Une dose de bonne foi

Dans une démarche inclusive et une volonté de large consultation, le chef du gouvernement burkinabè, Albert Ouédraogo, a rencontré plusieurs composantes de la Nation, les 29 et 30 juin 2022. Avec les représentants de la classe politique, des acteurs économiques et des autorités coutumières et religieuses, le Premier ministre a pris le temps d’entretenir les forces vives de la Nation sur le processus de la Transition et sur les questions d’intérêt national qui préoccupent la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec, en point de mire, la restauration de la sécurité et l’organisation des élections.

Cette démarche traduit non seulement en actes, les mots du chef de l’Etat lors de son investiture, de « faire en sorte que le processus en cours dans notre pays soit le plus inclusif possible ». Mais aussi et surtout, elle constitue une occasion de balayer la « maison » et de poser une balise dans le champ des idées ; ceci dans l’attente du Médiateur de la CEDEAO à Ouagadougou et en prélude au Sommet ordinaire des chefs d’Etat de cette communauté qui devront se prononcer sur les transitions en cours au Burkina, au Mali et en Guinée.

Ces concertations permettent ainsi à l’Exécutif de briefer certains acteurs clés sur le mémoire en défense du Burkina Faso face aux chefs d’Etat de l’instance régionale et en retour, d’éprouver ses idées en les confrontant aux réactions des interlocuteurs, de sorte à prouver à la CEDEAO, le caractère inclusif et la vision commune qu’ont les Burkinabè concernant la Transition.

Sous cet angle, le gouvernement a été plus proactif. En dépit des récriminations de certains acteurs, frustrés de n’avoir pas eu beaucoup plus de place dans les discussions, la volonté de l’Exécutif à impliquer les différentes opinions dans le processus de la Transition ne fait pas de défaut.

Il y a certainement toujours de la méfiance, des récriminations et peut-être plus. Cependant, une constance demeure : l’initiative en elle-même et cette envie qui anime chaque acteur à apporter sa pierre à l’édifice de paix dans notre cher Faso. Une convergence qui n’est d’ailleurs pas passée inaperçue par le Médiateur de la CEDEAO, lors de son 2e séjour au Faso.

Ce qui semble sûr à quelques encablures du premier bilan que le chef de l’Etat a promis de faire sur le front sécuritaire et à l’annonce du chronogramme de Transition, ces rencontres entre l’Exécutif et les différentes strates de la société sont la marque que désormais, ni les politiciens ni les autres acteurs ne veulent plus rester en marge du combat. Ils sont décidés à donner leur avis.

Pourquoi alors ne pas tenir compte de leur aspiration d’être mieux impliqués dans le processus, afin de mettre à contribution leur intellect et leur capacité de mobilisation pour la cause commune ? En clair, ce sera la caution pour que les premiers pas de la réconciliation tant attendue par tous, se mettent en place et que le processus de Transition arrive à bon port. Encore faut-il qu’il y ait une dose de bonne foi de part et d’autre.

Il ne reste qu’à la CEDEAO de statuer sur le sort du pays des Hommes intègres en tenant compte de la bonne disposition de tous à l’inclusion et au dialogue. Au-delà, il revient aux Burkinabè de continuer à rechercher les solutions dans l’union et la tolérance, quelle que soit l’issue du Sommet d’Accra.

Assetou BADOH/GUIRE

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