Une autre résilience

La 16e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), a ouvert ses portes, le vendredi 27 janvier 2023. Le thème de l’édition : « Artisanat africain, levier de développement et facteur de résilience des populations », trouve son fondement dans le contexte national et sous-régional, caractérisée par la lutte contre le terrorisme. Cette édition du SIAO vient après le rendez-vous manqué de 2020 pour cause de COVID-19. Initialement prévue pour 2022 et reportée pour raison d’insécurité, la tenue de la présente édition constitue tout un symbole. Elle traduit le courage et la détermination d’un pays, décidé à reprendre sa réputation de pays de service avec l’hospitalité et la chaleur légendaires reconnues à ses habitants.

C’est ce qui fait le charme de cette 16e édition du SIAO avec plus de 25 pays qui ont répondu sans condition à l’appel de leurs frères et sœurs du Burkina Faso, pour magnifier l’artisanat africain dans toutes ses facettes. L’ambiance « bon enfant » à l’ouverture est bien le prélude d’une rencontre qui fera date. La soif des artisans de se retrouver et de proposer aux hommes, le fruit de leur génie créateur, finit de convaincre, que l’Afrique, le monde, n’ont jamais douté de la capacité des Burkinabè à tenir leur engagement. C’est dire que cette édition témoigne aussi de la solidarité manifestée par le reste du monde à l’endroit du peuple burkinabè, injustement frappé par des hordes de terroristes rêvant soumettre plus de 20 millions de personnes à leur diktat. Le SIAO 2023 marque à jamais la volonté, des autorités du pays, d’entretenir la notoriété d’être une plaque tournante de grands rendez-vous du Burkina Faso. Une semaine durant, l’Afrique des artisans, parlera à la fois au continent et au monde des politiques, des décideurs dans un contexte de mutations sur fond des mentalités. L’Afrique se forge par une nouvelle génération de filles et fils de décomplexés à tout point de vue. Il reste maintenant que cette Afrique-là, prenne en main, les leviers de la transformation et de la consommation. Nul ne doute que le chemin de l’émancipation empruntée par les peuples africains est gage d’un chamboulement qu’il ne faudrait pas perturber. L’Afrique, continent de toutes les grandeurs et de tous les défis à relever et dont les plus criants sont bien la pauvreté endémique, veut prendre son destin en main, peu importe le temps que cela prendra.

L’édition présente du SIAO est forcément porteuse d’espoir de reconquête de notre renommée et de notre positionnement en matière de savoir et de savoir-faire. Elle sonne le retour de Ouagadougou, la belle, comme le carrefour des grands rendez-vous. Le SIAO est donc « un ballon d’essai » pour les grands rendez-vous à venir, notamment le FESPACO, le plus grand Festival africain du cinéma et de la télévision, le Tour du Faso et la plus grande attraction cycliste du continent, mais aussi, la Semaine nationale de la culture (SNC), le plus grand jamborée de rencontres culturelles. Pour cela, les petits plats ont été mis solidement dans les grands pour rappeler que le Burkina Faso n’a rien perdu de sa capacité à accueillir, à recevoir les frères et sœurs d’autres contrées avec cette déférence qui fait la différence. C’est une autre forme de résilience, dont font montre les dirigeants et le peuple burkinabè, condamnés pour le moment à mener une guerre imposée. Nous devons de la reconnaissance aux artisans et aux acheteurs qui ont fait le déplacement de Ouagadougou, à un moment où certaines puissances occidentales prennent du plaisir à peindre toute la carte du pays en rouge. A partir de ce Salon, bien de touristes qui n’avaient plus d’égard pour la destination Burkina se feront une autre opinion. C’est aussi la preuve que le SIAO s’est véritablement inscrit comme le plus grand marché de l’artisanat du continent, donc le rendez-vous à ne pas manquer. Dans l’union, nous serons forts face à l’adversité !

Assetou BADOH

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