La 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a pour pays invité d’honneur, le Tchad. Zoom sur ce pays riche en diversité cinématographique pilotée par des cinéastes et acteurs de renom.
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) est prévu se tenir du 22 février au 1er mars 2025 sur le thème : « Cinéma d’Afrique et identités culturelles ». Après le Mali en 2023, c’est au tour du Tchad d’être choisi comme pays invité d’honneur à cette 29e édition du FESPACO. Dans un contexte sous-régional marqué par l’insécurité combattue avec vigueur par les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le Burkina Faso, le Mali et le Niger, avec le soutien de leurs voisins, ce choix n’est pas fortuit. En effet, le Burkina Faso et la République du Tchad partagent les mêmes défis auxquels le cinéma pourrait contribuer à trouver des solutions communes et durables, notament dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le Tchad a aussi une longue tradition cinématographique depuis son indépendance avec des acteurs comme Edouard Sailly, Mahamat Saleh Haroun et Issa Serge Coelo, Zara Mahamat, Aché Coelo, etc. Le Tchad, pays d’Afrique centrale, de l’avis du comité d’organisation, a été désigné pour occuper une place centrale à ce rendez-vous du cinéma et de l’audiovisuel africain en fonction des relations de coopération dans le domaine de la culture. Ce choix s’explique également par son engagement pour le développement de l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel africain.
De grands cinéastes et acteurs tchadiens
Le Tchad a été aussi retenu par les autorités burkinabè pour être au cœur de cette grande manifestation cinématographique en qualité de pays invité d’honneur, en raison des opportunités qu’il pourrait offrir en termes de partenariat économique et de co-production cinématographique et audiovisuelle.

Avec une volonté politique des autorités tchadiennes de prendre part au FESPACO 2025, le Tchad se montre un pays renommé pour sa grande culture cinématographique avec de grands cinéastes ci-dessus cités qui ont produit et produisent de grands films pour promouvoir les identités culturelles africaines. C’est la preuve avec le film « Lingui ou liens sacrés » du réalisateur Mahamat Haroun Saleh, en compétition au Festival de Cannes en France en 2021, où il remporte le Palm d’or et le grand prix du Festival. En 1994, il réalise son premier court métrage et 2001, son long métrage intitulé « Dar es Salam ».
Mahamat Haroun Saleh producteur, réalisateur et scénariste fut ministre tchadien chargé de la Culture avec, à son actif, une vingtaine d’œuvres et un Etalon de bronze de Yennenga en 2007. Le réalisateur Edouard Sailly, formé en France, est considéré comme le pionnier du cinéma tchadien à travers une série de courts métrages réalisés entre 1960 et 1970. Quant à Issa Serge Coelo, il a produit une dizaine d’œuvres et pris part à des festivals internationaux comme membre de jury. Aujourd’hui, il est à la tête du cinéma « Le Normandie», la seule salle de ciné au Tchad. D’autres acteurs du cinéma tchadien sont : Youssouf Djaro qui a, à son compteur, une quinzaine de films en tant qu’acteur et le réalisateur, cinéaste, Aaron Padacké Zegoubé dont le film Warassa (l’héritage) est d’ailleurs retenu pour le FESPACO 2025. Le Tchad a choisi le Burkina Faso comme berceau de formation de ses cadres. Plusieurs tchadiens, des étudiants comme professionnels, chaque année, s’inscrivent dans les universités et grandes écoles burkinabè dont l’Institut supérieur de l’image et du son (ISIS) pour leur carrière cinématographique. Le pays des Hommes intègres est également une destination à ne pas manquer pour des
techniciens tchadiens tout comme le Tchad l’est aussi pour le Burkina Faso. Car, les deux peuples ont des ressemblances culturelles et partagent les mêmes valeurs culturelles aussi bien dans la vie réelle que sur le petit écran. Des retombées sont envisageables avec cette collaboration qui pourrait constituer un déclic pour la consolidation des partenariats culturels. Le cinéma tchadien existe et renaît à nouveau grâce à une politique cinématographique qui est en train d’être mise en œuvre par les autorités
tchadiennes.
Boukary BONKOUNGOU