Cours des comptes de l’UEMOA : un engagement renouvelé pour une gouvernance publique responsable

Le président de la Cour des comptes de l’UEMOA, Sègnon Yves-Marie Adissin : « nos échanges annuels ont progressivement forgé un cadre structuré, dynamique et pérenne de coopération et de partage d’expertises ».

La 26e réunion statutaire annuelle des présidents des Cours des comptes et des conseillers de la Cour des comptes de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se tient, du 14 au 18 juillet 2025, à Ouagadougou, sur le thème : « Renforcer la reddition des comptes pour une gouvernance publique responsable et moderne ». 

Conformément à leurs missions, les Cours des comptes des Etats membres de de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) restent engagées à contribuer à la bonne gestion des finances publiques dans l’espace communautaire. La 26e réunion statutaire annuelle des présidents et des conseillers de ces juridictions supérieures de contrôle des finances publiques dans l’UEMOA, qui se tient, du 14 au 18 juillet 2025, à Ouagadougou, sur le thème : « Renforcer la reddition des comptes pour une gouvernance publique responsable et moderne » est en droite ligne avec cet engagement collectif. Instituée par le Traité modifié de l’Union, notamment en son article 69, cette rencontre statuaire constitue un cadre propice pour évaluer les systèmes de contrôle des comptes et les résultats des contrôles effectués durant l’exercice écoulé par ces institutions des différents pays de l’Union. 

Durant ces cinq jours, outre cet exercice d’évaluation qui porte sur l’exercice 2023, la réunion de Ouagadougou sera ponctuée par l’examen du rapport de la Cour des comptes de l’UEMOA, des différentes recommandations formulées à l’attention des juridictions financières des Etats membres et de la Cour des comptes de l’UEMOA, l’évaluation de l’état d’exécution au 31 décembre 2024, des suggestions formulées à l’occasion de la 25e réunion tenue à Cotonou, au Bénin en juillet 2024, mais également par des rencontres bilatérales de haut niveau, des audiences officielles avec les autorités nationales et de l’Union, des visites institutionnelles et des activités protocolaires. Les participants auront également droit à une communication sur le thème : « Mise en œuvre des Directives des finances publiques dans l’espace UEMOA à la date du 31 décembre 2024 : état des lieux et perspectives ». 

Une volonté collective de s’adapter aux nouveaux défis

Le premier président de la Cour des comptes du Burkina Faso, Latin Poda, a rappelé l’importance de ce cadre de travail entre juridictions sœurs de l’Union. « Symbole fort de coopération institutionnelle, cette rencontre nous offre l’opportunité de renforcer nos liens, de partager nos expertises et de faire avancer nos institutions supérieures de contrôle au service de nos citoyens. Elle n’est pas seulement un rendez-vous statutaire : elle est une tribune d’échanges, de réflexions stratégiques et d’actions concertées en faveur du renforcement des systèmes de contrôle, de l’harmonisation de nos procédures et de l’élévation des standards de l’audit public dans notre espace communautaire », a-t-il confié. 

Et à travers l’évaluation des dispositifs en vigueur et des missions accomplies au cours de l’exercice écoulé, ces juridictions de l’UEMOA réaffirment leur volonté collective de s’adapter aux nouveaux défis, notamment ceux liés à la mise en œuvre du cadre harmonisé des finances publiques. Mais plus qu’une exigence institutionnelle, a-t-il poursuivi, cette réunion constitue un impératif moral à l’endroit des citoyens de l’Union. « Dans le contexte actuel de nos pays, marqué par la volonté d’affirmation de la souveraineté étatique et par des exigences croissantes de transparence, de redevabilité et de bonne gouvernance, les finances publiques se retrouvent au cœur des préoccupations des citoyens et des gouvernants. Face à ces enjeux, les Cours des comptes, véritables gardiennes de l’orthodoxie budgétaire, jouent un rôle stratégique et indispensable », a soutenu le président Poda. 

Dans une sous-région secouée par une crise sécuritaire sans précédent, le rôle de ces institutions garantes de la bonne gouvernance est encore plus grand, dans la mesure où les flux financiers illicites transfrontaliers, la corruption, la mauvaise gouvernance publique peuvent contribuer à alimenter le phénomène terroriste. 

« Un espace de consolidation de la culture de la bonne gouvernance »

« Cette rencontre, s’inscrit aussi dans la réponse collective à cette lutte qui exige plus qu’un effort national. Elle appelle à un sursaut institutionnel concerté où la mutualisation des renseignements financiers, le traçage rigoureux des flux transfrontaliers, l’audit coordonné des fonds sécuritaires, deviennent nos armes administratives contre le financement du terrorisme, d’où le rôle crucial des Cours des comptes », a-t-il précisé. Le commissaire chargé du département de l’aménagement du territoire communautaire et des transports, Jonas Gbian, représentant le président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, a salué ce plein engagement des Cours des Comptes durant des années, à mettre leur expertise en faveur de la bonne gouvernance et de la modernisation de la gestion des finances publiques dans l’UEMOA, et ce, depuis leur première rencontre tenue en décembre 1999, à Dakar, au Sénégal. « Au fil des années, ces réunions ont donc su s’imposer comme un cadre de coopération et de concertation entre les Juridictions financières de l’espace UEMOA, un espace de consolidation de la culture de la bonne gouvernance au bénéfice de nos citoyens et de la crédibilité de nos institutions. Elles permettent d’évaluer, d’échanger et d’anticiper collectivement sur les défis communs liés à la gestion des finances publiques, à la transparence budgétaire et à la redevabilité dans notre Union », s’est-il réjoui. 

Pour le président de la Cour des comptes de l’UEMOA, Sègnon Yves-Marie Adissin, cette 26e réunion, tout en étant une occasion pour magnifier plus d’un quart de siècle de concertations, de solidarité institutionnelle et d’engagement partagé, revêt une portée hautement symbolique ; car elle souligne la responsabilité collective des juridictions supérieures de contrôle de l’Union de faire vivre l’idéal d’une gouvernance publique exigeante, transparente et pleinement harmonisée. « Votre engagement constant en faveur du renforcement du contrôle externe des finances publiques dans notre espace communautaire constitue le fondement de la crédibilité, de la légitimité et de la performance de nos juridictions financières. Il est, à ce titre, le gage d’un ancrage durable des principes de bonne gouvernance au sein de l’Union », a-t-il conclu.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

Lydia Esther Billa

(Stagiaire)

 

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.