Reconstruction de la paix au Burkina : La Suisse solidaire des populations de l’Est

Le chef du parlement suisse, Andreas Aebi, a reçu, des mains du maire de Fada, Jean-Claude Louari, une « flamme » en guise de présent pour traduire la reconnaissance des populations.

A la tête d’une délégation, le président du Conseil de la fédération suisse, Andreas Aebi, a effectué une visite de travail à Fada N’Gourma, le mercredi 21 avril 2021.

Solidaire des populations de l’Est durement éprouvées par l’insécurité, la Suisse compte accompagner la région à reconstruire la paix et la cohésion sociale.
En séjour au Burkina Faso, le président du Conseil de la fédération helvétique, Andreas Aebi, leur a apporté ce message, le mercredi 21 avril 2021, à Fada N’Gourma. L’hôte du jour et sa délégation se sont entretenus avec les membres du Collège de dialogue et de médiation (CDM), un instrument conçu pour promouvoir le vivre-ensemble.

Conduit par des personnalités religieuses et coutumières, à savoir le Pasteur Albert Yonli, l’évêque de Fada N’Gourma, Mgr Yempabou Pierre Claver Malgo, le grand Imam de Fada, El hadj Aboubacar Kina et le chef de Tanwalbougou, El hadj Bandé, le CDM a été installé à l’occasion des Journées de dialogue intercommunautaire pour la paix, organisées en juillet 2020 par le conseil municipal de Fada N’Gourma. Selon son président, le Pasteur Albert Yonli, le CDM a pour mission de créer un cadre de concertation entre les différents acteurs, d’identifier les conflits potentiels et d’y apporter des solutions préventives en vue de la paix et de la cohésion sociale.

A l’entendre, le CDM est chargé également de mettre en œuvre les recommandations des journées de dialogue. A la question de savoir quel bilan faut-il dresser du processus, le Pasteur Albert Yonli a répondu que l’espoir renaît peu à peu. « Nous avons tenu des cadres de concertation qui ont permis des avancées significatives. Les douleurs ont été librement exprimées et de façon profonde. Les communautés ont décidé de se pardonner et de porter le regard vers le futur », a-t-il affirmé.

Poursuivre la coopération

La délégation suisse a échangé avec les membres du Collège de dialogue et de médiation.

Pour le pasteur Yonli, cette main tendue des uns aux autres donne le sentiment que les communautés se rapprochent davantage. Pour preuve, a-t-il fait remarquer, il y a « la volonté commune de s’asseoir et de dialoguer pour la paix ». Porteur de l’initiative, le maire de la commune de Fada N’Gourma, Jean-Claude Louari, s’est dit optimiste. « Le CDM est encore à ses débuts, mais il suscite beaucoup d’espoir parce qu’il est animé par des personnalités de grande probité qui croient en ce qu’elles font et qui bénéficient de la confiance des différentes couches socioprofessionnelles de notre commune », a-t-il indiqué. Toutefois, le pasteur Yonli a relevé que le chantier est toujours immense.

En effet, a-t-il dit, plus d’une quarantaine de victimes du terrorisme sont sans sépulture. « Pour une bonne base de cette réconciliation, il faudrait que chacun ait une demeure digne de ce nom. C’est l’une des actions qui nous tiennent beaucoup à cœur », a-t-il notifié.
L’édile de Fada N’Gourma, Jean-Claude Louari, a traduit sa reconnaissance à la coopération suisse pour son appui au processus du CDM, à travers le « Laboratoire Citoyenneté ». Le gouverneur de la région de l’Est, le colonel Prosper Sanou, a ajouté que la coopération suisse investit à l’Est, par le biais du Programme d’appui à la décentralisation et à la participation citoyenne et du Programme valorisation du potentiel agropastoral.

Des programmes qui ont permis de réaliser des infrastructures marchandes telles que le marché de bétail de Fada N’Gourma, le marché central et la gare routière. Pour ces efforts consentis au profit des populations de l’Est, le Conseil de la fédération et le gouvernement suisse ont été décorés de la médaille d’honneur des collectivités territoriales. Le chef du parlement suisse, visiblement ému, a exprimé sa gratitude aux autorités de l’Est. « Je suis ému par l’accueil chaleureux et l’hospitalité du peuple burkinabè. Mes collègues et moi repartirons avec de bons souvenirs et avec de bons sujets », a-t-il laissé entendre. Par ailleurs, il a estimé que la coopération entre son pays et le Burkina Faso est vieille de 47 ans avant d’annoncer qu’elle va se poursuivre pour les cinq prochaines années.

Joanny SOW

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