Eau vive internationale ‘’arme’’ les artisans pour barrer la route au coronavirus

L’ONG Eau vive internationale a formé une vingtaine d’artisans de la commune rurale de Béré dans le Zoundwéogo à la fabrication de dispositifs de lavage de mains, le 2 juin 2020. Elle a saisi l’occasion pour offrir du matériel de désinfection et de protection contre la maladie à coronavirus.

La région du Centre-Sud ne fait plus partie des zones touchées par le coronavirus. Néanmoins, les partenaires au développement de cette localité ont opté pour la vigilance. Une vigilance qui passe par le respect strict des mesures-barrières édictées par les autorités du ministère de la Santé. Ainsi, l’ONG Eau vive, partenaire privilégié de cette bourgade, a décidé de prendre les devants. Elle a organisé une séance de formation sur la fabrication de dispositifs de lavage de mains au profit de 20 artisans locaux. Aussi, elle a offert du matériel afin qu’ils puissent vulgariser les dispositifs et les rendre disponibles pour 20 services déconcentrés et 1000 ménages. Outre la formation de renforcement de capacités, Eau vive internationale a fait don de matériels de désinfection aux autorités municipales au profit de la population de la commune. Ce matériel de désinfection est composé de 2200 masques, 360 litres de savon liquide, 200 cartons de savon-boule. Selon
Kizito Bado, un des formateurs, il est important que les populations elles-mêmes sachent le processus de fabrication des kits de
lavage des mains et le
système de fabrication du savon liquide. « Quand elles connaissent tout le procédé de fabrication, les populations économisent et les dispositifs sont accessibles à tous les habitants », dit M. Bado. Pour le directeur-pays de Eau vive, Yongo Nignan, l’idée est de renforcer les capacités des acteurs locaux d’une part et de contribuer à lutter contre la pauvreté, d’une part. Pour preuve, il a confié que tout le matériel entrant dans la fabrication, que ce soit les dispositifs de lavage des mains ou du savon liquide, a été acquis sur place à Béré. « Tout est produit localement », a précisé M. Nignan. A l’issue de l’atelier de formation, deux chèques d’une valeur de 2 270 000 F CFA ont été remis aux différents acteurs locaux. Ainsi, l’association des couturiers de Béré a reçu un chèque de 440 000 F CFA et 1 830 000 F CFA pour l’association des femmes fabricantes de savon de Béré.

Plus de 17 millions F CFA injectés à Béré

Des gestes qui devraient contribuer à renforcer la lutte contre le coronavirus dans la commune, foi du directeur-pays de Eau vive. « Le coût total des activités entrant dans le cadre de notre accompagnement à la mairie de Béré pour la lutte contre le coronavirus est de 17 250 000 F CFA », a soutenu le directeur pays. C’est pourquoi, le maire de Béré, Issouf Kabré, a traduit sa gratitude et celle des populations de sa bourgade à Eau vive internationale. Il a surtout félicité les premiers responsables de l’ONG pour l’approche et la stratégie de vulgarisation des dispositifs. « Les cache-nez et le savon sont faits par nous et achetés par nous. C’est un investissement qui profite aux populations locales », a-t-il déclaré. Même son de cloche chez le préfet de Béré, Noufou Porgo,
représentant le haut-commissaire de la province du Zoundwéogo. Pour lui, ce soutien constant de Eau vive entre en droite ligne de l’appel du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, à une mobilisation générale contre la maladie à coronavirus au Burkina Faso. A la fin de la cérémonie, les participants ont visité un forage, réalisé en 2019 dans le cadre d’un partenariat entre Eau vive internationale et Charity : Water, dans le village de Boulguin situé à environ 5 km de Béré.
A entendre le directeur-pays, Yongo Nignan, ce forage fait partie des 28 forages réalisés avec l’appui financier de la fondation américaine Charity : Water, dans le cadre du projet d’approvisionnement en eau potable au profit de 7 villages de la commune de Béré. « L’objectif est d’améliorer l’accès à l’eau et l’assainissement des populations de la commune et à renforcer la maîtrise d’ouvrage communale », a dit M. Nignan. Il a précisé qu’en plus des 28 forages offerts, 70 latrines San-Plat ont été construites également pour lutter contre le péril fécal. Car, à l’entendre, la lutte contre le coronavirus passe par une bonne hygiène du cadre de vie.

Gaspard BAYALA

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