Le projet « Créer des terres d’opportunités : transformer les moyens de subsistance grâce à la restauration du paysage au Sahel », a doté ses acteurs d’un outil d’évaluation des opportunités de restauration, dénommé MEOR, le lundi 25 octobre 2021 à Manga.
L’état des terres dégradées préoccupe les autorités burkinabè et les organisations internationales. En vue d’y apporter des solutions, l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (UICN), mandatée par le Mécanisme mondial (MM) pour aider le Burkina Faso, le Ghana et le Niger, a procédé à la formation de ses acteurs sur la restauration des paysages au Sahel, le lundi 25 octobre 2021 à Manga, dans la région du Centre-Sud.
L’UICN a également créé des activités génératrices de revenus pour les communautés locales des pays cités plus haut. La formation soutenue par le projet « Créer des terres d’opportunités : transformer les moyens de subsistance grâce à la restauration du paysage au Sahel », a permis d’outiller les participants dans la lutte contre la sécheresse causée par l’homme. Le projet est prévu pour durer trois ans et va couvrir les régions du Centre-Est et du Centre-Sud. Il va restaurer 20 000 hectares de terres dégradées.
« Durant ces trois ans, des opportunités seront créées et développées dans des domaines en lien avec la terre, des emplois au profit des femmes et des jeunes », a précisé le chef de programme UICN-Burkina, Jacques Somda, spécialiste de la nature. Celui-ci, a aussi fait savoir que les capacités sur les plans institutionnel et législatif seront renforcées et des chaines de valeur des produits seront développées afin de créer des parts de marché plus importantes.
Pour M. Somda, la dégradation des terres n’est pas souvent liée au climat, mais plutôt des actions anthropiques. Il a fait savoir que l’idée, consiste à faire en sorte que l’on exploite la terre sans la dégrader. « Nous souhaitons que les populations comprennent que la restauration ne concerne pas une portion de la terre mais toute l’étendue du paysage », a-t-il insisté.
De son avis, la restauration, commencée depuis les années 70, avait considéré la terre comme un petit élément alors que la dégradation des champs peut être due à celle des terres non encore exploitées. Il a donc fait remarquer que restaurer la terre, c’est penser au paysage et s’assurer que le réceptacle est restauré. « Quand un sol est riche en matière organique, les besoins en matière d’eau sont réduits parce que la capacité de rétention de l’eau est plus élevée que la capacité de rétention d’un sol sablonneux », a expliqué le spécialiste de la nature.
Selon le coordonnateur technique du secrétariat permanent du Conseil national pour le développement durable, Cheick Sidi Mohamed Traoré, plus de 80% de la population du Burkina Faso vit aux dépens des ressources naturelles. Une étude réalisée entre 2002 et 2013, a-t-il rappelé, indique que le Burkina a perdu 51 600 km2 de terres, soit 19% du territoire.
Ce qui, selon lui, a des conséquences néfastes sur le niveau de vie des populations. C’est pourquoi M. Traoré a salué l’avènement de ce projet qui va permettre aux acteurs de travailler dans le sens de la lutte contre la dégradation au Burkina Faso. « Chaque acteur travaillera à atteindre les objectifs de neutralité en matière des terres », a-t-il déclaré.
Synthèse de Gérard COULIBALY