Situation méningitique au Burkina : 145 cas suspects, 6 décès

Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a organisé une rencontre d’informations avec la presse, le jeudi 2 février 2023, à Ouagadougou. Les échanges ont porté sur la situation méningitique au Burkina Faso.

Le Burkina prend toutes les dispositions pour « maitriser » une éventuelle épidémie de méningite. Même si 145 cas suspects dont 6 décès ont été enregistrés entre le 1er et le 29 janvier 2023 sur toute l’étendue du territoire national, le pays n’est pas encore dans une situation méningitique. C’est l’assurance qu’a donné, Dr Idrissa Lengané du service de la surveillance épidémiologique, lors de la rencontre d’informations organisée par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, le 2 février 2023, à Ouagadougou. Le 18 janvier dernier, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a fait au conseil des ministres, une communication relative sur le plan de la préparation et de riposte à une éventuelle épidémie de méningite en 2023. Ce plan vise à réduire la morbidité et la mortalité dues à la méningite. Il permettra, entre autres, le renforcement de la surveillance épidémiologique à tous les niveaux, le pré-positionnement des médicaments, réactifs et consommables, la constitution d’un stock de sécurité en vaccins et consommables, la prise en charge précoce des cas selon les protocoles révisés avec les médicaments pré-positionnés, la vaccination réactive de masse gratuite en cas d’épidémie, le renforcement de la communication au profit de la population et la vaccination en stratégie fixe et en stratégie avancée. La mise en œuvre de ce plan est évaluée à 3 037 643 394 F CFA.

« Le risque de survenue d’une épidémie ne peut pas être exclu avec certitude », a précisé M. Lengané. C’est pourquoi, a-t-il dit, le plan de préparation et de riposte a été élaboré. Concrètement, ce plan de préparation et de riposte à une éventuelle épidémie de méningite consiste, entre autres, à la diffusion de messages clés sur les radios et télé locales dans le cadre de la lutte contre les Maladies à potentiel épidémique (MPE) dont la méningite, la supervision intégrée des agents sur la surveillance intégrée de la maladie et la riposte, le prépositionnement des médicaments et consommables médicaux de prise en charge des PME dans tous les districts et régions, la réalisation des investigations épidémiologiques. Le Burkina dispose-t-il de doses suffisantes pour faire face à une éventuelle épidémie ?

M. Lengané a rassuré que chaque année, le Burkina dispose de 100 000 doses de stocks de sécurité. Pour lui, c’est une quantité suffisante pour prendre en charge toute situation. Quelles dispositions ont été prises pour protéger les enfants qui sont vulnérables à la maladie ? Dr Annick Sidibé de Global Health Sécurity a indiqué que le vaccin contre la méningite a été introduit dans le Programme élargi de vaccination (PEV) et gratuitement pour tous les enfants de 0 à 23 mois. Les symptômes de la méningite sont la fièvre, les maux de tête (céphalées), la raideur de la nuque, la peur de la lumière (photophobie), l’altération de la conscience. Chez le nourrisson, les signes sont le bombement de la fontanelle, le plafonnement du regard, la nuque molle, les convulsions…Selon Drissa Lengané, en 2010, le Burkina a enregistré 6 837 cas dont 989 décès avec un taux de létalité de 14,47%. En 2022, le pays a eu 1 685 cas, 83 décès et un taux de létalité de 4,9%. De 2010 à 2022, a-t-il indiqué, il y a eu une réduction de la létalité due à la méningite.

Abdel Aziz NABALOUM

emirathe@yahoo.fr

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