Récupération des terres dégradées : Beog Puuto pour redonner la fertilité à 30 000 hectares de sols

Les acteurs de mise en œuvre du projet ont été invités à redoubler d’ardeur au travail.

Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydroagricoles, Salifou Ouédraogo, a lancé officiellement les activités du Projet de récupération des terres dégradées et d’augmentation de la productivité agro-sylvo-pastorale «Beog Puuto» ou les champs de l’avenir, le mardi 2 juillet 2019, à Ziniaré

Pour faire face à la dégradation continue des terres au Burkina Faso (105 000 à 250 000 hectares par an), la Suède a mis en place le Projet de récupération des terres dégradées et d’augmentation de la productivité agro-sylvo-pastorale «Beog Puuto» ou les champs de l’avenir. Ce projet qui ambitionne d’apporter une réponse durable à la dégradation des terres et à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle a été lancé le mardi 2 juillet 2019, à Ziniaré par le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo.

D’une durée de cinq ans, il sera mis en œuvre par un consortium de cinq partenaires (SOS Sahel International-France, SOS Sahel International-Burkina Faso, Terre Verte, la Grande muraille verte et la Direction générale des aménagements agricoles et du développement de l’irrigation) dans 30 communes des régions du Centre-Nord, du Nord, du Plateau central et de l’Est.

Avec un coût global de 12 445 941 198 FCFA, financé par l’ambassade de la Suède au Burkina Faso, il consistera à réaliser une large opération-pilote de restauration de la fertilité des sols et de relance de l’économie agricole, permettant d’enclencher un processus de transformation des systèmes de production agricole dans la zone sahélienne à grande échelle, aux dires du directeur des opérations de SOS Sahel France, Edouard Sanou.

Ce, sur la base de modèles de développement capitalisés par les membres du consortium durant de nombreuses années sur le terrain. De ce fait, il est prévu la restauration de 30 000 ha de terres, le développement de 7 fermes-pilotes, la mise en place de 2 000 ha de périmètres irrigués au bénéfice de 2 400 femmes, la création de 15 centres de services agro-sylvo-pastoraux, le renforcement des capacités des communes en matière de planification territoriale.

La chef de la Coopération de l’ambassade de Suède au Burkina Faso, Susanna Hugues, a rassuré que son pays suivra le projet par des visites-terrain
et des échanges avec les acteurs concernés

Nourrir 350 000 personnes «En outre, nous allons pratiquer autrement l’agriculture pour nourrir 50 000 ménages soit 350 000 personnes dans 30 communes de quatre régions du Burkina. C’est un pari que SOS Sahel et ses partenaires se sont lancé pour les cinq années de mise en œuvre du projet», a annoncé M. Sanou.

A termes, le projet devrait également conduire à la réduction de la période de soudure des ménages-cibles à trois mois. Aussi, 60% des 5 000 jeunes producteurs encadrés devront être en mesure de développer un système agroforestier économiquement viable et les instances de gestion des organisations locales de développement dans la restauration des terres devront comprendre au moins 40% de femmes. Pour le coordonnateur national de l’Initiative de la grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel, Adama Doulkom, ce projet vient compléter la liste des différents appuis, et renforcera l’édification de la Grande muraille verte au pays des Hommes intègres.

«Beog Puuto, comme son nom l’indique, est un projet futuriste. Il traduit ce que nous voulons que nos champs de demain soient», a-t-il relevé. La chef de la coopération de l’ambassade de Suède au Burkina Faso, Susanna Hugues, s’est, quant à elle, réjouie du fait que les femmes soient des bénéficiaires privilégiées du projet. Au nom des communes concernées, le maire de Ziniaré, Pascal Compaoré, a salué la mise en œuvre de Beog Puuto qui «apportera des innovations en termes de savoir et de savoir-faire au profit des producteurs».

Pour le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydroagricoles, Salifou Ouédraogo, cette initiative contribuera au renforcement de la maîtrise d’ouvrage communale et à l’atteinte des objectifs du PNDES. «C’est pourquoi, je lance un vibrant appel à l’ensemble des partenaires, pour plus d’actions en faveur de la bonne maîtrise communale», a-t-il souhaité. Il a également invité tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre des activités de Beog Puuto à un engagement inébranlable, afin que les 30 communes ciblées voient leurs conditions agro-sylvo-pastorales s’améliorer.

Abdias Cyprien SAWADOGO

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