Lutte contre le terrorisme : « Il faut un nouveau souffle à la stratégie », le Premier ministre

Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, ministre en charge de la défense nationale, a appelé les membres du gouvernement à plus de collégialité.

A la suite du remaniement ministériel, un Conseil des ministres extraordinaire s’est tenu, le jeudi 1er juillet 2021, au palais de Kosyam, sous la présidence du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré.

Les récentes attaques terroristes, que le Burkina Faso a connues et qui ont été d’une « gravité extrême » a rendu, en partie, nécessaire un réajustement au sein du gouvernement. C’est ce qu’a fait savoir le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire qui s’est tenu, le jeudi 1er juillet 2021, au palais de Kosyam, sous la présidence du Chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. En effet, a-t-il expliqué, le président du Faso a pris les rênes du ministère en charge de la Défense nationale pour pouvoir procéder à une réorganisation interne de l’ensemble des structures chargées de la défense et de la sécurité du Burkina Faso. « Cette décision est extrêmement importante. Elle permet au chef de l’Etat, qui a été élu par le peuple, de renouer avec celui-ci et de recréer la confiance indispensable pour la sécurité des personnes et des biens dans le pays », a indiqué M. Dabiré. Toutefois, il a relevé que Moumina Chériff Sy et Ousséni Compaoré, qui occupaient respectivement les ministères en charge de la défense nationale et de la sécurité, n’ont pas démérité. Cela, a-t-il insisté, au regard des actions qu’ils ont posées dans le sens de la sécurisation du territoire national.

A entendre le Premier ministre, le Burkina Faso a connu des instants d’accalmie au niveau du front de la lutte contre le terrorisme grâce à leur dynamisme. Malheureusement, a regretté M. Dabiré, le terrorisme s’est réadapté à cette situation. D’où, selon lui, il fallait la nécessité de donner une nouvelle dynamique, un nouveau souffle, à la stratégie de lutte contre le terrorisme. En prenant les responsabilités de la Défense nationale et des Anciens combattants, le président du Faso, selon le Premier ministre, a souhaité avoir à ses côtés, un officier pour lui permettre de gérer les questions opérationnelles. « Cette évolution dans le temps montre bien sa volonté de faire que non seulement la gestion de la défense soit entre ses mains, mais également qu’au niveau opérationnel, qu’il ait le contact nécessaire avec l’ensemble de la troupe pour faire en sorte que nous puissions nous
re-disposer sur le terrain, pour apporter les réponses appropriées au terrorisme », a soutenu le chef du gouvernement.

Un nouveau dispositif

Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a invité l’ensemble des Burkinabè à l’union pour faire face au terrorisme.

Pour ce qui concerne le changement opéré à la tête du département de la Sécurité, le Premier ministre a signifié que cela va permettre de revisiter, du point de vue de la stratégie, la sécurité intérieure en la réorganisant pour occuper le terrain que les militaires auront libéré. « Nous allons procéder à une redistribution du dispositif sécuritaire au niveau national et de permettre aux déplacés internes de pouvoir retourner chez eux pour contribuer au développement économique et social du pays », a-t-il laissé entendre.
Mais, l’attaque de Solhan a-t-elle été un catalyseur de ce remaniement ministériel ? A cette interrogation, le Premier ministre a signifié qu’elle a servi de « détonateur » car, ayant mis en évidence un certain nombre de dysfonctionnements au niveau du dispositif de défense et de sécurité.

De son point de vue, les évènements de Solhan ont permis de recentrer la vision du gouvernement et de faire en sorte qu’un nouveau dispositif soit mis en place pour avoir davantage d’efficacité. Réagissant sur l’appel à manifester lancé par le Chef de file de l’opposition, Christophe Dabiré a confié que le Burkina Faso a besoin d’être uni pour aller à la lutte contre l’hydre terroriste. C’est pourquoi, s’inscrivant dans la dynamique du chef de l’Etat, lors de son message à la Nation, il a appelé l’opposition politique à savoir raison garder. « Les agitations politiciennes ont leur place dans le jeu démocratique du pays. Mais, quand le pays est en danger, il faut que l’on sache raison garder pour combattre l’ennemi et après se lancer dans la gestion politicienne de notre démocratie », a laissé entendre le chef du gouvernement.

Soumaïla BONKOUNGOU

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