochain. Pour la présidente de la Commission éthique, déontologie et pluralisme (CEDP), représentant le président du CSC, Jeanne Coulibaly, l’objectif de cette formation est de renforcer le savoir-faire des animateurs et animatrices d’expression directe et interactives, de les outiller pour éviter certains écueils.

L’encadrement de la liberté d’expression par les instruments internationaux des droits humains, les risques et défis liés à l’organisation des émissions interactives dans un contexte de crise intercommunautaire et la régulation des émissions d’expression directe dans un contexte de crise intercommunautaire: éthique, déontologie journalistique, directive du CSC, ont constitué, le plat de résistance de la formation, développé en deux panels traitant respectivement « des droits humains et liberté d’expression » et « gestion des émissions d’expression directe dans un contexte de crise intercommunautaire ».

La présidente de la CEDP, Jeanne Coulibaly, a indiqué qu’au-delà des objectifs spécifiques d’assurer l’égal accès des partis politiques et candidats aux médias publics et de veiller au pluralisme et à l’équilibre de l’information électorale, les actions de l’instance de régulation visent globalement à créer les conditions d’une communication saine, loyale, équilibrée et apaisée entre tous les acteurs du processus électoral, de manière à prévenir les conflits. Elle a aussi rappelé aux participants que le CSC entend par émission d’expression directe, toute émission en direct sur les antennes des stations de radiodiffusions sonores ou télévisuelles publiques ou privées, proposant un espace d’intervention en direct à des personnes autres que les animateurs et animatrices desdites stations.

Ces émissions se font par appels téléphoniques, messages ou tout autre moyen de communication électronique pour exprimer une opinion et une idée sur un sujet donné. « Ce qui suppose au préalable une maîtrise parfaite des principes du pluralisme et de l’équilibre des opinions sur les thèmes traités, mais aussi et surtout, formation, neutralité et impartialité dans l’animation et la modération de l’émission », a-t-elle souligné.

Consolider la paix

Les jeunes particulièrement, ainsi que les hommes et femmes de médias, ont été interpellés par Jeanne Coulibaly à beaucoup plus de retenue, de responsabilité de savoir-faire dans l’usage des médias et des réseaux sociaux, surtout au niveau des émissions interactives. Selon elle, les menaces les plus imminentes pour les élections et la paix sociale proviennent de ces espaces de communication car, des mots sortis sans discernement peuvent être préjudiciables à notre vivre-ensemble.

« La liberté d’expression est un droit, mais comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Le CSC, en tant que garant de cette liberté, met chacun face à ses obligations et surtout de la fermeté dans la façon de gérer les intervenants dans les émissions d’expression directe, étant donné que la violence physique naît de celle verbale », a-t-elle prévenu. Le patron de la cérémonie, le gouverneur de la région du Centre-Est, Antoine Ouédraogo, a salué l’initiative du CSC qui participe à la consolidation du dialogue nécessaire à la préservation de la paix et la cohésion sociale. Pour lui, cette formation permettra de relever les défis de la division, du régionalisme et de l’intolérance, pour le renforcement du vivre-ensemble et la consolidation de la paix pendant et après les élections.

Bougnan NAON

 

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