Commentaire : Trump et les « démons » d’Orient

Commencée sous des auspices cauchemardesques avec le conflit israélo-palestinien qui faisait rage à Gaza et en Cisjordanie, l’année 2024 s’est achevée sur un véritable coup de dé avec l’élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, alors que l’ensemble des observateurs avertis avaient annoncé sa mort politique après les actes du 21 janvier 2021 au sein du parlement américain.

Dans l’intervalle, d’innombrables catastrophes naturelles dues au dérèglement climatique ont endeuillé tous les continents et le conflit russo-ukrainien s’est enlisé tandis que la France est entrée dans une impasse politico-économique durable dont elle aura du mal à sortir au vu des signaux de son personnel politique et de ses indicateurs macroéconomiques actuellement tous au rouge.

En Afrique, beaucoup de signaux positifs notamment dans la zone ouest où l’expérience originale de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) est en train de convaincre définitivement les populations que le développement est possible sous nos tropiques pour peu que la volonté et la vision soient au rendez-vous.

Le monde rentre donc dans une phase où la domination américaine et l’uni polarité qui en découlait est en passe d’être chahutée et remise en cause par les dragons asiatiques et l’ours russe de plus en plus présents sur la scène internationale.
Mais, l’Oncle Sam possède toujours de la répartie, et, l’élection de Trump va influer significativement sur la marche du monde, si tant est que sa politique étrangère est aux antipodes de celle de son prédécesseur, principalement au Proche-Orient, en Asie et dans le conflit russo-ukrainien.

Obnubilé par sa volonté de redonner du pouvoir d’achat à ses compatriotes, le magnat de Las-Vegas veut à tout prix éviter des engagements militaires trop coûteux pour le trésor public et surtout très incertains et risqués comme celui opposant Russes et Ukrainiens. La « pax americana » sera donc de mise ici, tout comme au Proche-Orient même si dans ce dernier cas, ce sera plus une paix fourrée si tant est que la ligne américaine n’a pas varié sur Jérusalem et la reconnaissance d’un état palestinien à côté d’Israël.

Avec la Chine, Trump est prêt à batailler notamment sur le plan commercial en surtaxant les produits du géant asiatique, même si les bons du trésor américain détenus par Pékin et qui font de la Chine le premier créancier de Washington devraient le faire réfléchir, ainsi que d’autres mesures de rétorsion dont les Chinois pourraient user. Le cas de Taiwan et de la Corée du Nord constituent les autres abcès de fixation entre les deux pays, avec des perspectives peu encourageantes dans l’année à venir qui va servir de round d’observation entre les deux mastodontes.

Pour en revenir aux Proche et Moyen-Orient, le programme nucléaire iranien sera scruté de très près tout comme la situation en Syrie avec le retour de la majorité sunnite au pouvoir et des risques de règlement de comptes latents contre certaines minorités religieuses (druzes et alaouites voire chrétiens maronites).

« Le juge de paix » turque et l’Iran seront déterminants pour la survie et la pérennité du nouveau pouvoir que Tel Aviv voit d’un mauvais œil du fait de sa volonté de revendiquer le Golan syrien annexé lors de la Guerre de six jours et qui permet à Israël d’avoir une vue imprenable sur la région. Une année 2025 qui s’annonce comme une année de transition où la diplomatie devrait reprendre ses droits pour circonscrire les nombreux dangers qui guettent la planète.
Hélas, la principale menace à savoir celle écologique n’est pas encore prise à sa juste valeur.

Boubakar SY

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