C’est cet après-midi (16h GMT) au stade Mustapha-Tchaker de Blida, en Algérie, que le groupe A des éliminatoires de la Coupe du Monde FIFA Qatar 2022 désignera, entre les Fennecs et les Etalons, l’équipe qui se qualifiera pour les barrages. Le Burkina Faso doit impérativement s’imposer pour accéder au dernier tour des qualifications tandis qu’un nul suffira au bonheur de son hôte.
Les ambitions du Burkina Faso de se qualifier pour la première fois de son histoire à une phase finale de Coupe du Monde passent par un exploit cet après-midi à Blida dans le match qui l’opposera à l’Algérie, lors de l’ultime journée des éliminatoires du mondial 2022. En ballotage défavorable et devant 14.000 spectateurs (une première depuis mars 2020), les Etalons sont dans l’obligation de s’imposer dans l’antre fétiche des Fennecs, champions d’Afrique en titre et sur une série de 32 matchs sans défaite, afin d’atteindre le dernier tour qualificatif. C’est peu de dire que le capitaine Issoufou Dayo et ses coéquipiers auront du pain sur la planche face à Mahrez, Slimani et compagnies. Le moins que l’on puisse dire est que les Etalons doivent mieux faire que ce qu’ils ont montré face au Mena du Niger vendredi dernier à Marrakech lors de la 5e journée. Et les joueurs sont conscients qu’ils doivent hausser leur niveau de jeu.
« Le match contre le Niger nous a montré que nous devons faire le maximum possible ce mardi à Blida pour nous qualifier. Il est bien que le match nul face au Niger soit ce petit point noir dans notre parcours parce que nous serons obligés de nous arracher contre l’Algérie », a indiqué le défenseur Steeve Yago. Pour le sélectionneur Kamou Malo, il n’y a pas lieu de se mettre la pression, ses poulains joueront la qualification à fond afin de ne pas avoir de regrets à la fin du match. Pour cela, a-t-il ajouté, les joueurs doivent être plus cliniques devant les buts. « Nous n’avons pas été efficaces devant les buts face au Niger. Or, nous nous sommes créé beaucoup d’occasions », a expliqué Kamou Malo.
Eviter le piège de 2013
Il faut noter qu’Algériens et Burkinabé ne sont pas à leur première confrontation décisive en éliminatoires de la Coupe du Monde. Il y a 8 ans presque jour pour jour, le 13 novembre 2013, les Fennecs et les Etalons s’étaient livrés une bataille âpre et tendue à Blida en match de barrage pour l’obtention d’un ticket qualificatif pour la phase finale du mondial 2014 au Brésil. Charles Kaboré, Jonathan Pitroipa et autres Aristide Bancé, qui sortaient d’une CAN 2013 aboutie avec un titre de vice-champion d’Afrique, ont opposé une résistance farouche aux locaux. La courte défaite des Etalons à Blida (1-0) après une victoire de 3-2 à Ouagadougou, avait empêché à l’époque les poulains de Paul Put d’octroyer au Burkina une qualification historique à une Coupe du Monde. L’ancien attaquant des Etalons, aujourd’hui Team Manager de l’écurie burkinabè a encore en travers de la gorge cette qualification ratée de justesse en Algérie. « Sur l’ensemble des deux matchs, ils n’étaient pas supérieurs à nous. A Blida, nous avions le match en main », s’est remémoré l’ancien joueur de l’USFA. Au-delà de la frustration de l’élimination, a indiqué Aristide Bancé, c’est le climat délétère ayant prévalu avant, pendant et après la rencontre qui a le plus choqué les joueurs burkinabé.
« Le climat autour du match il y a huit ans n’a pas été bien. Nous avons été dérangés durant notre séjour. Nous avons commis l’erreur de rallier Blida quatre jours avant le match. Nous n’avons pas pu dormir tout ce temps », a-t-il précisé. A l’entendre, l’équipe a tiré les leçons de cette mésaventure. PNP, une structure chargée depuis peu d’organiser les déplacements des Etalons à l’extérieur est pilotée par deux anciens internationaux qui étaient de l’aventure de novembre 2013: Jonathan Pitroipa et Madi Panandétiguiri. Ce qui rassure, selon Aristide Bancé, parce qu’au vu de leur expérience, ils ont évité les erreurs du passé. « Nous sommes arrivés en Algérie la veille du match. Nous dormons à Alger pour aller jouer à Blida afin de ne pas être dérangé. Tout est mis en place pour que les joueurs soient bien logés et tranquilles », a insisté Aristide Bancé. En sus, sur la pelouse de Blida cet après-midi, un joueur, Steeve Yago, sera en mesure de guider ses coéquipiers, parce qu’il est le seul rescapé du match de 2013. « Il faut rester groupé, serein et surtout ne pas faire attention à l’atmosphère autour du terrain. Nous ne devons pas nous énerver», a-t-il conseillé.
Koffi devrait tenir sa place
Qu’à cela ne tienne, les Etalons version 2021 seront-ils capables de frapper un grand coup à Blida? L’écurie se dit confiante et promet jouer crânement sa chance. Le sélectionneur pourra compter sur le retour d’un élément capital de son dispositif, le portier Hervé Kouakou Koffi, indisponible lors du match face au Niger vendredi dernier. « Je me suis bien entrainé ces trois derniers jours et je me sens mieux », a rassuré le gardien burkinabè. Par contre, Kamou Malo sera encore privé d’un attaquant, Mohamed Konaté, suspendu pour ce match. Les Etalons ont rallié hier l’Algérie en fin de matinée, en provenance de Marrakech où ils ont posé leurs pénates dans un hôtel sécurisé de la capitale algérienne. La reconnaissance de la pelouse effectuée en fin d’après-midi a consisté juste à un réveil musculaire des joueurs et des exercices de conservation du ballon. Il ne pouvait en être autrement, car plusieurs caméras pointées vers la pelouse, étaient bien visibles depuis la tribune officielle du stade Mustapha-Tchaker.
Sié Simplice HIEN depuis Blida