Coopération multilatérale: une délégation des Nations unies au Burkina Faso

Le ministre chargé des Affaires étrangères Karamoko Jean Marie Traoré (droite) : « le gouvernement burkinabè reste ouvert à poursuivre la coopération et le dialogue avec les Nations unies pour peu que ses préoccupations et priorités soient respectées ».

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré, a échangé avec une délégation des Nations unies conduite par Yacoub Ali El-Hillo, le mardi 26 août 2025, à Ouagadougou.

Suite à la décision du gouvernement burkinabè de déclarer la Coordonnatrice-résidente du Système des Nations unies au Burkina Carol Flore-Smereczniak persona non grata, une délégation onusienne conduite par Yacoub Ali El-Hillo a été dépêchée au « pays des Hommes intègres » afin d’échanger sur la situation avec les autorités burkinabè. Ils ont eu, à cet effet, un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré, le mardi 26 août 2025 à Ouagadougou.

Cette rencontre a été l’occasion, selon le chef de la diplomatie burkinabè de revenir sur la vision du chef de l’Etat le capitaine Ibrahim Traoré ainsi que les priorités et attentes du pays en matière de coopération. « C’était également le lieu de recentrer un certain nombre de choses autour des valeurs que le Burkina Faso partage avec les Nations unies », a-t-il poursuivi. Le ministre Traoré a particulièrement insisté sur la nécessité d’un dialogue ouvert, franc et sincère dans les relations entre les deux parties afin d’éviter qu’un tel incident comme celui qui a valu la récente décision du gouvernement concernant la Coordonnatrice-résidente ne se reproduise.

A cet effet, il a exprimé la volonté des autorités burkinabè d’être associées désormais dans la production de rapports comme celui produit récemment par Carol Flore-Smereczniak.
Document qui, a-t-il déploré, a été rédigé dans un style et suivant une démarche méthodologique sur lesquels le gouvernement burkinabè continue de se poser des questions. « Le rapport a été cité comme étant une compilation de statistiques sur des situations non encore suffisamment élucidées, sans accompagnement avec des annexes et sans document de justice qui vienne attester de quelque chose », a-t-il dénoncé. Pour le chef de la diplomatie burkinabè, il n’est pas concevable que l’on puisse accorder le même espace à des gens qui endeuillent les populations au quotidien en même temps que les acteurs du droit international qui sont les représentants du pays.

Un séjour fructueux

Il a en outre salué la tenue de cette rencontre qui a permis aux deux parties de se parler sincèrement. « Ce séjour a été fructueux dans la mesure où l’équipe a pris de très bonnes notes », s’est réjoui Karamoko Jean Marie Traoré.
Le ministre chargé de la Coopération a par ailleurs noté que le gouvernement burkinabè reste ouvert à poursuivre la coopération et le dialogue avec les Nations unies pour peu que ses préoccupations et priorités soient respectées.
A cet effet, le chef de la délégation onusienne a rassuré que le Système des Nations unies respecte pleinement la souveraineté du Burkina Faso et les décisions prises par ses autorités.

Yacoub Ali El-Hillo a souligné que le « pays des Hommes intègres » est un membre très important des Nations unies. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, sa délégation a été dépêchée par le Secrétaire général suite aux récents évènements en lien avec la Coordonnatrice résidente. Le chef de la délégation onusienne s’est réjoui que les consultations avec le gouvernement burkinabè aient été très franches, sincères et substantielles. Il est convaincu que la coopération entre les deux parties va davantage se renforcer après cette situation difficile. « Nous avons tiré des enseignements de cette expérience.

Grâce à nos conversations ouvertes, nous sommes convenus d’un certain nombre de mesures à prendre pour renforcer notre partenariat, détecter les problèmes avant qu’ils ne deviennent des difficultés et les résoudre immédiatement », a salué M. El-Hillo. Le chef de la délégation onusienne est convaincu que le Burkina Faso et les Nations unies ont encore beaucoup de choses à accomplir ensemble. A cet effet, Mr El-Hillo a présenté au ministre Traoré l’intérimaire désigné à la tête de la Coordination du Système des Nations unies au Burkina Faso, en la personne de Maurice Azonnankpo, Représentant-résident du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), dont l’expérience et la connaissance du contexte burkinabè constituent, selon lui, des atouts indéniables pour assurer une continuité sans interruption de la coopération.

Nadège YAMEOGO

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