Couverture sanitaire universelle: les progrès et les difficultés en discussion à Kigali

Le Ministère de la Santé du Rwanda  et Amref Health Africa organisent la toute première conférence mondiale consacrée à la couverture sanitaire universelle en Afrique. Les discussions porteront sur les progrès et les difficultés du continent dans la réalisation de l’objectif de la santé pour tous, dans la perspective de la première réunion de haut niveau des Nations Unies sur la couverture sanitaire universelle (CSU) en septembre 2019.

 Kigali, 5 mars 2019 : La Ministre rwandaise de la Santé, le Dr Diane Gashumba, a exhorté les gouvernements africains à unir leurs efforts pour financer les systèmes de soins sur le continent lors de l’ouverture de Conférence internationale sur le programme de la santé en Afrique (Africa Health 2019) à Kigali, au Rwanda.

« Investir dans la couverture sanitaire universelle est l’un des investissements les plus judicieux qu’un pays puisse faire, a-t-elle déclaré. Au cours des deux dernières décennies, les pays africains ont fait preuve d’un leadership remarquable dans la promotion du programme de CSU à travers le continent. Nous devons maintenir cette dynamique en augmentant les investissements nationaux dans les soins de santé et en veillant à ce que tous les ministères et tous les acteurs concernés jouent leur rôle. »

La conférence, organisée conjointement par Amref Health Africa et le Ministère rwandais de la Santé, a réuni plus de 1 200 participants de plus de 35 pays, dont des Ministres de la Santé, des dirigeants du secteur privé, des représentants de la société civile et des représentants d’organisations multilatérales, afin d’établir une feuille de route pour parvenir à la CSU en Afrique d’ici 2030.

Parmi les personnalités qui ont pris la parole lors de la cérémonie d’ouverture figuraient le Dr Diane Gashumba, Ministre de la Santé du Rwanda, M. Githinji Gitahi, Directeur général Groupe d’Amref Health Africa, le Dr Ian Askew, Directeur du Département Santé reproductive et recherche de l’OMS ainsi que le Dr Humphrey Karamagi, Coordonnateur ODD et Responsable de l’équipe chargée de l’information sur la santé au Bureau régional de l’Afrique de l’OMS.

« La santé est le droit humain le plus fondamental qui sert de socle à tous les autres droits. La couverture sanitaire universelle en est la garantie », a rappelé Githinji Gitahi, Directeur général Groupe, Amref Health Africa. « À l’échelle mondiale, un consensus de plus en plus large se dégage quant à la nécessité de généraliser l’accès à des soins de santé de qualité, à la fois pour favoriser le développement économique et parce que cela est juste. À l’avenir, nous devons renforcer la volonté politique aux plus hauts niveaux de gouvernement, mobiliser davantage de ressources pour en finir avec les coûts catastrophiques des soins de santé et investir dans des interventions pilotées par les communautés. »

Les intervenants ont souligné l’urgence d’accélérer les efforts pour atteindre la CSU dans les pays africains. Ils ont notamment insisté sur la nécessité d’accroître les financements nationaux et d’accorder une plus grande priorité politique à cet objectif, ainsi que d’établir des partenariats public-privé efficaces pour diffuser les connaissances, tirer parti des technologies novatrices et développer des solutions à la fois efficaces, économiques et fondées sur des données factuelles pour améliorer les résultats en matière de santé.

Un grand nombre d’entre eux a reconnu l’engagement du Rwanda en faveur de l’élargissement de la couverture sanitaire, à travers son système de soins de santé quasi universel, ainsi que ses investissements dans le renforcement des soins de santé primaires et son personnel de santé communautaire, qui a contribué à améliorer les résultats en matière de santé et à promouvoir l’équité sanitaire. Le Rwanda a enregistré des progrès impressionnants au cours des deux dernières décennies, et son modèle d’assurance santé communautaire couvre l’ensemble du pays, soit aujourd’hui près de 90 % de la population, y compris les plus démunis.

Bien que des avancées considérables aient été réalisées sur la même période pour étendre l’accès à des soins de santé de qualité sur le continent africain, il reste des défis cruciaux à relever. Les dépenses à la charge des patients ont augmenté dans presque tous les pays et la moyenne régionale est passée de 15 dollars par habitant en 1995 à 38 dollars en 2014. En conséquence, 11 millions d’Africains basculent chaque année dans la pauvreté en raison des sommes élevées qu’ils doivent débourser. Si en 2001, les gouvernements africains s’étaient engagés dans la Déclaration d’Abuja à porter leurs dépenses de santé à 15 % de leur budget annuel, seuls six pays ont atteint ou dépassé cet objectif.

Cette conférence de trois jours, qui se tiendra du 5 au 7 mars 2019, comprendra entre autres des points sur des avancées scientifiques, des tables rondes, des ateliers interactifs et des symposiums de haut niveau sur la tuberculose, le paludisme et la santé dans les États fragiles et touchés par des conflits. Dans les prochains jours, plusieurs temps forts se succéderont, parmi lesquels des séances plénières sur le financement de la CSU et sur l’amélioration de l’accessibilité et de la qualité des services de santé ; des présentations sur les innovations technologiques qui transforment le paysage du secteur, et le lancement d’une initiative en faveur de l’égalité des sexes dans le leadership en santé en Afrique.

En septembre 2019, l’Assemblée générale des Nations Unies tiendra sa toute première réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle. Elle devrait renforcer l’engagement mondial en faveur de la CSU en organisant un vote sur une déclaration politique historique en faveur de la santé pour tous. Dans la perspective de cette réunion de haut niveau sur la CSU, Africa Health 2019 servira de plate-forme aux participants du continent africain pour faire entendre leur voix et leur permettre d’apporter leur contribution à la future déclaration.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

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